CHAPITRE 25

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Qui l'aurait cru ? Qui aurait cru, au début de la Coupe du Monde, que l'équipe de France arriverait en finale ? Qui aurait cru, après avoir vu leur premier match désastreux contre l'Australie, que les vingt trois de Deschamps seraient en liste pour décrocher le trophée tant convoité ? Qui aurait cru en ces jeunes recrues pour la plupart inconnues du public, qu'ils deviendraient des éléments clés de la méthode Deschamps ? Qui aurait cru qu'il scanderait dans les rues de son pays des chansons à la gloire de Kanté ou de Pavard ? Qui aurait cru en Varane, Hernandez, Lloris, Pogba et consorts ?

Qui aurait cru que dans trois petits jours la France jouerait sa finale de Coupe du Monde ?

Assise sur le banc de touche du stade Glebovets à l'abri des rayons brûlants du soleil Moscovite, Sam assistait au dernier entraînement des Bleus avec un sourire nostalgique sur son visage opalin, son Polaroid à la main. Elle observa de ses iris ambrés les journalistes invités pour l'occasion, qui se pressaient de l'autre côté du terrain en savourant la bonne humeur contagieuse des Bleus qui s'activaient sur la pelouse verdoyante, avant de relever son appareil photo pour attraper un sourire de N'go qui était gentiment charrié par ses coéquipiers. Elle récupéra le papier glacé et le secoua distraitement, avant de le poser sur la pile déjà conséquente de clichés qui s'entassaient à côté d'elle dans une petite boite, avant d'échanger un regard complice avec Antoine qui venait de renvoyer une passer à Ousmane.

La nuit de réconciliation qu'ils avaient passé ensemble avait été irréelle. Comme tout le reste de leur histoire en fait. Après avoir quitté leur petite cabine emplie de leurs soupirs passionnés, ils étaient remonté jusqu'à la chambre de l'attaquant en prenant soin de faire le moins de bruit possible pour éviter d'alerter les autres. Il avaient passé le reste de la nuit à discuter, à s'embrasser et à unir leur corps, le tout dans un murmure tendre, comme si ils n'avaient pas voulu brusquer la douceur de l'atmosphère conciliante. Ça avait été une des nuits les plus magique que Sam avait jamais vécu.

La brunette esquissa un doux sourire en repensant aux mains d'Antoine sur son corps frissonnant quand ils s'étaient levé quelques heures plus tôt, et elle releva la tête vers Paul qui lui faisait de grands gestes du bras pour l'inviter à les rejoindre sur le terrain. La jeune femme arqua un sourcil confus, quand la voix de Didier résonna à côté d'elle, la faisant tourner la tête.

- Je crois qu'ils veulent que tu ailles jouer avec eux. Lança le coach en lui tendant un maillot orange.

- Hein ? Bafouilla la photographe en regardant le vêtement coloré. Mais je joue pas au foot.

- C'est leur dernier entrainement, Sam. Expliqua doucement Didier en esquissant un sourire paternel. Je crois qu'ils aimeraient le vivre avec toi.

Sam entrouvrit doucement la bouche, et elle lança un regard vers les vingt trois qui s'étaient tous tourné vers elle en l'appelant vigoureusement, à grands coups d'applaudissements et de cris encourageants qui titillèrent la curiosité des journalistes présents.

- Mais ils doivent se préparer pour la finale..

- Ils sont prêts. Affirma doucement le coach. Lâche un peu ton appareil et va profiter toi aussi.

Il tendit un peu plus le bras, l'ordonnant silencieusement d'accepter l'offre. Pas vraiment sure d'elle, la jeune femme posa son appareil photo à côté d'elle sur le banc, et elle récupéra le maillot que lui tendait l'ancien champion du monde avant de l'enfiler rapidement par dessus son débardeur. Les acclamations joyeuses des garçons retentirent dans toute l'enceinte sportive, et elle rejoignit le milieu du stade où Antoine l'accueillit avec des iris pétillants de malice, tandis que les flashs des journalistes retentissaient derrière eux dans un concert de cliquetis frénétiques, avides de prendre en photo la femme qui avait suivit les Bleus pendant leur aventure.

HORS JEUOù les histoires vivent. Découvrez maintenant