Une vaste terre oubliée nommée Ÿmęrå est par convoitée par nombre de castes. En son sain, une vallée calme et reposante est peuplée par des ęlfs.
Ce garçon aux longues oreilles doucereuses dormait près d'une cascade, insouciant, jusqu'au moment où...
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C'était un cauchemar du plus mauvais goût.
Le souffle de Tohar était coupé net dans sa poitrine, le temps s'était comme arrêté. C'était comme si une sorte de bulle sans temps ni espace entourait les deux êtres, ils se fixaient dans le blanc des yeux, attendant chacun de voir qui allait bouger en premier.
Soudain, l'animal sembla grogner puis son regard se fit immédiatement plus menaçant. C'est exactement à ce moment-ci que l'ęlf se décida à prendre ses jambes à son coup.
Il courait, après être sorti à vitesse record de la ruine, il courait parce que sa vie en dépendait. Il ne savait pas vraiment où il allait, il cherchait simplement à s'éloigner le plus possible de cette chose. Ses pieds foulaient le sol d'une telle rapidité que l'on se serait demandé s'il touchait vraiment la terre. Cela lui rappela sa fuite une semaine plus tôt, mais cette fois-ci était quelque peu différente. Cette fois-ci, il avait plus conscience des choses, il était encore dans son corps.
En revanche, Tohar ne réussissait pas à dissocier les sons qu'il entendait. Il se demandait si la chose affreuse le suivait, après tout peut-être n'avait-elle pas bougé. C'est alors en pleine foulée qu'il se décida à sacrifier un peu de sa vitesse pour regarder derrière lui.
Elle était là, elle courait elle aussi. Ses muscles saillants étaient bien plus imposant en exercices, et elle était encore plus grande que ce qu'il avait imaginé. Il sentit le sol se dérober sous ses pieds, mais il continua à courir.
Son cœur accélèra et le ramena à la réalité lorsqu'au détour d'un vieux mur, presque à l'endroit où ils s'étaient séparés quelques minutes plus tôt, il aperçut Spero.
« Que- »
Sans lui donner aucune explication, Tohar agrippa son poignet et l'entraîna à sa suite. Il entendait à peine les exclamations et les questions de Spero. Il n'entendait plus les pas lourds de la créature derrière lui alors il chercha des yeux un endroit où se cacher quelques instants.
Et il la vit, cette petite cachette, sous les décombres d'un vieux bâtiment. Ils s'y glissèrent sans attendre et Tohar s'écroula presque par terre le dos contre le mur.
Les deux garçons reprenaient leur souffle dans un silence lourd.
«Bordel Tohar, il fit une pause essoufflé, tu m'expliques ce qu'il se passe ?!»
L'ęlf tourna sa tête vers Spero, et chercha les bons mots. Il se rendit bien vite compte qu'il n'y en avait pas. Le visage grave, il lui annonça alors, relâchant sa main qu'il gardait encore prisonnière de la sienne.
«Y a une créature gigantesque et dangereuse qui vit ici. Je sais pas ce que c'est, mais je l'ai avertie de notre présence sans faire exprès, les yeux de Spero s'ouvrirent en grand et la panique prenait peu à peu place sur ses traits. Elle a commencé à me poursuivre, là je sais pas où elle est passée mais je donne pas cher de notre peau si on recroise son chemin, finit Tohar en tentant de regarder à l'extérieur pour l'apercevoir sans succès. Spero...?»
