Fanny

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Une fois Francine sortie, elle actionne le système de sécurité résidentiel de la maison et appelle Fanny.  Il n’est que 20h05, elle ne l’appelle pas trop tard.  Quand elle décroche, elle explique rapidement la situation à sa cousine qui à l’air enchantée du rendez-vous de Lys.  La jeune femme lève les yeux au ciel en riant doucement et lui propose de l’accompagner à son rendez-vous.  Elle lui payera aussi le repas pour la remercier de l’épauler pour cette occasion.  Elle met le haut parleur sur son cellulaire pour sortir la vaisselle propre du lave-vaisselle en ayant les mains libres.
- Alors, il est comment, ce gars?  Demande Fanny au téléphone.
- On ne s’est vue que pendant 2 heures, Fanny.  Je ne le connais pas tant que ça, tempère Lys, sous le regard de Ténébrus.
- En tous cas, il t’a fait assez d’effet pour te faire sortir de ta zone de confort, soutient la voix qui sort du téléphone.
- C’est vrai.  Je sais pas trop pourquoi, mais dès que j’ai ouvert la porte et que je l’ai vue, je me suis senti bien mieux.  Même si mon cinglé de géniteur sonnait à la porte.  C’est comme s’il m’était tombé dessus comme une tonne de briques, la douleur en moins.
- Lys, on appelle ça un coup de foudre.  Je sais que t’es pas le genre fleur bleue dans la vie, mais t’as le droit de vivre tes émotions tu sais.  Même quand ça concerne quelqu’un d’autre.  Et on sait pas, c’est peut-être l’homme de ta vie.  Celui qui te redonnera confiance au genre humain.  Tu sais, le genre de gars patient, doux, attentionné et qui sera compréhensif avec toi.  Tu mérites d’être heureuse avec quelqu’un, Lys.  Oublis Julien, c’était un trou de cul!  Il a juste profité de ton incapacité à t’affirmer à l’époque.  C’est finit maintenant.  Et tant que tu n’essayes rien, tu ne pourras jamais voire comment une relation amoureuse peut être épanouissante.  Et si ce Severus n’est pas le bon, et bien, tant pis, tu auras essayé et puis basta.  Je vais te rejoindre chez toi demain à 11h00.  Ça te va?
- C’est parfait.  Merci de me dire ça, Fanny.  Je t’aime tout plein.
- Moi aussi, je t’aime cousine.  À demain.
Lys rit en fermant son cellulaire et en rangeant la vaisselle.  Ténébrus, lui, est troublé de ce qu’il a entendu.  Il est heureux que la cousine de son âme sœur soit d’un aussi bon support pour elle.  Mais il semble que l’ex de Lys en ait rajouté une couche sur sa vie déjà difficile.  Il se promet de ne jamais être comme ça.  Il sait, qu’avec leur condition d’âmes sœurs, leur relation amoureuse est une évidence.  Mais il fera les efforts qu’il faut pour qu’elle se sente en sécurité avec lui.  Il n’a pas su protéger Lily, c’est vrai.  Mais Lys, c’est une autre histoire.  Ici, il n’y a pas de prophétie, pas vraiment de magie et elle n’est pas mariée à un autre homme que lui.  Il la veille en tant que Ténébrus et apprendra à la conquérir en tant que Severus. 
Severus sort de la maison par la fenêtre et va manger dans le restaurant habituel.  Il se commende un copieux repas en pensant à son rendez-vous du lendemain avec Lys.  Il regarde autour de lui le meilleur endroit dans la salle à manger pour choisir la meilleure table.  Il pense à une table près de la baie vitrée.  Elle se sentira moins intimidée si elle est entourée de gens.  Il ne faut pas quelque chose de trop intime, il pourrait l’effrayer et il en a pas du tout envie.  Il y a plusieurs tables à proximité où sa cousine pourra s’installer. 
Après son repas, il marche un peu sur la rue marchande et à la désagréable surprise de voir le père de Lys sortir d’un autre restaurant.  Cet homme le voit, le reconnait et s’avance vers lui. 
- Vous, vous lui avez parlé?  Demande le quarantenaire.  En passant, je suis Daniel, Daniel Pronovost, dit-il en lui tendant la main.
- Elle ne veut pas vous revoir, jamais, dit Severus d’un ton dur en ignorant la main de ce monstre. 
- Vous êtes sûr?  Je veux dire, on avait une bonne relation, avant, dit-il en riant nerveusement en enlevant sa casquette pour se passer une main dans les cheveux châtain roux.
- Surprenant, ce n’est pas ce qu’elle m’a dit. 
- Et qu’est-ce qu’elle vous à dit?
Severus lui propose de parler dans un endroit plus discret.  L’homme le suit derrière le restaurant d’où il est sorti.  Après un rapide coup d’œil autour de lui, Severus sort sa baguette et transforme l’homme en souris grise après lui avoir lancé un Legilimen pour savoir exactement ce qu’il a fait exactement à sa Lys.  Il la prend par la queue de la main gauche et remet sa baguette à sa place.  Il traverse la rue vers le parc Saint-Mark et dépose le rongeur dans l’herbe.  Il n’a jamais aimé tuer les gens, aussi monstrueux soient-ils.  Il laisse alors les chats errants s’occuper de lui, sans aucun remord.  Il retourne ensuite chez Lys.
Quand il a passé la fenêtre, la jeune femme dort à points fermés.  Elle a l’air calme et détendue dans son sommeil, mais Severus craint que ça ne dur pas longtemps.  Il prend donc une douche rapide au même endroit que d’habitude, modifie la couleur de sa chemise pour un vert forêt et les rafraîchit pour le lendemain.  Salazar ce que ses vieilles robes noires et les elfes de maison peuvent lui manquer à certains moments.  Il pourrait bien se trouver un appartement ailleurs pour pouvoir prendre mieux soin de lui, mais il angoisse trop à l’idée de laisser Lys seule.  Il lit un moment le tome 3 des aventures de son ancien élève et vers minuit, il rejoint Lys dans sa chambre.  Ténébrus s’accroche à la tête de lit, comme la veille et s’y endort. 
Pendant la nuit, il n’a besoin de rassurer Lys que deux fois avant que le soleil ne se lève.  La veille, c’était cinq.  Dès qu’elle se lève, elle s’approche doucement de lui et le remercie d’être là.  Elle se choisit des vêtements confortables pour sa routine au marais.
- Ne t’inquiètes, pas, lui dit Lys.  Je vais essayer d’être plus présentable pour mon rendez-vous, dit-elle avant de disparaître dans la salle de bain. 
Elle en ressort en sous-vêtements et Ténébrus détourne la tête pour lui laisser son intimité.
- Je sais que je ne suis pas la chauve-souris la plus sexy, le taquine la rouquine, mais si je suis si pire que ça, c’est mal partie pour ce midi.
Quoi!  Cette femme doutait de son physique?  Lui il peut, pas elle!  Lys est sans aucun doute l’être humain le plus magnifique qu’il ait vue.  Autant à l’intérieur qu’à l’extérieur.  Il sort de sa rêverie et la suit dans la cuisine. 
Contrairement à son habitude, Lys met de la musique de Noël dans la pièce.  Elle a l’air particulièrement de bonne humeur et Severus espère que c’est à cause de leur rendez-vous à venir. 
- Oui allons dort. Fais des rêves dort…
Elle chantonne en faisant son café.  Elle a une voix mélodieuse et caressante.  Ténébrus se sent enveloppé par cette voix douce et sans fausse note.  Elle n’a que des qualités, cette femme, se surprend Severus, la musique de Noël ne le dérange même plus.  Une fois la voiture sortie du stationnement, il reprend forme humaine et commence à paniquer un peu.  Si il n’était pas à la hauteur?  Si il n’arrivait pas à la comprendre ou la mettre à l’aise?  Ou si sa cousine se méfiait de lui?  Agacé par sa propre insécurité, il se retransforme en chauve-souris et sort par la fenêtre de la chambre de la jeune femme.  Il décide de faire ce qu’il n’a pas fait depuis des années, il ne l’a jamais fait, en fait.  Sur la rue Saint-Charles, il s’arrête devant un salon de barbier.  Perplexe, il décide d’entrer.
Après un rasage à la lame, un shampoing pour cheveux gras et une coupe, pas trop extravagante, il se regarde dans le miroir. 
- Ça vous va bien, dit le garçon qui passe le balais au sol.
Il paye ce qu’il doit au barbier avec un bon pourboire et sort de là.  Il remet son manteau et son écharpe une fois sur le trottoir.  Dans un coin à l’abris des regards, il met les bouteilles du shampoing qu’il a acheté dans la poche de son pendentif et marche dans le parc Saint-Mark, où il a laissé le géniteur de Lys la veille.  Il voit alors un chat rayé, gris et sale, qui se lèche les babines avec satisfaction.  Il y a un peu de sang sur ses moustaches.  Satisfait, Severus n’est pas certain que c’est la souris d’hier que ce chat a eu pour repas, mais il se plait à penser que c’est le cas.  Il retourne doucement vers chez Lys avec sa nouvelle apparence.  Bon, il n’a pas changé tant que ça, mais comme ça faisait tant d’années qu’il avait la même tête, pour lui c’est un énorme changement. 
Il commence à peine Harry Potter et la coupe de feu quand la voiture revient dans l’entrée.  Il redevient rapidement Ténébrus et s’accroche à la branche de l’arbre de la cuisine.  Lys entre dans la maison, verrouille la porte derrière elle et déboule dans la cuisine.  Elle regarde l’heure, 7h20.
- Il reste encore 4h40, dit Lys à la chauve-souris aux yeux ouverts, qui la regarde.  Sincèrement, je crois que je suis autant impatiente que craintive d’arriver à ce rendez-vous.  C’est mauvais ou bon signe, selon to?  Et je fais quoi moi, en attendant?
Elle fait les 100 pas dans la pièce sous le regard amusé du volatil.  Si elle a hâte de le revoir, même si elle a encore des craintes, pour lui, c’est très bon signe. 
Pour rentabiliser son temps, Lys décide d’aller continuer le chapitre que son éditeur attend avec impatience.  À 10h00, elle retourne à la salle de bain de sa chambre prendre une douche.  Elle se sèche les cheveux et met de nouveaux sous-vêtements dans lesquels elle se sent à l’aise, confortable et sexy.  Elle enfile un peignoir de soie violet sur ses épaules avant de foncer dans son grand dressing et de se choisir plusieurs vêtements.  Elle n’a jamais vraiment eu de rendez-vous et elle ne sait pas trop comment se compoter.  À 10h55, Fanny lui envoie un message texte sur son cellulaire pour l’avertir qu’elle est devant la porte.  Lys s’élance dans les escaliers et lui ouvre la porte.
- Lys, calme toi rit Fanny en la regardant.  C’est un rendez-vous galant, pas un sprint. 
- Pour moi, les deux se ressemble, répond la rouquine, penaude.
- Tu en étais rendu où?
- Choisir mes vêtements, répond Lys.  Mais je ne sais pas quoi mettre.
- Tu sais ce que ça veut dire?  Demande Fanny en levant un sourcil blond.
- Non.
- Que tu es parfaitement normale.  Viens, on va te trouver les vêtements parfaits.
Les deux cousines montent l’escalier après que Lys ait verrouillé la porte.  Ténébrus décide de sortir de la maison et de garder la surprise pour le rendez-vous, Lys est entre de bonnes mains, ça se voit. 
- Du vert, ça te dit?  Demande Fanny, ça te va bien.  Ça fait ressortir tes yeux.  Et je sais que tu aimes le gris, ça va bien ensemble.
- Pourquoi pas, dit la jeune femme rousse avec un sourire en coin. 
Fanny fouille donc dans la montagne de vêtements sur le lit de Lys.  Elle sort un pantalon droit gris pâle avec un veston en coton vert forêt et une camisole en dentelle blanche.  Elle va fouiller dans le dressing et en sort des bottillons en suède noir avec de petits talons. 
- Tu veux faire quoi avec tes cheveux?  Demande Fanny.
- Ce que tu veux, soupire Lys en prenant sa luxuriante chevelure dans la main droite pour la regarder.
- On va les friser un peu, mais garde les lousses, ils sont vraiment beaux.  Et pour le maquillage, je m’arrange avec ça.
- Il faut vraiment que je me maquille?  Demande la rouquine, je ne me maquille jamais d’habitude et Sev m’a vu avec un tablier et un t-shirt de Serpentard.  Il sait de quoi j’ai l’air.
- Sev?  Demande Fanny en levant un sourcil.
Lys lève les yeux au ciel en s’habillant des vêtements que Fanny lui a choisis.  Fanny met de la musique de Rock et Belles Oreilles avec son cellulaire et elles crient à l’unisson la chanson Arrête de boire pendant que Fanny coiffe Lys. 
Une fois prête, Lily ne se reconnait plus.  Elle se scrute dans le miroir avec émerveillement.
- C’est moi ça?  Demande la jeune femme avec un léger maquillage violet pour accentuer la couleur de ses yeux.  Une ligne noire dessous, du mascara qui allonge ses cils, ses lèvres sont resté naturelles avec un baume à lèvre transparent et un peu de blush orangé sur ses pommettes hautes.
- Bien sûr que c’est toi, dit fièrement Fanny.  Tu sais que toutes les femmes de la famille son magnifiques, dit-elle en riant.
- Oui, et l’humilité t’étouffe, répond Lys en continuant de se regarder dans la glace.  

Lily et TénébrusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant