Giorgio retourne directement à l’auberge où Catherine a été quelque peu maltraitée par Jeannine et Héloïse. Il l’emmène directement sur sa calèche. En cours de route, Catherine, un peu secouée par la soirée très arrosée des femmes dans l’auberge, interprète mal les intentions de Giorgio qui, croit-elle, l’emporte à Sainte-Lucie pour la faire interner. Elle se met à le frapper, jusqu’à ce qu’elle se jette en dehors de la calèche pour tomber dans la neige et s’enfuir. Giorgio arrête les chevaux, saute de la calèche et part à la poursuite de Catherine qui s’enfonce profondément dans les bois. Il la retrouve en train de piétiner sur un mauvais marais glacé afin d’en faire briser la glace, elle qui semble vouloir rejoindre le sort de ces orphelins dont on lui impute leur mort. Giorgio, lui, sur le bord du marrais, supplie Catherine d’ arrêter.
-Catherine ! Mais qu’est-ce que vous faites ?
- Laissez-moi !
-Revenez ! Catherine revenez.
- Je n’ai pas tué les enfants, c’est les loups.
- Je vous crois, revenez ! Je vous aime…
Catherine se calma et se dirigea vers Giorgio. La glace commence à se fissurer sous ses pieds. Elle se retrouva rapidement les jambes dans l’eau glacée, complètement paralysée. Giorgino n’hésita alors pas à se jeter à l’eau pour la ramener sur la terre ferme. Giorgio sert Catherine dans ses bras. Elle se mit à lui parler de ce jour pendant la promenade avec les enfants.
-Il y avait des milliers de loups, ils avaient des yeux jaunes qui brillais. Ils riaient en montrant leurs dents.
-Je vous crois.
-Les enfants se sont mis à courir au milieu de marrais et la glace a cassée. Ils criaient dans l’eau. J’ai courue et je me suis cachée dans un arbre. Au village, ils disent que c’est moi qui les ai tué mais c’est pas moi, je le jure !
Giorgio embrassa subitement Catherine, elle recula.
- C’est vrai ?
- De quoi ?
- Que vous m’aimez ?
Il la regarda, mis ses mains contre sa tête et l’embrassa de nouveau. Une étreinte commence alors entre Giorgio et Catherine qui, paradoxalement au froid se dévêtissent. C’est alors là que Catherine, qui découvre pour la première fois l’émoi avec un homme, voit quelques gouttes de sang sur ses doigts. Terrifiée, elle pousse immédiatement Giorgio dans le marais glacé. Puis, à la vision forte du sang sur ses mains superposée à celle de son amant en train de se noyer, elle s’enfuit à toute jambe, entre les arbres de la forêt. Giorgio, lui, s’extirpe avec peine des glaces du marais. Il est frigorifié. Il se redresse petit à petit et commence à marcher, avec ses habits trempés. Mais il est perdu, ne sait pas où aller pour retrouver la calèche sur la route. Il marchera plusieurs minutes jusqu’à ce qu’il entende une petite voix, dans la nuit, entre les arbres.
- George ! Faut pas aller dans les marais, il y a des âmes. George ?
Il voit une petite lumière jaune entre les arbres et s’en approche. Il se retrouve face à face avec le petit garçon qu’il a aperçu déjà plusieurs fois. Il a toujours le chapeau de Giorgio et reste face à lui. Giorgio toujours incertain de sa réelle présence, lui demande de le lui rendre. Le petit garçon le regarde fixement et commence à pleurer. Puis, au bout d’un certain temps, part en courant. Giorgio, qui lui dit d’attendre, désespéré, il tombe, évanoui à cause de la fatigue et du froid.
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Giorgino
CasualeOctobre 1918, Girgio Volli, rentre de la guerre et part à la recherche des 12 enfants dont il s'occupait avant la guerre. Sa recherche le mène à Chanteloup et il apprend que les enfants sont mort, en se noyant dans les marais.... Mais une rumeur cou...