Vie d'un moi dépressif

Mutilation

David, Harris et Emilie, les trois "anciens nouveaux", étaient devenus mes amis, et j'étais très proche d'Emilie. Jay quant à lui, était normal au départ, autant qu'il puisse l'être.

Ma vie au collège était banale, je traînais comme avant avec les mecs de la bande ou Emilie et Solène durant la journée, le soir, je rentrais souvent avec mon voisin de table assis devant moi, et tout était bien.

C'est sûrement début janvier que ça a commencé. J'ai commencé cette merde qu'est la mutilation, et clairement, ça n'a pas aidé. Au début, je n'en ai parlé qu'à Emilie il me semble, ou je ne sais plus.

C'est arrivé plusieurs fois durant le cours d'arts plastiques et de musique, le lundi. Le lundi était le meilleur jour de la semaine, parce que je passais presque tout mon temps aux côtés de Jay. C'est donc pendant ces deux cours ci, que je le vis pleurer. Oui, il pleurait, et tout le monde faisait comme s'il était invisible aux yeux des autres. Tout de négatif venant de lui me faisait devenir mal à un point pas possible. J'ai été la seule en art à le remarquer. En musique, j'ai tenté de lui parler quand il était dans un sale état, mais rien. Aussi, il aurait dû le remarquer, le fait que je me coupe. C'est à maintes reprises que j'ai tenté de le laisser apercevoir mes plaies, lui laissant même du sang sur les mains, parfois. Comme le jour du cross, ou encore une fois, en musique. Il ne l'a pas fait ce cross au fait.

Pour la petite histoire, lorsque nous pratiquions le demi-fond, de la course d'endurance, il a fait une sorte de malaise, il n'arrivait plus a bouger. J'étais crevée, alors je ne faisais pas attention à lui cette fois là, et les autres le remarquèrent avant moi. Durant la récréation, les pompiers l'ont embarqué sur une civière, je ne l'ai presque pas quitté des yeux. Le cours suivant, en maths, il paraît que la professeure s'était inquiétée de mon état, parce que vu que moi je m'inquiétais pour lui, je n'étais pas spécialement bien. Comme je l'ai déjà dit, tout de négatif venant de lui me faisait devenir mal à un point pas possible.

Anecdote mise à part, la mutilation servait je pense, juste à ce qu'il se rapproche de moi, qu'il vienne me sauver.

Il en avait peut être plus besoin que moi, d'être sauvé, lui qui paraissait si triste et malheureux parfois.