Partie 13 - Superficiel

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Le jeudi suivant son arrivée chez les Savarins, William avait déjà goûté à ce qu'était le travail sous une chaleur harassante. Lui qui détestait suer et sentir le travail, aurait bien pris une douche glacée toutes les heures pour se débarrasser de sa puanteur.

Et en ce jeudi ensoleillé, François l'avait entraîné avec lui pour couper du bois pour l'hiver. Courbaturé d'avoir effectué la même tâche la veille, il l'avait suivi sans rechigner. Pourtant, il rêvait de se laisser tomber sur une chaise face à un ordinateur pour écrire l'horreur de ce séjour chez les Savarin : les plus jeunes qui passaient leur temps à hurler et se disputer, Charlotte qui faisait tout pour attirer son attention, Louis qui passait son temps à le taquiner à tel point que ça devenait fatiguant, François qui le fixait toujours d'un œil glacial face à son comportement vis-à-vis de Charlotte et Térésa qui ne lui adressait la parole que pour lui lancer des piques. Seul Jean semblait lui apporter un peu de paix lorsqu'il était là. Toute sa personne appelait William à calmer ses pensées négatives et à profiter de l'instant présent.

En face l'un de l'autre, ils avaient entamé leur travail au rythme des coups de haches. William ne manqua pas de remarquer la cadence soutenue du militaire. Il devait avouer que ses heures passées à la salle de musculation n'étaient pas d'une grande utilité pour cette tâche.

– Qu'est-ce que tu comptes faire plus tard comme métier ? lui demanda François entre deux coups de hache.

– Mannequin, haleta William en passant un bras sur son front en sueur.

François fendit une bûche d'un seul coup de hache puis le dévisagea avec un demi-sourire.

– Je te vois très bien en mannequin...

William apprécia le compliment.

– ... tu serais parfait : poseur, confiance en soi, tu te sais beau, tu en joues et tu sais charmer les regards.

William stoppa son geste pour fendre une bûche.

– Pardon ?

François le regarda droit dans les yeux.

– Tu m'as très bien compris.

Oui, il l'avait compris, mais il n'en croyait pas ses oreilles. Le militaire était tout de même plutôt direct comme gars.

– Qu'est-ce qui te permet de me juger de la sorte ? demanda William, sur la défensive.

– Je t'ai beaucoup observé, tu sais.

Ça, le jeune homme n'avait pas manqué de le remarquer. François occupait presque mieux la place d'homme de maison que son père.

– Mais je ne suis pas le gars que tu décris.

Le militaire rejeta la tête en arrière et éclata franchement de rire.

– Alors arrête de faire la pause chaque fois que tu parviens à couper une bûche, arrête de regarder les gens de haut comme si tu étais supérieur et arrête avec Charlotte. Ma sœur, à son âge, n'a pas besoin qu'un garçon qui n'en a rien à cirer d'elle lui tourne la tête. Un garçon de ton âge en plus. Elle est mineure, je te rappelle.

William comprit que le réel sujet de la conversation n'était pas basé sur lui en tant que personne mais plutôt sur la jeune fille.

– Je n'ai aucune intention malsaine envers ta sœur, rassure-toi.

François lui sourit mais son regard demeurait glacial.

– Charlotte a confié à Térésa qu'elle avait un faible pour toi. J'aimerais juste que tu évites de cultiver ce faible.

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⏰ Dernière mise à jour : Jun 16, 2020 ⏰

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