Lily et Ténébrus

Les péchers du père

Donc, ce prêtre connait son âme sœur.  Une douleur qu’elle n’arrive pas à exorciser?  Il comprend très bien ce que ça veut dire, il en a d’innombrable.  Mais dans son cas, il se demande bien ce que c’est.  Elle a l’air pourtant d’une jeune femme pétillante et pleine de vie.  Il va se promener dans le quartier et trouve un dépanneur 24h.  Il décide de faire ce qu’il n’a pas fait depuis presque 20 ans, il s’achète un paquet de cigarettes et un briquet.  Bon sang ce que ça coûte cher maintenant! 
Arrivé dehors, et en allume une.  Il s’étouffe un peu à la première bouffée, il a perdu l’habitude depuis longtemps, le Seigneur des Ténèbres l’aurait atomisé sur place qi il l’avait vue avoir cette mauvaise habitude typiquement Moldue.  Severus repasse à côté de la cathédrale et l’observe un moment avant de continuer son chemin.  C’est un monument magnifique, même si il n’a jamais cru en Dieu.  Pourquoi Dieu aurait-il toléré la chasse aux sorcières et toutes les abominations que les « hommes de Dieu » ont infligées à son peuple?  Comment croire en Dieu quand un fervent anglican vous traite comme de la vermine, alors que vous êtes son propre fils, sous prétexte de vous êtes différent?  Si Dieu existait bel et bien, il aurait fait quelque chose, non?  Il n’a rien fait pour Lily, Harry et les milliers d’individus, magiques ou non, que le Seigneur des Ténèbres et ses sbires ont tués, torturés et humiliés.  Où était Dieu quand ce prêtre à vécu une partie de la guerre du Viet Nam?  Severus trouve les concepts religieux inutiles et néfastes pour le genre humain.  C’est sur cette pensée qu’il entre dans la maison de Lys en verrouillant la porte derrière lui.  Il retire son manteau et le met dans la poche de son pendentif.  Il écoute attentivement les bruits de la maison.  Le frigo bourdonne, le circuit électrique est omniprésent, et une fenêtre, quelque part dans la maison est légèrement ouverte.  Il reprend sa forme de chauve-souris et monte à tire d’ailes au deuxième étage.  Il voit un autre laurier dans la chambre de Lys.  Elle est profondément endormie dans son lit avec la fenêtre ouverte juste assez grande pour que Ténébrus puisse passer.
La chauve-souris se suspend à l’un des barreaux horizontaux de la tête de lit et la regarde dormir un moment.  Les couleurs dominantes de la chambre sont le gris pâle et le violet.  Entre les couvertures, il entend Lys marmonner dans son sommeil.
- Me touches pas…  Je veux pas…  Pourquoi tu fais ça?  Non, s’il te plait…  Papa.
Horrifié, Severus à peur de comprendre.  Il s’approche d’elle et se déplace doucement sur l’oreiller de la jeune femme en poussant avec ses pattes arrières et tirant sur les griffes de ses ailes.  Quand la fourrure du petit animal caresse la joue de Lys, ses traits se détendent un peu et elle arrête de parler dans son sommeil.  Pour une douleur à exorciser, c’en est toute une!  Même son propre père, qui était une ordure, n’a jamais osé faire ce qu’il soupçonne le père de Lys de lui avoir fait.  Sa propre enfant!  Comment elle peut faire confiance à qui que se soit après ça?  La personne qui était supposée la protéger du monde lui a infligé la pire des tortures.  Même le Seigneur des Ténèbres ne s’est jamais abaissé à ce genre de choses.
Une fois que Lys est complètement calmée, il retourne se suspendre à la tête de lit et la veille jusqu’au matin.  À chaque fois qu’elle s’agite légèrement, il recommence à s’approcher d’elle et caresse sa joue de son corps poilu. 
Quand le soleil se lève, Lys se réveille en s’étirant comme un chat dans son lit.  Elle lève la tête en baillant et voit la petite boule de poils suspendue à la tête de son lit, les yeux grands ouverts qui la regarde.
- En plus de me tenir compagnie, tu es un capteur de rêves très efficace, dit doucement la jeune femme.  Je n’ai presque pas fait de cauchemars cette nuit.
Si ça c’était une nuit calme, ça doit être atroce d’habitude, se dit le Maître des Potions.  Il se dit qu’il va passer la plus part de ses nuits ici à l’avenir. 
- Bon, douche, café, marais et ensuite, cuisine pour le père Davis, énumère la jeune femme en se levant. 
Elle se prend un jean vert, un chandail gris, des chaussettes de la même couleur qu’elle dépose sur son lit.  Ténébrus reste pantois.  C’est un T-Shirt avec le logo de Serpentard.  Tout y est, le casque d’armure, le serpent, les arabesques de chaque côté et la forme de bouclier de l’étendard.  Il entend l’eau de la douche de la salle de bain avenante couler.  Après une vingtaine de minutes, il entend ensuite le bruit d’un truc avec un moteur.  Lys est en train de sécher ses longs cheveux auburn avec le sèche cheveux.  Quand elle a terminé, elle met ses sous-vêtements avant de sortir de la salle de bain.  Severus reste coi.  Cette jeune femme est magnifique habillée, mais en sous-vêtements, elle est splendide.  Son soutien-gorge et sa culotte en dentelle vert forêt mettent sa peau pâle et ses quelques tâches de rousseur en valeur.  Elle a de longues jambes fines, des hanches étroites, mais présentes, un ventre plat où se dessinent quelques muscles discrets, une poitrine ferme et généreuse.  Ses bras sont fins et délicats.  Elle s’habille rapidement, ferme les rideaux pour faire de la noirceur pour la chauve-souris et sort de la chambre.  Elle recule dans l’embrassure de la porte pour regarder l’animal un instant et lui sourire.
- Si tu pouvais faire tes besoins dans les pots des plantes, ça serait génial, dit la jeune femme en riant.  C’est un excellent engrais et ça serait moins gênant pour toi.  À plus tard, Ténébrus.
Et elle sort de la pièce dans une rire joyeux et cristallin. 
Même si il est maintenant une chauve-souris, Severus n’a jamais eu besoin de beaucoup de sommeil.  En fait, il s’était habitué à vive avec 5 ou 6 heures maximum par nuit, des fois 4.  Il décide donc de dormir jusqu’à ce que Lys revienne du marais.  La veille, elle y était resté 2 heures. 
Quand la voiture revient dans l’entrée de gravier, la chauve-souris ouvre les yeux.  Il s’envole vers la cuisine où Lys a prévu de faire à manger pour le père Davis.  Ça doit être le prêtre qu’il a vue cette nuit. 
La jeune femme entre dans la pièce avec quelques sacs d’épicerie.  Elle a alors un sourire rayonnant en voyant Ténébrus, pendu la tête en bas, sur le petit arbre.
- Tu me fais penser qu’il faut que je l’arrose un peu, dit Lys avec un sourire.
Une fois fait, elle sort les aliments des sacs en jute, en met certain dans le grand réfrigérateur et en laisse d’autres sortie.  Elle sort ensuite une grande marmite de sous l’îlot et ouvre quelques cannages de jus de tomates, pâte de tomate et coupe des légumes.
- Le père Davis aime beaucoup la lasagne, explique la jeune femme à la chauve-souris qui la regarde faire, sans bruit.  Je vais lui faire aussi un pâté chinois, une salade de fruits et…  Ah! Oui, du gâteau au fromage.  J’ai acheté des bleuets juste pour ça.
Les repas sont bien avancés quand Lys entend sonner à la porte.  Elle essuie ses mains sur son tablier en fronçant des sourcils.  Elle n’attend personne aujourd’hui à part sa psy, dans la soirée.  Qui peut bien sonner à cette heure?  Elle sort de la cuisine et s’approche rapidement de la porte d’entrée.  Quand elle voit qui est sur le pas de la porte, elle recule de quelques pas, elle est terrifiée.  Son géniteur est debout, de l’autre coté de la porte et elle a oubliée de la verrouillée en entrant.  Si elle s’approche plus, il va la voir. 
Ténébrus n’entend rien d’autre que la sonnerie de la porte d’entrée.  Lys n’a toujours pas ouvert la porte.  Il s’envole vers le salon pour voir se qui se passe.  Il la voit, blanche de terreur, en regardant la porte sans oser bouger.  Il voit aussi un homme à l’extérieur, par la fenêtre relativement givrée de la porte d’entrée.  Il est très grand, mais moins que lui.  Il porte une casquette et des lunettes. 
- Qu’est-ce qu’il fait là?  Non, non,non,non…  Il ne peut pas m’avoir trouvée.
Sans attendre, Ténébrus s’envole vers la chambre de Lys et sort par la fenêtre.  Il reprend forme humaine rendu dans un coin sombre à côté de la maison.  Il se précipite vers la porte de la cuisine et frappe à la porte.  Le son sort Lys de sa terreur et elle s’élance dans la cuisine pour voir qui s’est.
- Je suis désolé de vous déranger, ma demoiselle, dit un homme de son âge.  Mais je me suis perdu, je voulais savoir si je pouvais emprunter votre téléphone…  et votre salle de bain.
- Bien sûr!  Dit la jeune femme en s’effaçant de la porte pour le laisser entrer.
À choisir entre la peste et le collera, elle choisit l’inconnu.  La porte de l’entrée sonne encore.  Severus la regarde un moment.
- Vous n’allez pas ouvrir?  Demande l’homme.
- Non!  Non, je ne veux pas voir cette personne chez moi, dit la rouquine d’une petite voix.
- Puis-je?  Demande Severus.
- Si vous êtes capable de m’en débarrasser, vous pourrez passer le temps que vous voulez dans ma salle de bain, dit-elle en riant nerveusement.
- Restez ici, lui conseil l’homme en noir.
Elle le regarde sortir de la cuisine comme si il connaissait le chemin vers la porte principale. 
- Qu’est-ce que vous voulez?  Demande la voix grave et menaçante de l’inconnu après avoir ouvert la porte.  Je n’achète rien, partez!
- Je viens voir ma fille, répond l’homme sur le porche de la maison.
- Je ne suis visiblement pas votre fille, alors maintenant, partez de chez moi!
- Mais… c’est son adresse, insiste l’homme d’une quarantaine d’année.
- Je suis locataire, lui répond Severus, d’un regard mauvais.  Maintenant, déguerpissez ou j’appelle les gendarmes! 
- Vous pourriez lui laissez mon numéro de téléphone et lui dire de m’appeler?  Demande l’homme à la casquette en lui tendant un bout de papier.  Ma…  Ma femme m’a mis à la porte et je n’ai nulle part où aller.
- Ce n’est pas mon problème, ni le sien.  Je ne veux plus vous revoir chez moi.
Sur ce, Severus claque la porte au nez de cet homme qui a traumatisé à vie son âme sœur.  Il brûle le bout de papier avec sa baguette, la glisse dans les bracelet de cuir de son avant-bras et va rejoindre Lys dans la cuisine.
- Ça y est, il est parti?  Demande la jeune femme d’une voix nerveuse.
Severus confirme d’un mouvement affirmatif de la tête.  Elle le guide vers la salle de bain du rez-de-chaussée et l’attend dans la cuisine.  Une fois qu’il revient, Lys se sent bizarre.  Même si la présence de son père l’a stressée au plus haut point, elle se sent en sécurité avec cet étranger dont elle ne connait même pas le nom.  Il a l’air d’avoir la même âge que lui, les yeux noirs et insondables, les cheveux corbeau, le teint pâle, comme si il était un peu malade.  Un rhume peut-être.  Il a une nez imposant qui donne du caractère à son visage qu’elle trouve attirant.  Cet homme est mince et si grand qu’elle lui arrive à peine à l’épaule.  Elle se présente et quand il fait de même, en donnant uniquement son prénom, elle plisse les yeux de suspicion.  Severus, c’est une blague!  Il n’y a que Agatha Christi et Joanne Rowling pour penser à un nom pareil.
- Alors, l’un de vos parents étaient adepte des livres d’Agatha Christi?  Demande Lys.
- Ma mère, répond simplement l’homme.
Satisfaite, Lys lui propose un café pour le remercier d’avoir chassé l’intrus de chez elle.
- Vous disiez que vous étiez perdu, reprend la jeune femme en mettant une grande tasse de café noir devant lui.  Vous alliez où?
- À la cathédrale Saint-Antoine-de-Padoue, répond le Maître des Potions.
C’est le seul endroit qu’il connaît ici, à part le centre d’achats, le restaurant où il va manger la plus part du temps et la boutique de vêtements pour homme où il a acheté ce qu’il porte. 
- Oh!  Mais vous êtes tout près, lui assure la rouquine.  Je peux vous amener, si vous voulez.  Ça se fait très bien à pieds, mais comme j’ai plein de chose à amener, j’y vais en voiture.
- Avec plaisir, Lily.
- Appelez moi Lys, dit-elle.  Ma mère m’a donné ce nom en l’honneur de la meilleure amie de ma grand-mère.  J’ai un peu l’impression de l’usurper quand on m’appel comme ça.
- Bien sûr, Lys.
La jeune femme a alors un sourire rayonnant et Severus se détend immédiatement.  Il est très heureux d’être le responsable de ce sourire, lui, sous sa forme humaine et pas une chauve-souris qui ne dit jamais rien.