Chåpītrę 10.1

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Un cri de rage s'était répercuté entre les murs des cachots de Sęnåtøpølïs

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Un cri de rage s'était répercuté entre les murs des cachots de Sęnåtøpølïs.

Un peu plus tôt un jeune homme s'était fait emmener dans l'une des cellules les plus sécurisées. Sur ordre du Général des pōlïssęs, le prisonnier devait être sous haute surveillance. Il avait tenté de se débattre, d'échapper aux griffes des soldats, mais il avait tout de même fini au trou.

Enfermé à double tour dans cette prison, il avait hurlé sur tout ce qui bougeait. Il avait secoué les barreaux si fort qu'un garde était venu le cogner, d'un coup sec. Depuis lors, il s'était calmé et n'avait plus bougé.

Plusieurs heures étaient passées sans qu'il ne fasse le moindre mouvement. Il était assis là, à même le sol, son regard dans le vide. Parfois sa tête tombait dans le creux de ses bras, jusqu'à ce qu'il se redresse par inconfort. Il était seul dans sa cellule, personne à qui parler. Des soldats passaient régulièrement faire leur ronde, pour vérifier qu'il soit bien vivant sûrement. Lui, il attendait.

Tohar attendait son heure. Son esprit semblait l'avoir abandonné, il n'était qu'une carcasse sans âme. Son cœur hurlait sa tristesse et sa rage face à cette injustice, mais il n'avait plus la force de se battre. Sa gorge était même enrouée à force de crier quelques heures auparavant.

Le lendemain allait finir par arriver et il allait se faire emmener pour se faire exécuter. Il ne savait même pas que cela était autorisé. En vérité, cela ne l'était certainement pas. Enfin pas en Ęhręts, la contrée des ęlfs ne s'autoriserait certainement pas à ce genre de barbarie. Ÿmęrå était sûrement la seule contrée qui n'avait aucune loi empêchant ce genre d'acte.

L'ęlf souffla du nez en passant ses mains sur son visage ; il était découragé. Il avait envie de se battre, de s'en sortir, mais il se sentait totalement impuissant. Il n'avait plus d'énergie, tout s'était passé si vite récemment, et il sentait que son esprit allait lâcher. Il s'était juré que tant qu'il serait vivant il n'abandonnerait pas. Seulement, tout semblait vide de sens désormais.

Sa gorge était sèche, il voulait boire un peu. Mais il ne prit même pas la peine de demander aux gardes, il savait qu'il n'aurait jamais son verre d'eau. Sa joue le faisait souffrir, il sentait qu'elle était un peu gonflée. Et par-dessus tout, il pouvait parfaitement ressentir toute la crasse collée à sa peau. C'était terriblement désagréable.

Tohar se sentait démuni. Alors c'est l'esprit bouleversé qu'il ferma les yeux et tenta d'oublier ses problèmes dans le pays des rêves. Malheureusement il ne trouvait pas le sommeil, il ne savait pas si c'était encore l'adrénaline, même si c'était peu probable, ou bien le fait qu'il allait mourir dans les prochaines heures. C'était sûrement la deuxième option.

Durant de longues minutes, peut-être même une heure, il avait essayé de dormir. Lorsqu'il était enfin parvenu à atteindre la première phase de sommeil, juste avant qu'il ne s'abandonne à une agréable léthargie, il fut violemment réveillé.

La porte de sa cellule se fit brutalement ouvrir en même temps qu'un rire gras résonna dans le couloir.

«T'es un p'tit enfoiré Vilsius en fait !»

Le garde qui venait de pénétrer dans la pièce était visiblement en train de discuter avec son collègue. Tohar remarqua qu'il tenait un bol de bois et un verre du même matériau dans ses mains.

«Tiens p'tit gars, voilà ta ration du soir, dit-il en posant les couverts au sol.»

Il marqua une pause, son nez était rouge ainsi que ses pommettes. Il eut un reflux gastrique et cacha sa bouche de son avant-bras.

«Ouais bon on a un peu oublié donc on te l'apporte un peu tard on va se faire taper sur les doigts- hic! Oups pardon hihi.»

Encore engourdi de sa sieste, Tohar avait du mal à comprendre la situation. Mais ce qu'il savait par certitude, c'est qu'il avait un peu de nourriture et de l'eau et cela suffisait à le ravir de joie.

«Merci...

—FERMES LA !»

Le soldat hurla ces mots en s'approchant dangereusement du jeune ęlf. Il avait crié si fort que Tohar s'était reculé tout contre le mur.

«T'as pas le droit de parler sale chien !»

Visiblement très saoul, il peina à trouver son arme. Une fois en main, il s'approcha du garçon et le menaça en levant sa main armée de son gourdin. Il attrapa Tohar par le col de son vêtement et lui cracha ces paroles au visage.

«Un mot de plus et j'te découpe la langue pour avoir la paix compris p'tite merde ?»

Le silence lui répondit, Tohar était paralysé par la peur. Il sentait que cet homme ne mentait pas et il n'avait pas la force ni la capacité de se défendre. Même s'il était persuadé que ce genre de barbarie n'était pas autorisé, personne ne l'entendrait crier d'ici. Son cœur battait fort dans sa cage thoracique, son souffle était court.

Lentement et sans ouvrir la bouche, Tohar hocha la tête, le regard effrayé. L'homme relâcha sa poigne et le regarda de haut quelques instants. Il se retourna enfin et quitta la pièce en fermant à double tour.

«Attends moi Vilsius j'vais te plumer cette fois !»

La voix de l'homme disparu au fur et à mesure jusqu'à ce qu'il ait totalement quitté l'étage.

Tohar prit alors de grande inspiration. La tête plaquée contre le mur, il réalisait ce qu'il venait de se passer. Son sang pulsait contre sa tempe, et ses doigts étaient crispés sur la terre. Il se mordit la lèvre, il détestait cet endroit, il détestait cette ville, il détestait les humains, il détestait la vie.

Une injure passa la barrière de ses lèvres, en murmurant évidemment, par peur de le voir revenir. Pour se rassurer, il se rapprocha sans faire de bruit à quatre pattes des barreaux. Il s'assura que le couloir était bien vide avant de s'allonger complètement au sol.

Ses mains sales passèrent sur son visage tandis qu'il réfléchissait. D'après les dires de ce garde, la nuit avait donc sûrement commencé. Il ne lui restait que quelques heures de répit avant qu'il ne se fasse emmener à la première heure.

Il allait mourir seul. Ce n'était pas si mal, il allait finalement rejoindre sa famille et retrouver, il l'espérait, une certaine sérénité. Peut-être était-ce mieux que de vivre dans ce monde si cruel.

Abattu, Tohar laissa ses bras retomber. Il ferma ses paupières et se mit à penser à sa famille, à sa vallée. Il ressassa tous les souvenirs qu'il pouvait, il essayait de se souvenir de tous les détails les plus heureux qu'il avait vécus chez lui. Et c'est la tête remplie de douces pensées qu'il retrouva le sommeil.

Quelques heures passèrent durant lesquelles son corps se reposa et son esprit s'apaisa. Seulement, quelque chose le dérangeait. Quelque chose le sortait de son inertie, quelque chose venait perturber ses sens.

En ouvrant doucement les yeux, il vit que quelqu'un était devant sa cellule, il voyait l'ombre d'une personne se tenir devant la lumière émanant du couloir.

Il se redressa en se frottant les yeux, se préparant déjà à voir revenir le soldat l'ayant menacé un peu plus tôt. Il était encore trop tôt pour que ce soit les garde chargés de l'emmener à son exécution.

La porte s'ouvrit et la personne entra dans la pièce, ses pas étaient légers.

«Tohar tu es là ?»

A l'entente de cette voix, l'ęlf eut du mal à en croire son ouïe. Jusqu'à ce que la personne s'avance suffisamment pour qu'il voit son visage : c'était bien lui.

«Spero ?!»



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⏰ Dernière mise à jour : Nov 30, 2020 ⏰

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