chapitre 3: Une chambre pour la nuit

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Giorgio entre épuisé dans l'auberge du village qu'il avait traversé dans l'après-midi. Une tablée de vieilles femmes est là, silencieuses. Elles sont déjà au courant de la mort de Madame Degrâce et regardent Giorgio comme quand un étranger entre pour la première fois dans un village. Le comptoir est sale. Une photo de jeune militaire est disposée derrière. Après renseignement, il s'agit de Marcel, le fils de la femme aubergiste, qui est parti combattre dans les Balkans. Giorgio prendra une chambre pour la nuit. La question qu'il se pose alors est celle qu'il se posera jusqu'à la fin de sa vie:

-Qu'est-il arrivé aux enfants?

Parce que sa fille écoute la conversation dans un coin de la pièce, Harmelle l'aubergiste crie que c'est à cause des loups. Après que sa fille soit aller se coucher, elle se ravise et dit à Giorgio qu'en fait personne ne le sait. Les femmes attablées, elles, accusent Catherine, la fille du docteur Degrâce. Elle les aurait assommés à coup de bûche pour les noyer dans les marais voisin. C'est elle qui les emmenait souvent en promenade dans la forêt. Ce jour là le docteur Degrâce leur aurait fait une piqûre qui leur aurait été fatale. Difficile pour Giorgio, qui est fatigué et un peu saoul de décoder le vrai du faux dans ces ragots. Il s'écroule par terre avant d'être accompagné dans sa chambre par l'aubergiste. Au milieu de la nuit, il est obligé de se faire des piqûres, ce qui réveillera l'aubergiste qui viendra le rassurer derrière sa porte en l'appelant Marcel comme son fils. Chez tous les personnages que Giorgio rencontre, il y a une de folie plus ou moins visible, qui fait que leur comportement est douteux. Harmelle l'aubergiste semble être, quand à elle, une femme fausse méchante. Sous ses abords de vieille femme sévère, doit se cacher beaucoup de compassion. Le lendemain matin, Giorgio Volli se rend tout d'abord au domicile des Degrâce ou il est refoulé sans ménagement à l'entrée par la gouvernante Marie sous prétexte qu'il réveillerait Mademoiselle Degrâce "éprouvée" par la mort de sa mère. On l'entendra juste crier le nom de Marie de sa chambre, prouvant qu'elle ne dormait pas. On s'aperçoit ici que Marie a un comportement également anormal et elle se révèlera même être le personnage le plus pervers dans sa folie. Comme il n'a pas pu avoir les information qu'il cherchait auprès de Marie, Giorgio se dirige vers l'église du village, qui est retirée à quelques kilomètres au milieu d'une plaine déserte. Il espère y trouver l'abée Glaise qui détient probablement la clé du mystère quant à la disparition de ces douzes enfants.

GiorginoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant