REFLEXION(S) FAITE(S)

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« Un oignon. Deux oignons. Trois oi-gnons.

Quatre oignons. Cinq oignons. Six oi-gnons.

Lalali. Lalala. Tralala-la-laaaa »


Je suis seul à genoux dans un champs à trainer mon seau d'oignons le long de la ficelle bleue tendue entre deux bâtons, et je chante pour faire passer le temps.
La terre est très malléable, et j'enfonce les petits bulbes jaunes dans le sol comme dans du beurre laissé au soleil.

« Liiiiibreeeeee, como el sol cuando amanece
Yo soy liiiiiiibreeeee, como el maaaaaaar»

Huitante-sept oignons plantés. Seulement quinze minutes sont passées. Pfffff...



« Feed the biiiiiiirds, tuppence a baaaaag.
Tuppence, tuppence, tuppence a baaaaag.
Feed the biiiirds, that's what she cries,
While overhead, her birds fill the skies. »

Deux-cent-cinquante-neuf oignons plantés. Plus que trois heures de travail. Les oiseaux m'accompagnent pendant les refrains. Un faucon crécerelle pique au sol à une petite centaine de mètres de moi, mais semble avoir raté sa cible.

« C'était l'époque, d'Internet d'époque.
Aààààààà l'époque, il n'y avait pas les Poke.
On n'googelisait paaaaaaeeeeuh, on lycosait sur Lycos »

« We are here to drink your beer,
And steal your rhum at the point of a gun.
Your alcohol, to us will fall,
'Cause we are here to drink your beer »

« I've seen a front porch swing,
Heard a diamond ring,
I've seen a polkadot railroad tire
But I'd be done seen about evrythin', when I see a Elephant flyyyyyyy »

Mille-trois-cent-cinq oignons plantés. Soit bientôt sept lignes finies. Il ne revient toujours pas Serge... Il fiche quoi encore ? Ça fait trente minutes qu'il aurait dû être de retour.



« Les amants de Paris ont volé mes chansoooons.
A Paris, les amants, ont de drôles de façooooons.
Les amants de Paris me font un Robinsooooon,
Quand on marque les points à coups d'accordéooooon. »

« Aaaaaaaah, becaaaaaaaause the wind is hiiiiiiiigh,
It blows my miiiiiiiiiind.
Becaaaaaaaause the wiiiiiiiind is hiiiiiiiigh.
Aaaaaaaaaaah, Love is old, love is new,
Love is all, love is you. »

Deux heures de retard de la part de Monsieur Serge. J'ai vidé tous mes seaux d'oignons. J'ai vidé mon stock de chansons donc je connais suffisamment les paroles. J'ai vidé mon réservoir d'énergie physique et mentale.
J'ai surtout vidé mon stock de patience pour mon maître de stage


Réflexion faite, j'aurais peut-être dû choisir un autre endroit pour mon stage en paysagisme...

Bricoles et ConfettisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant