Chåpītrę 5

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            Cela avait une très mauvaise idée. La plus terrible décision qu'il ait eue faite jusqu'à présent. Il avait certes proposé au garçon joufflu de l'accompagner, mais il ne s'attendait pas à subir une telle pression. Subir n'était qu'un euphémisme tant l'envie irrépressible de partir en courant le démangeait.

Un peu plus d'une journée s'était écoulée et c'était déjà vingt-quatre heures de trop pour la patience de Tohar. La veille, seule une gêne générale entourait les deux hommes, aucune parole n'avait été prononcée, et ce, jusqu'au lendemain matin. Le jeune ęlf avait alors dû endurer un réveil tortueux.

A l'aurore, le premier rayon de l'Étoile n'avait même pas encore dépassé la barrière de l'horizon, Tohar s'était fait sortir de son lourd sommeil par son nouveau compagnon. Spero avait déjà rangé le frêle campement et était prêt à partir. Sa vision était encore trouble que le petit humain agrippait déjà sa main pour le forcer à se lever.

« Qu'est-ce que tu fais... demanda-t-il faiblement, la bouche pâteuse.

— Je te sors de tes songes qui t'ont visiblement englouti trop profondément pour que tu ne te réveilles. »

Tohar ne trouva ni la force ni la répartie de lui répondre. Il avait vaguement jeté un coup d'œil derrière lui, où était encore allongé son corps ensommeillé quelques secondes auparavant, pour vérifier qu'il ne laissait rien derrière lui.

Spero tenait toujours le poignet de l'ęlf dans sa main, le traînant à sa suite. Celui-ci tentait du mieux qu'il pouvait de ne pas trébucher sur une racine ou tout autre obstacle nuisible. Sans une parole, le garçon aux cheveux clairs offrait une miche de pain à son camarade. Il ne rechigna pas et l'avala sans dire un mot, le remerciant en silence.

Mais voilà tout, désormais le jour avait presque totalement quitté sa couleur ambrée et le jeune ęlf s'était sorti de son état comateux. Il ne cessait de grogner derrière l'autre garçon, n'arrêtant pas de râler quant à ses heures de sommeil perdues.

« Dis-moi, n'as-tu pas l'habitude de te lever au rythme de la nature si tu parcours le pays ainsi ? interrogea Spero, lassé de l'entendre marmonner.»

Tohar releva son regard quelques instants, réfléchissant à modérer son ton de voix quant à sa réponse. Il n'y pouvait rien, lorsqu'il ne dormait pas assez son humeur en était affectée.

«Je me lève lorsque mon corps a décidé s'être assez reposé, pas avant.»

Il ne le vit pas, mais Spero avait affiché une étrange expression.

«Si cela ne t'as jamais mis en danger et bien je t'envie fortement. Je rêverai de nuits de sommeil complètes et reposantes, il fit une pause, n'as-tu jamais pris l'habitude de ne dormir qu'à moitié ? N'as-tu jamais été dérangé par un essaim de cånfįdę ? Ou bien attaqué par des brigands du sud ? encore une fois le silence de Tohar fut sa réponse, je t'envie... il finit le ton pensif et le regard dans le loin.»

ÿᴍęʀåOù les histoires vivent. Découvrez maintenant