Partie 9 - Logan et Jenna

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Logan, dans la soirée, se décida à aller trouver Jenna, une boule au ventre. Qu'allait-il lui dire pour éviter qu'elle ne pique une crise ?

Prenant son courage à deux mains, il enfourcha son vélo et pédala à toute vitesse jusque chez la petite amie de William.

Devant la grande bâtisse moderne conçue par un architecte de renom, Logan s'éclaircit plusieurs fois la gorge, prépara ce qu'il allait dire, tourna en rond dans les graviers, monta les premières marches de l'entrée, s'arrêta sous le porche, redescendit les marches pour les remonter aussi vite. Il n'aimait pas se trouver face à Jenna, particulièrement quand elle était de mauvaise humeur. Au bout d'un moment, il prit une profonde inspiration et fonça vers la porte d'entrée pour enfoncer son doigt sur la sonnette.

Ce fut la mère qui lui ouvrit, son doigt toujours enfoncé sur la sonnette. La dame, les traits exaspérés, fit voyager son regard de Logan à la sonnette puis de la sonnette à Logan. Il ne manqua pas de remarquer la ressemblance entre la mère et la fille.

– Vous pouvez cesser ce vacarme, jeune homme !

Il sursauta sous le ton autoritaire et se redressa de toute sa hauteur en frottant ses mains moites sur son jeans. Il eut un sourire forcé et poli.

– Bonsoir, Madame Osman, dit-il, la voix chevrotante. Je m'appelle Logan. Est-ce que je pourrais parler à votre fille, s'il vous plait ?

– Jenna ! cria la mère vers l'étage. Quelqu'un pour toi !

– Qui ? lui répondit la jeune fille.

– Je ne sais pas ! Descends, voyons !

– Logan, Madame, lui rappela le jeune homme.

Elle l'ignora et le laissa planté là, la porte ouverte. Il vit Jenna descendre les escaliers avec légèreté, vêtue d'un jogging gris et d'un top blanc. Elle avait attaché ses cheveux en une queue de cheval, dégageant les traits de son visage et révélant l'absence de maquillage. Elle semblait totalement différente de la fille qu'il avait l'habitude de voir, toujours apprêtée, maquillée et les cheveux volant au vent. Il ne trouva cependant pas sa beauté altérée. Il en vint même à se dire qu'elle était jolie en diable.

– Logan ? s'étonna-t-elle en le voyant.

– Je viens de la part de William.

– Ha ! Justement, j'ai essayé de l'appeler toute la matinée. Mon téléphone était chez ma marraine en fait. Mais il n'a pas répondu. Il lui est arrivé quelque chose ?

Elle posa une main sur le côté de la porte et s'y appuya.

Logan hésita.

– On peut dire ça comme ça.

Elle parut inquiète.

– Hein ? Mais explique, voyons...

– On peut marcher ?

Il préférait marcher, ça l'aiderait à trouver ses mots. Il ne connaissait pas assez Jenna que pour prévoir sa réaction mais ce n'était certainement pas le genre de fille prête à se faire ridiculiser en pleine rue en criant au scandale.

Elle posa ses mains sur ses hanches et le fixa droit dans les yeux.

– Allez Log, pas autant de mystère !

C'était bien la première fois qu'elle l'appelait par son diminutif.

– Il ne viendra pas avec toi au Portugal, lâcha-t-il devant le regard exigeant de la jeune fille.

Elle devint livide. Après avoir jeté un coup d'œil dans le salon pour vérifier que ses parents n'avaient rien entendu, elle enfila une paire de baskets, un pull et tira Logan dans la rue par le bras, n'ayant cure de sa tenue.

Cet été-làOù les histoires vivent. Découvrez maintenant