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Pdv de Jeanne,samedi,
10h04

Je n'ai pas revu Lucas depuis l'autre jour, mais ce que j'ai retenu de son passage c'est qu'on s'était mis ensemble. N'empêche, quand j'y repense je me dis que c'est allé un peu vite tout ça. On se connait depuis quoi ? 1 mois à tout casser ? Mais bon, je me sens bien avec lui, et c'est tout ce qui compte pour le moment. Enfin ça c'est ce que j'essaie de me dire.
Même si c'est encore très récent et que je n'ai pas encore totalement « cicatrisé », il m'aide à soigner les blessures que Samuel a laissé en moi, mes blessures intérieures. Je ne dis pas qu'il me sert de pansement, loin de là, mais il m'apporte quelque chose de bénéfique on va dire. Je tiens beaucoup à lui. J'espère que tout continuera de rouler comme sur des roulettes.

Durant ces mêmes derniers jours, l'hôpital m'a recontactée pour me donner des nouvelles de Jules. Apparemment il aurait donné un signe de vie, mais il est toujours dans le même état qu'avant. Je me sens toujours mal, mais je m'y fait petit à petit. Je suis certaine qu'il se réveillera, je ne veux pas ne pas y croire. Je ne peux pas imaginer qu'il ne s'en sortira pas.

Pour revenir à Lucas, je le vois dans une heure environ. Théo m'a appelée en fin d'après-midi quand Lucas est rentré à leur colocation, il m'a dit que samedi -aujourd'hui donc- c'était son anniversaire et qu'ils voulaient lui organiser une petite surprise. Ils avaient besoin de moi pour occuper Lucas la journée le temps qu'ils s'occupent du reste. Je trouve ça bizarre qu'il ne m'ai pas dit que c'était son anniversaire aujourd'hui, mais bon, ce n'est pas non plus un drame. Je vais donc jouer l'innocente jusqu'à ce soir, j'espère que ça lui fera plaisir. Il a l'air d'avoir de très bons amis.
Je lui ai dit que je l'emmènerai quelque part mais je ne lui ai pas dit où, je veux lui faire une surprise. Je n'ai jamais emmené personne là bas, hormis Jules. C'est un endroit où je vais quand j'ai besoin de me recentrer sur moi même ou de me vider l'esprit. À vrai dire je ne sais pas si je regretterai de l'avoir emmené là bas; comme je vous l'ai dit, je le connais à peine, et j'ai peur que si notre relation parte à la dérive ça me gâche le plaisir d'aller à cet endroit qui m'est si précieux. Bon, Jeanne, arrête de penser négatif. Pense positif. Il n'y a aucun mauvais nuage pour l'instant, alors cesse de t'en créer toute seule. Je reviens à la réalité et j'attrape de quoi me couvrir le corps après ma douche.

Pdv de Lucas

10:32. C'est l'heure qu'affiche mon portable. 10:32, le 9 septembre 2016 et donc une année de plus. Le temps passe vite. Je ne me lève que maintenant même si je suis éveillé depuis une bonne petite heure maintenant. Sûrement l'exitation, l'envie de revoir sa petite bouille. Ces jours m'ont semblés éternels. Je regarde de nouveau mon téléphone et il affiche désormais 10:40. Bon, il faut que j'aille me préparer, je n'ai pas le droit d'être en retard. C'est hors de question que je la fasse attendre. Je ne sais pas où elle compte m'emmener, ça ne m'aide pas franchement pour m'habiller. J'opte pour un pantalon noir assez ample et un t-shirt rayé jaune et noir. Assez simple, assez passe partout, ça devrait le faire.
Pendant que je me brosse les dents j'observe mes cheveux, il faut que je me les lave, la dernière fois que je m'en suis chargé c'était il-y-a 3 jours.
Sorti de la douche, je consulte de nouveau l'heure : 11:23. Comme quoi y'a pas qu'les meufs qui passent une éternité dans la salle de bain. D'ailleurs c'est un gros cliché ça. Les filles ne passent pas nécessairement 10 ans à se préparer. Quand on y pense, c'est absurde les clichés. Bon, arrête de penser à des trucs qui n'ont pas lieu d'être. Je sors de la pièce et je me charge de décongeler une souris pour Zoé, un peu d'eau chaude dans un verre et le tour est joué. Je ne sais pas si j'aurais le temps de la lui donner, je laisse donc un mot aux gars sur un post-it pour qu'ils s'en chargent quand ils reviendront. D'ailleurs ils sont où ? Ah, un papier collé sur la porte d'entrée me l'indique : « On est parti se balader Luj ». Bon, l'appart' sera vide ce matin visiblement. Je regarde une dernière fois l'heure : 11:30. Ça toque à la porte. Je pars ouvrir.
-T'es ponctuelle dis donc.
-Bonjour dis donc.
-Tu veux rentrer ?
-Non, pas le temps. Allez, sors de là, j'en peux plus d'attendre ce moment !
Elle me tire le bras et m'entraîne hors de la coloc'.
-Attends, je dois fermer à clé.
Je prends soin de bien prendre mon temps.
-Dépêche toi ou j'vais t'taper !
-Très bien, très bien !
Je glisse les clés dans ma poche arrière et elle me tire vers le bas de l'immeuble.

Nous arrivons au coin d'une rue et elle me dit de fermer les yeux, j'obéis et me laisse guider. Une porte s'ouvre et grince, comme dans les films d'horreur. Elle referme la porte et me ramène contre elle.
-Tu peux ouvrir les yeux.
Je la regarde en premier, elle est toute souriante, elle a l'air très heureuse de m'avoir conduit jusqu'ici. J'observe maintenant autour de moi, au centre il-y-a une balançoire, un toboggan et un tourniquet. Le tout est sur un sol fait de caoutchouc rouge et bleu qui lui même est entouré d'herbe qui n'a pas été tondue depuis longtemps. Un grand arbre est planté au coin de cet aire de jeu et des grillages entourent celle-ci. L'endroit semble abandonné, enfin plutôt déserté.
-Je sais que tu t'attendais p'tet pas à t'retrouver dans un endroit comme ça mais il est vraiment important pour moi.
-Ça me rappelle des souvenirs de quand j'étais gosse. J'aimais bien aller jouer au parc avec mon frère.
-J'savais pas que t'avais un frère.
-Tu l'rencontreras sûrement bientôt.
-Ça m'ferait plaisir. T'as faim ?
-Ouais un peu.
-Allez suis moi, j'nous ai préparé de quoi grignoter.
Elle installe une couverture de pique-nique à carreaux rouges et blancs et sort une boîte remplie de sandwichs de son sac. Elle sort ensuite quelques crudités de type tomates cerises et concombres puis un sachet de chips qui s'oppose à ce qu'elle a sorti précédemment.
-Tu veux boire de l'eau ou une bière ?
-J'vais faire le gars healthy c'midi, un peu d'eau s'te plaît.
Elle remplit deux gobelets et m'en tends un. Elle ouvre la boîte rose qui contient notre repas.
-Vas-y sers toi.
La boîte est pleine à craquer. Y'a à manger pour au moins une famille entière là dedans.
-T'es sûre qu'y'en aura assez ? je rigole gentiment
-Tais toi, j'me suis dit mieux vaut trop que pas assez. Et j'ai fait simple, y'en a au pâté et d'autres au beurre et saucisson.
On mange sans se parler et je contemple le ciel. Il fait assez gris pour une journée d'été, tant mieux, c'est plus agréable. Le soleil et tout c'est pas mon délire. J'aime pas l'été, j'trouve que c'est une saison commerciale.
-J'peux mettre de la musique ?
-Ouais bien sûr.
Elle allume sa baffle et lance sa playlist, elle écoute assez diversifié j'ai remarqué, ça passe par du rap us à du reggae, du rap français à de l'électro et j'en passe. « Lucy in the sky with diamonds » se termine et laisse place à un morceau que je connais plus que bien,               « Marion ». Elle l'avait chantonné l'autre matin à l'appart', d'ailleurs ça nous avait fait marrer avec Théo. J'ai pas envie de lui dire, si elle doit l'apprendre elle le découvrira toute seule. J'veux pas qu'elle se fasse une image toute faite de moi, j'veux qu'elle apprenne à me connaître sans tout ces « extras ». Qu'elle me connaisse moi, le Lucas de la vie de tous les jours et non pas Lujipeka. Même si on est pas très connus pour le moment, c'est quand même un autre univers tout ça, et on a déjà notre petite communauté. J'ai pas envie qu'elle découvre tout ça, du moins pas pour l'instant.
-J'aime trop cette chanson.
Je me contente de sourire ne sachant pas quoi répondre. La situation me met mal à l'aise j'vais pas vous mentir.
Elle relance la discussion.
-Tu connais Columbine ?
-J'en ai déjà entendu parler mais j'connais pas plus que ça.
Je déteste mentir, sachez le.
-Tu devrais écouter, c'est... c'est un pote qui me les a fait découvrir, j'ai écouté certaines de leurs chansons et j'ai bien accroché.
-T'as écouté quoi ?
-Bah « Marion » du coup, « Dom pérignon »,   « Document 1 » et « Avalanches », elle compte sur ses doigts en même temps qu'elle parle
-Et t'en penses quoi ?
-Bah comme j't'ai dit j'ai direct accroché. J'te conseille d'aller écouter et tu m'diras c'que t'en penses.
Alors si ça c'est pas gênant. Je change de sujet au plus vite en lui proposant d'aller faire un peu de balançoire, ce qu'elle accepte.

Coucou !

Je sais qu'on est pas samedi mais j'avais envie de poster et vu que c'est mercredi et qu'en plus de ça c'est férié baaah 👉👈

Bref n'hésitez pas à donner votre avis sur ce chapitre, à voter et commenter ça fait toujours plaisir❤️

Sur ce on se retrouve samedi pour un nouveau chapitre ☺️ (j'ai trop cru que j'étais quelqu'un mdr je me prends pour qui même?)
Bisous !

Poupée RusseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant