Sommeil

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Mayra se dirigea dans sa chambre sans jeter un regard à Jay qui soupira exagérément. La jeune femme traversa le salon en coup de vent, ignorant Jay encore adossé à la balustrade. Peut-être qu'il avait raison finalement, elle avait besoin de dormir. Mais elle n'y arrivait pas, qu'elle le veuille ou non, Mayra angoissait, n'osant même plus fermer les yeux dans le noir. Elle ferma la porte de sa chambre et se laissa glisser au sol. Elle remonta ses genoux a son menton et posa son front dessus en respirant bruyamment. Les battements de son coeur semblaient s'accélérer. Mayra ne s'était pas encore habituée à ce que ce coeur batte, prouvant son humanité.

De ce fait, elle ne s'aimait plus. Une larme coula sur sa joue pour s'écraser sur sa jambe. Une autre suivit le même chemin. Puis ce fut un torrent salé qui dévala son fin visage. Mayra n'était plus que l'ombre d'elle-même. Raphaël avait non seulement réussi à lui enlever ce qu'elle était, mais il avait réussi à la briser. Pour elle, l'Archange venait de gagner et ils ne pouvaient plus rien faire contre lui.

Elle s'endormit sans s'en apercevoir, sur le paquet, au pied de la porte.

***

Le lendemain, Mayra se réveilla au contact des rayons du soleil sur son visage. Elle remarqua qu'elle  n'était plus sur le parquet mais dans son lit. Comment était-elle arrivée là ? Mayra soupira. Elle se retourna de l'autre-côté pour éviter la lumière du soleil lorsqu'elle remarqua une seconde personne à côté d'elle. Surprise, elle hurla en sautant, se cognant le dos contre la porte. L'homme se leva tout aussi rapidement, dégainant une arme à feu de sous l'oreiller, et la pointant droit vers Mayra.

Celle-ci se calma et soupira de soulagement en reconnaissant Jay, qui lui rangea aussitôt son arme. D'où est-ce qu'il avait ça ?! Jay se redressa et maugréa sur le réveil brutal. D'un coup, la porte s'ouvrit violemment, jetant Mayra dans les bras de Jay encore assis sur le lit.

Sam se tenait dans l'embrasure, une autre arme dans une main, et tenant une serviette de bain autour de sa taille de l'autre. Il écarquilla les yeux, constatant que Jay, torse nu, était avachi dans le lit de son amie, ainsi qu'elle-même était dans les bras de Jay, dans son pyjama, c'est a dire, un t-shirt et un petit short en satin.
Sam baissa son arme et ferma la porte d'un air gêné. Mayra voulu lui crier que ce n'était pas du tout ce qu'il pensait, mais il était déjà parti. Elle se releva et se mit face à Jay, exigeant des explications.

- Tu faisais un cauchemar, se justifie-t-il.

- Quoi ? C'est tout ? T'aurais pu me laisser seule.

- Je t'ai entendue pleurer un temps, je ne suis pas venu, mais après t'as arrêté, alors je suis allé voir si t'allais bien, il repoussa les draps et s'assit au bord du lit, tu étais par terre, tu serrais les poings à t'en faire mal ! Ton visage était figé par la peur. Alors je t'ai posée sur ton lit, il passa nerveusement sa main dans ses cheveux, mais tu t'es accrochée à mon bras, tu ne voulais pas me lâcher et tu me griffais, alors je me suis allongé a côté de toi et tu t'es endormie quelques minutes après.

Mayra rougit. Elle ne s'en souvenait pas le moins du monde. Pourquoi lui avait-elle dit de ne pas la laisser seule ? Son cauchemar a dû être horrible pour qu'elle parle. Elle se rapprocha du lit et s'assit à côté de Jay. Elle voulu lui demander pourquoi etait-il torse nu, mais la réponse était évidente, il faisait assez chaud dans la pièce.
Jay se leva et attrapa son t-shirt qui traînait sur le sol au pied du lit et ouvrit la porte. Mayra constata qu'il avait dormi en jean. Pourquoi constater ça ? Elle n'en savait rien. Puis elle l'appela avant qu'il ne parte. Jay se retourna en haussant un sourcil. Contre toute attente, Mayra le prit dans ses bras.

Ah...les sentiments humains, encore quelque chose qu'elle n'arrivait pas à contrôler.

Jay referma ses bras autour de sa petite taille, étonné d'un si grand geste d'affection. Elle lui souffla un petit "merci" sur quoi Jay bredouilla un "de rien". Et elle se défit de l'étreinte et retourna dans sa chambre.

Jay retourna dans sa chambre en passant par le salon, où il vit Sam sur le canapé, un téléphone collé à l'oreille. Il semblait énervé et parlait assez vite dans une langue qui lui était inconnue : "la langue démoniaque" lui avait expliqué Mayra. Lorsque le regard faussement brun du démon rencontra celui de Jay , il raccrocha subitement et se leva en l'interpellant.

- T'as pas fais de conneries, hein McCarter ?

- De quoi tu parles ? Le défia Jay.

- Joue pas à ça avec moi ! S'énerva Sam.

En un éclair, Sam était en face de Jay et lui prit le col pour le plaquer contre le mur. Son regard brun se dégrada en une couleur pourpre qui brillaient de rage, ou des flammes, si elles pouvaient sortir de ses yeux, auraient certainement déjà carbonisé l'humain.

- Rien, r..Rien du... tout, se défendit Jay.

- Je préfère, n'oublie pas à qui tu t'adresse, mortel !

Puis il le lâcha instantanément, et Jay retomba lourdement au sol, manquant de se cogner la tête contre le mur. Il massa légèrement son cou avant de se relever, encore un peu sonné par la violence du choc. Il retourna dans sa chambre et alors qu'il se changeait, il entendit une voix féminine hurler son prénom dans le salon. Il s'y précipita en mettant rapidement Un pantalon a cloche pied, mais s'arrêta à l'entrée en regardant une arme à feu pointée vers lui. Il releva la tête et son regard croisa celui de Mayra qui haussait un sourcil d'incompréhension. Il soupira en comprenant qu'elle la lui rendait.

Soudain, le téléphone de Sam sonna, il décrocha rapidement et à mesure qu'il discutait, son visage se crispait. Au bout de quelques brèves minutes, il raccrocha en se tournant vers eux.

- Matt a du nouveau.

La Mort   --tome 2--Où les histoires vivent. Découvrez maintenant