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Pdv de Jules,
le lendemain matin, 8h42

Le réveil pique. J'crois que j'ai dormi 3-4 heures grand maximum, autant vous dire que je suis épuisé. Je suis rentré de boîte aux alentours de 5 heures du mat'. Je prends mon téléphone et je jette un coup d'œil à mes réseaux sociaux. Je descends mon fil d'actualité instagram, rien d'intéressant et je passe du côté des « notifications de mes abonnements ». Je vois que Jeanne est identifiée sur une photo, je lis la légende :

@fodacvms : sur la route de l'amour <3

Puis je jette un œil à l'image, c'est une photo de la soirée d'hier soir. Elle date d'après mon départ, je vois Jeanne embrassant passionément Lucas. Je clique sur le profil de ce dernier : « @lujipeka ». Ça me rappelle quelque chose ces pseudos quand même. En attendant, je fixe cette photo et jette mon téléphone à l'autre bout de mon lit. J'ai envie de tout casser, je retiens ma rage et respire profondément. Ça finira bien par me passer.

Pdv de Lucas

J'ouvre les yeux, Jeanne est encore plongée dans son sommeil. Elle n'a pas changée de position depuis l'instant où elle s'est endormie. Je me lève doucement en faisant bien attention de ne pas la réveiller, je remonte la couverture sur ses épaules puis j'ouvre délicatement les rideaux pour laisser passer un filet de lumière. Je vais dans le salon et met un peu d'ordre sur la table basse. Je sors quelques minutes sur le balcon, je prends un peu l'air. J'entends quelqu'un ouvrir la baie vitrée.
Théo : Salut mec, il s'appuie contre la barrière du balcon et s'allume une cigarette.
-Yo.
-Pas mal cette soirée hein ?
C'est vrai que c'était plutôt sympa. Mais je vois où il veut en venir, je ne craquerai pas.
-Une soirée comme une autre.
Il ricane, je fronce les sourcils.
-Qu'est c'qui t'fais rire ?
-Toi. Non mais tu t'entends parler, « une soirée comme une autre » ! il rigole de plus belle. Mec, t'es au courant que toute la semaine t'as fait que nous parler d'elle quand même ? Hier tu la revois par pur hasard, elle vient ici et tu l'embrasses comme si c'était ta meuf depuis toujours et t'oses me dire que c'était qu'une soirée « banale » ?
-Je l'ai embrassée normalement, et puis j'avais pas trop le choix en même temps. Ça voulait rien dire crois moi.
-Ouais ouais, j'te crois.
Il finit de fumer sa clope et je rentre à l'intérieur.

Pdv de Jeanne

Mes paupières s'ouvrent lentement et je m'étire les bras. Je me redresse tranquillement et observe autour de moi. Les volets sont entrouverts, ils laissent passer la brise matinale et un peu de lumière douce. Je me lève et fait le tour de la chambre : un vivarium est posé dans le coin de la pièce, un serpent s'y trouve. Je ne m'en approche pas plus que ça, peu rassurée. Un miroir est fixé sur une des portes de sa penderie, il laisse apparaître quelques traces de doigts. À l'autre extrémitée, il y a un bureau et une chaise, encore une tasse de thé -peut être la même que l'autre soir d'ailleurs- et de nombreuses feuilles empilées les unes sur les autres. Je m'en approche et je lis quelques lignes :

J'laisse un appart vide, une trace sur son cou
Elle me déclare sa flamme auprès d'une flaque d'essence

L'écriture n'est pas soignée, il y a de nombreuses ratures sur la feuille mais le contenu est poétique, j'aime beaucoup. Je résiste à l'envie de lire d'autres lignes et sort de la pièce. Je m'aperçois que la baie vitrée qui mène au balcon est ouverte, Théo et Lucas y sont tous les deux. Je m'apprête à les rejoindre quand j'entends la voix de Théo.

-Mec, t'es au courant que toute la semaine t'as fait que nous parler d'elle quand même ? Hier tu la revois par pur hasard, elle vient ici et tu l'embrasses comme si c'était ta meuf depuis toujours et t'oses me dire que c'était qu'une soirée « banale » ?
Lucas lui répond.
-Je l'ai embrassée normalement, et puis j'avais pas trop le choix en même temps. Ça voulait rien dire crois moi.
-Ouais ouais, j'te crois.

Poupée RusseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant