N°2

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Il est arrivé, titubant. Il était pas soûl pourtant, juste noyé dans ses sentiments, qu'il voulait eux même noyer dans l'alcool. Il s'est pas assis, il s'est étalé sur le banc. Il a pas regardé la mer, il a regardé le ciel. Il y a pas vu d'étoiles, car il a arrêter d'y croire à ces conneries, les seules étoiles qu'ils a jamais vu ce sont celles qui dansaient dans ses yeux à elle. Ah, et puis celle de son plafond aussi, ces petites étoiles fluorescentes que tous les enfants ont. Non lui il a juste vu le ciel, un ensemble, sans les détails. Les seuls détails sur lesquels il s'est jamais attardé ce sont les siens. Les souvenirs lui arrivent en pleine gueule, comme une tempête qui soulève le sable, qui vient gifler ses joues rougies par le froid. Il regarde ses soupirs former des petits nuages qui eux aussi s'élèvent avant de disparaître, comme elle et ses détails.
Il regarde le monde qui l'entoure, aucun sens. Sa peau au contact du bois froid frissonne, avant c'était sa peau à elle qui frémissait, sous ses doigts à lui. Soudainement, un morceau de l'océan vient se loger dans son œil. D'un revers de main rageur, il le chasse, il chasse cette démonstration de sentiment, car ce soir il est déterminé, tout est fini. Il en a fini de tout ça, les sentiments, il en veux plus, jamais. Ça le rend moche, ça le rend vulnérable, comment elle a fait elle ? Pour être belle, même quand elle pleurait, lui avec sa bouteille, ses larmes auront bientôt un goût de liqueur. D'ailleurs les étoiles qu'il a jusqu'à présent ignorer se mettent à danser, doucement, dans une valse douce jouée par le murmure du vent sur les rochers et les vagues qui viennent péniblement lécher le rivage. Ces même vagues qui lui murmurent des paroles qu'il ne comprends pas, mais il s'en fou de ce que elles lui racontent, ça lui rappelle sa voix à elle qui venait se loger dans le creux de son oreille. La douceur de ses lèvres dans le creux de son cou. Cette fois, c'est pas que un morceau d'océan qui est venue se loger dans le coin de son œil, c'est une vague entière, avec toute sa puissance et sa rage d'aller le plus loin possible. Elle est arrivée violemment cette vague, le percutant de plein fouet. Elle l'a fait se lever, et dans un bruit de verre brisé, on a entendue ses pas irréguliés s'éloigner.

A bench by the seaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant