J'étais censée avoir une rendez-vous chez la psychologue, à l'agora. Ce fait de remettre tout sur le tapis, de me le remémorer, encore, et encore, c'est un putain de bordel qui me fait chier, qui me bouffe. Les filles ont commencé à lire cette histoire, et ont pris de l'avance sur Jay. C'est ces genres de moments là qui me font chier, putain ça suffit, stop, je vais faire du mal sur cette voie là. Je n'ai pas forcément envie de blesser mon entourage, mes amis, plutôt, mais je ne fais que le chercher, après tout. J'ai passé quelques bonnes semaines, et maintenant, j'ai déjà cédé à mes pulsions.
J'ai promis à mon père de ne plus me mutiler et d'avoir un comportement exemplaire. Maintenant je sais pourquoi je me suis toujours dis de ne pas faire de promesses. Je ne peux simplement pas les respecter. N'essayez pas de me faire changer de point de vue ou d'avis, parce que vous n'en aurez pas la force. La force de m'aider, la force de supporter, mes humeurs, moi.
J'ai volé une clope à mes parents. Je l'ai grillée avant et après le bus du matin, ma première cigarette. Je dois avouer que la sensation n'était pas déplaisante, même si je sais que c'est mauvais. Jay m'a engeulée quand il m'a rejoint après m'avoir aperçue la cigarette à la bouche avant de sortir du bus, et quand je la rallumais une fois sortie. On a fait un plutôt beau spectacle au gens autour de nous. Il avait l'air vraiment énervé, ça m'a fait plaisir, je ne le cache plus, ça ne sert plus à rien, maintenant. J'ai écrasé ma clope sur le dessus de la poubelle, sous le regard des curieux que je connaissais à l'arrêt de bus. Je l'ai dit à plusieurs personnes, et lui , il en a parlé à Emilie, avec qui après, en plein air, j'ai discuté tandis que les filles lisaient ce livre. Je lui ai dit que c'était encore et toujours le même cycle, et que je ne lui promettrai pas d'arrêter.
Le cycle, c'est moi qui fais de la merde, Jay qui le remarque, qui va en parler à Emilie, qui me parle, me faisant temporairement arrêter, ou diminuer, et ça recommence. Je lui ai dit que Jay pourrait venir me parler directement, au lieu de passer par cette étape "Emilie vient me parler". Et elle m'a dit qu'i n'avait pas les mots, mais je pense qu'il pourrait essayer, même si il le fait déjà en partie, l'inefficacité de son geste est là. Mais pour moi ce n'est qu'un jeu. Un jeu mortel, sanglant, et de souffrance.
Mais pour en revenir à ce rendez-vous de merde, c'est mes parents, enfin surtout mon père je crois, qui m'a obligée à y aller. Je me suis dis que je ne dirai rien, comme ça il l'aurait dans le cul. Et c'est ce que j'ai fais. J'ai seulement écris sur mon téléphone : "Mon père m'a obligé à venir, donc je m'en branle, je parlerais pas. Bonne journée."
Et vu que cette gentille dame, pour rester correcte n'arrêtait pas de forcer, je lui ai écrit "Non.", pour lui dire que ses paroles n'étaient pas utiles, et lui ai écrit "oui", lorsqu'elle me demanda si je voulais que ma grand-mère vienne (cette fois-ci elle était restée dehors). J'avais déjà eu un premier rendez-vous, et cette dernière commença à dire, que oui, j'avais parlé etc.., donc je lui ai écrit "J'en ai rien à foutre OK ?!". Elle m'a alors dit, tu sais tu peux le dire, et gnagnagna. Puis, en avant suffisamment marre, je lui ai écrit "Je me barre." mais elle n'a pas regardé, et je me suis barrée. Au final, je n'ai ouvert ma bouche que pour dire que son téléphone n'était pas éteint, et qu'elle avait décroché à quelqu'un qui l'appelait, au lieu de raccrocher.
Je suis repartie en cours en bus, où j'avais physique, vu que la prof avait pris la vie de classe. Mais heureusement, elle ne m'avait pas encore marquée absente, donc ça allait. J'avais demandé à Timothée de me prendre mes feuilles au départ, mais il n'eut pas à le faire. À propos, Timothée, c'est un gars grave sympa, même je ne comprends pas tout de ce qu'il raconte, pas les bonnes références vous voyez. Mais il m'apprend des petits trucs, et sous son air d'élève studieux, c'est un gros glandeur. Mais ça lui va bien quand même, à notre Tim !
Enfin, j'attends toujours la réaction de mon père qui est chez moi, mais à qui je n'ai pas adressé la parole, ni regardé en face. Espérons que mon explication soit suffisante et bien argumentée.
J'ai eu sa putain de réaction quand ma mère est rentrée, il m'a demandé d'expliquer ce que j'avais fait, et je le lui ai dit. Résultat, il m'a foutu une grosse baffe, et m'a dit que je n'aurais plus ma tablette, mon téléphone, et mon casque. Au final j'ai juste dû poser ma tablette qui est restée dans ma chambre. Mais j'ai bien pleuré, et ai appelé ma grand-mère pendant quelques heures.
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Vie d'un moi dépressif
Non-FictionNon-fiction d'un moi stupide, dépendant, et noir, que j'aimerais n'avoir jamais connu, et qui tente de remonter... maintenant. Je ne cherche qu'à me faire du mal. Meilleurs classements : #7 college #5 attention