Une vaste terre oubliée nommée Ÿmęrå est par convoitée par nombre de castes. En son sain, une vallée calme et reposante est peuplée par des ęlfs.
Ce garçon aux longues oreilles doucereuses dormait près d'une cascade, insouciant, jusqu'au moment où...
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Un mois plus tôt, Ålūsså étant encore paisible avec Tohar et ses habitants, un sombre cortège se reposait. Le croissant nocturne était haut dans le ciel et de faibles éclairages entourait le campement.
Des soldats dormaient, d'autres montaient la garde. Une grande tente surplombait le lieu, surveillée par des chiens armés. A l'intérieur, une femme terriblement grande était installée dans un fauteuil. Elle ne fixait rien en particulier, perdue dans ses pensées, mais son regard était capable d'abattre n'importe qui d'un coup d'œil.
En soufflant, elle se redressa en se craquant la nuque. Le pauvre örg à ses côtés commença à trembler de peur. Ses doigts tapotaient la surface dure de la table en bois devant elle dans un silence morbide.
« Envoyez un messager donner l'ordre à la troupe d'Ęmęq de rentrer à Åūbęrbå dès leur travail achevé. Qu'ils ne nous attendent pas.
— Très bien Général, j'envoie quelqu'un de sitôt, se pencha l'un de ses officiers avant de quitter la tente.»
Elle claqua sa langue, la nouvelle venant de lui parvenir ne la ravissait pas. Au contraire, ce nouvel ordre lui faisait déjà parvenir des courbatures douloureuses.
« Préviens la cohorte que nous partirons dans deux jours à l'aube. Des villages oubliés ont été repérés. Nous y serons dans un peu moins d'un mois. Sur le chemin j'ai des affaires à régler. Nous quittons le pays de Tięrå et rejoignons le Maître Kim. Nos missions ici sont terminées. Sortez.»
Les derniers officiers présents acquiescèrent en cœur et quittèrent les lieux comme demandé.
Les derniers ordres reçus par cette lettre trônant sur son bureau la faisait souffler encore et encore. Son bataillon venait de terminer son dernier travail après presque un an de service, et voilà une nouvelle tâche ajoutée avant de rentrer. Elle en avait plus qu'assez, elle ne souhaitait plus que d'être de retour à la future capitale et avoir son confort et son armée à disposition.
La route allait être longue mais bientôt cela sera finit et son objectif sera atteint.
A des centaines de lieues de là, loin de la désolation et du désespoir, une vieille créature ouvrit les yeux.
Sur son visage, une expression de peur s'y dessinait. Oh oui, elle était effrayée pour l'avenir de ce territoire. Pour Ÿmęrå, pour ce bout de terre convoité par nombres de mauvais esprits, mais aussi pour le monde entier.
Ses rêves ne la trompaient pas.
Observant le ciel sombre, elle réfléchissait à son court avenir. Ses longues oreilles pointues étaient dissimulées sous sa chape. Les grelots pendants sur les murs sonnaient une douce mais amère mélodie. L'absence d'autres sons parasites fit suspendre le moment.
