Chapitre 10 : La guerre est fini

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Un bruit de quelque chose de tombée dans l'eau le réveillera toutefois au milieu de la nuit. Il trouve dans une baignoire, la tête en plâtre du Christ de l'église. Il tentera dés le lendemain matin de replacer la tête sur l'autel ni vu ni connu, mais Raoul, un enfant du village est là. Il a tout vu. Giorgio l'aperçoit derrière un pilier, ne sachant pas s'il a à faire à un vrai petit garçon ou au petit Georges qui hante ses journées dans la région. L'enfant et ses copains l'entraîneront dans le cimetière à côté, ou ils regardent les loups au loin depuis un bon moment. Giorgio ne les voit pas. Il ne peut pas les croire. Ce ne sont que de jeux d'enfants malgré l'empreinte de patte qui reste sur une tombe des orphelins. À l'arrivée de l'abbé, les enfants fuient en courant. Giorgio en profite pour lui parler.

- Bonjour mon père.

- Bonjour, comment va Catherine ?

- Ça va.

- Vous avez mauvaise mine, vous êtes souffrant ?

- J'ai réfléchi, je vais emmener Catherine.

- À Sainte-Lucie ?

- Je vais partir avec elle.

- Vous avez l'intention de l'adopter ?

- Je vais l'épouser.

- L'épouser, vous n'y pensez pas, c'est une enfant.

- Je vais l'épouser.

- Mais elle est en deuil ! Vous avez pensé au deuil ?

- Nous attendrons.

- Et la petite, elle en pense quoi ?

- Je ne lui ai pas encore parlé.

- Il faut que je réfléchisse.

L'abbé se tourne vers Giorgio et continu.

- Vous ne l'avez pas touchée au moins ?

- Non.

- Quand comptez-vous partir ?

- Nous partirons demain à l'aube.

- Bon, il faut que je réfléchisse. À vrai dire, c'est une surprise et à la fois, je m'en doutais.

L'abbé releva subitement la tête, un bruit de quelque chose se fessait entendre au loin. Giorgio lui ne les entend pas.

- Les cloches ! Qu'est qui sonne les cloches le jour de la Saint-René ?

Une femme court sur la route, annonçant à tue-tête la signature récente de l'Armistice.

- La guerre est finie depuis hier, c'est fini, fini !!!

Pour fêter la paix et le retour prochain de leur mari annoncés par l'abbé, les femmes décident de faire le soir une fête à l'auberge. Elles décident également de pardonner à Catherine puisque leurs maris et enfants vont revenir et qu'elle les quittera prochainement pour Sainte-Lucie. À l'orphelinat des Degrâce, Giorgio sorti de sa chambre accompagner par Marie. Catherine les attendait en bas de l'escalier. Marie expliqua à Giorgio que pour fêter l'armistice, Catherine avait demandé à celui de bien vouloir l'embrasser. Giorgio descendit l'escalier et l'embrassa, elle recula juste après et lui demanda d'embrasser Marie. Après avoir embrassé Marie, le docteur Degrâce dans le salon l'appela.

- Et moi alors ?

Catherine courra vers son père et demanda à Giorgio de l'embrasser lui aussi.

- Aller embrassez le, allez-si, embrassez le !

- Catherine, il faut que je vous parle.

- Aller monsieur demanda Marie. Pour l'Armistice.

- Oui aller-y.

Giorgio avança vers le docteur, il regarda Marie puis Catherine et embrassa vite le docteur sur la bouche. Les deux femmes rigolèrent. Giorgio reprit.

- J'ai discuté avec Monsieur le Curé, ici le climat n'est pas bon pour moi. Alors je vais partir. Et je voulais savoir si vous vouliez m'épouser Catherine ?

Catherine perdue, surprise regarda au sol puis le regarda.

- Pour de vrai ?

- Bien sûr !

- Et Marie ? Elle pourra venir ? Elle sait faire des enfants Marie.

- On ne dit pas des choses pareilles !

Catherine rigola, mais arrêta très vite essayant de comprendre son erreur.

- Nous pourrions partir demain.

- Et papa ? Il peut venir aussi ?

Elle se retourna vers la cheminée, tourna le dos et continua.

- Comma ça, il soignera nos enfants et ne mourront jamais

- Alors, c'est oui ?

Lorsqu'ils arrivent dans l'auberge, toutes les femmes du village sont rassemblées et sont joyeusement ivres. Elles font boire Giorgio et Catherine puis Marie. Harmelle et Jeannime sont très impatientes de voir leur fils et mari.

GiorginoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant