Je regardait les lignes blanches défiler sous le capot de ma voiture sur l'autoroute, plus je les regardais plus j'avais l'impression qu'elle ne formaient qu'une seule et même ligne floue plongée dans un océan de bitume. Il fallait que je détourne le regard pour qu'elles soient a nouveau séparées. J'ai tendu le bras vers le siège passager pour attraper ma bouteille de gin, s'est triste de voir a quel point je suis devenue douée pour tirer le bouchon d'une main pendant que l'autre conduisait. J'en ai pris une grosse gorgée pour finir la bouteille, puis je l'ai balancé à travers la vitre côté conducteur avant d'entendre le bruit satisfaisant des éclat de verre.
Ça ne devait être qu'un micro sommeil, me répétais-je sans cesse, je ne sait pas si je commençais à perdre le raison ou si j'avais déjà trop bu pour ce midi et que je divaguais, mais j'avais vraiment besoin de rationaliser le fait que j'avais vu Muka. Au final j'ai attribué sa au manque de sommeil. Ces dernières semaines je tournais aux alentours de 4 heures de sommeil, ou plutôt, je dormais aussi longtemps que mon corps parvenait à supporter ces terrifiants cauchemars. En regardant dans mon rétroviseur, j'ai jeté un regard a la boite qui contenait les affaires de Simon, aujourd'hui j'allais enfin savoir de quoi le livre parlait. Je ne pouvais vous dire combien de temps j'ai passé à comparer cette écriture aux dizaine écritures de langues diverses que je stockais dans mon ordinateur, mais ce n'est qu'après un énorme coups de chance que j'ai compris ce que c'étais réellement. Je m'étais posée a un bar dans un hôtel de Pennsylvanie lorsqu'un homme est venu s'asseoir près de moi, on a discuté quelques minutes mais je crois qu'il n'étais pas très rassuré par mon apparence négligée finalement , on buvait dans le calme quand il a soudain brisé le silence :
Homme: Vous savez lire c'te merde? A-t-il dit tout sauf gracieusement
Moi: Malheureusement....non, en fait j'essaye d'identifier de quelle langue il s'agit...
Il a regardé sa bière en grattant l'étiquette.
Homme: Sa vous embête si j'regarde un peu?
Moi: Non, mais faites attention d'accord...
J'ai fait glisser le livre vers lui avec précaution, il l'a ouvert et a feuilleté les premières pages.
Homme: Eh bien, ce que je peux vous dire c'est que c'est une sorte d'écriture africaine...
J'ai penché la tête en entendant cela.
Moi: Africaine? J'ai demandé pleine d'espoir.
Homme: Ouais, j'ai été gardien d'nuit au musé d'histoire naturelles à New York , et j'suis presque sur d'avoir vu une connerie du genre la bas...
Je n'ai même pas pris le temps de remercier l'homme, je lui ai pris le livre des mains et j'ai foncé jusqu'à ma chambre d'hôtel pour me mettre au boulot. J'ai du écrire pas moins de 500 e-mails ce jour la, à chaque fois j'insérait un petit extrait du livre en pièces jointes. J'ai envoyé ça à tout les professeurs d'histoire africaine, conservateurs de musés et traducteurs de langues africaine dont j'avais pu trouver l'adresse. C'est comme ça que j'ai rencontré Elie, il est professeur d'histoire à Natchez dans le Mississippi.
L'e-mail qu'il m'avait envoyé m'avait paru assez surprenant mais c'était surtout excitant. Il m'avait expliqué que l'écrit que je tenais en ma possession, étais dans une langue quasiment éteinte et il m'avait dit qu'il avait appris à la traduire pour un professeur il y a longtemps. Je lui ai dit que je lui offrirais une grosse somme d'argent si il acceptais de m'aider a traduire ce livre, mais seulement si je lui remettais en main propres et qu'il le lisait directement. Je ne pouvais pas me permettre de le perdre à cause de la poste. De plus Natchez était pile sur ma route. J'avais fini de lire le journal de Simon depuis deux semaines, il retranscrivait tout ses rêves, le poids terrible du fardeau qu'il portait et les conséquences sur sa vie familiale. Un épisode avait retenu mon attention plus que les autres.
Simon étais parti toquer à la porte d'un de ses colocataire qui n'avait pas au de nouvelles de lui depuis un bon moment. La porte était ouverte, alors il avais fini par entrer.Dans un élan d'effroi il découvrit le locataire; gisant dans sa baignoire les poignets ouverts. Apparemment plusieurs de ses vieux jeans étaient étalés sur le sol de la salle de bain et dans une de ses poche Simon avait trouvé une photo de la maison en Floride. Son adresse étais écrite à la hâte au verso.
Simon ne fessait nullement mention de l'endroit ou il avait trouvé le livre, Il avait émis une hypothèse sur les intentions exactes de Muka. Il semblait croire qu'il s'agissait d'un esprit vengeur, un esprit qui se nourrissait de nos cauchemars et de nos peurs. Disons le , son journal ne m'a pas aidé tant que ça en fin de compte. Ce n'étais qu'un simple résumé de tout ce qu'il avait vécu durant ses trois dernières années avec cette malédiction.
Je suis sorties de mes pensée juste à temps pour l'entendre crier... Il y a eu un énorme fracas et le choc a enfoncé mon pare brise. Par réflexe je fait un virage et j'ai perdu le contrôle de ma voiture. La voiture a dévié de la route et a heurté les rails de sécurité projetant la femme sur le capot et la fessant traverser le paysage comme une vulgaire poupée de chiffon. Finalement sa trajectoire s'est arêtée jusqu'un arbre. J'ai alors entendu l'horrible son de sa colonne vertébrale se briser sur le coups avec un craquement résonnant. Ma voiture a achevée sa course folle et j'ai entendu :
inconnu: Oh mon dieu, Marie...
Un homme était en train de courir vers l'endroit ou la femme était étendue. Il s'est agenouillé et a commencé a bercer sa tête dans ses bras. Les jambes de la femme étaient tordues d'une manière écœurante, il s'est tourné vers moi et....
A suivre....
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Muka, l'entité maligne
Gizem / GerilimMon nom n'a pas d'importance pour l'instant... Une entité démoniaque trouble mon sommeil, je la nomme Muka , je ne sais pas si c'est son réel nom...mais c'est ce qu'elle me répète à chaque fois vers la fin...Ce même mot, sans cesse à chaque fin de r...