Partie 5 - Arrivée

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Il lança un clin d'œil entendu à son meilleur ami et Logan ricana en replaçant une mèche de cheveux derrière son oreille.

William lança son sac de voyage sur son épaule, tira sa valise jusqu'à sa voiture.

– Tu vas me manquer, dit William en jetant son sac sur sa valise dans le coffre.

Logan installa le troisième bagage sur le siège passager. Il ne comprenait pas le besoin de son ami de s'armer d'autant de valises pour deux mois.

– Toi aussi ! répondit-il en fermant la portière.

William le serra avec force dans ses bras en lui tapotant le dos.

– Amusez-vous bien sans moi, dit William.

– Toi aussi. Et ne fais pas de mauvais coup à Jenna en allant draguer des petites campagnardes.

William rit.

– Compte sur moi ! Tu sais que je n'aime que les filles qui savent se mettre en valeur. Les campagnardes, très peu pour moi.

Il emmena son ami à l'intérieur de la maison, son bras passé autour de ses épaules.

– Quant à toi, Log, tâche de te trouver une copine. Quand vas-tu te décider à accepter une invitation ?

Logan lui envoya un coup dans les côtes.

– Arrête de te moquer de moi ! C'est toi qu'elles veulent quand elles nous invitent. Regarde la brune de l'autre soir à la Baraque. On s'est embrassé et l'instant d'après, elle dansait en se collant à toi.

William se servit un grand verre d'eau et en tendit un à Logan.

– Hé bien... désolé pour toi mon pote. Profites-en tant que je ne suis pas là pour me voler la vedette. Tu mérites vraiment d'avoir une copine.

– C'est ça, soupira son ami. Je te laisse. Je vais chez Marcus puis on va fêter la remise des diplômes.

Il but son verre d'une traite.

– Bye !

– Salut ! répondit William.

Il entendit la porte se fermer.

Et il se retrouva seul.

Pour deux mois.

– Allez, mon vieux ! s'encouragea-t-il. C'est parti !

Il griffonna un bref au revoir à ses parents partis travailler, prit ses clés, ferma la maison et monta dans sa voiture. Il se l'était offerte trois mois plus tôt avec son argent de poche. Coupé sport rouge, dernier modèle, deux pots d'échappement, intérieur cuir. Il adorait cette voiture plus que n'importe quoi. Même Jenna. Il arriverait bien un moment où cette dernière devrait prendre plus d'importance dans sa vie que son bolide mais il n'était pas pressé de voir ce moment arriver.

Il joua avec les ronronnements du moteur avant de démarrer en direction de ce qu'il considérait comme les pires vacances de sa vie. Il lui avait bien traversé l'esprit d'occuper un gîte pendant ses vacances mais il devait se rendre à l'évidence que son compte bancaire était à sec. Puis, il ne voulait pas se mettre ses parents à dos et trahir leur confiance.

La descente vers la Provence lui parut trop courte. Au fur et à mesure qu'il descendait, le paysage changeait. Les arbres étaient différents. La couleur de l'herbe tirait sur le brun, brûlée par le soleil. Les piscines étaient de plus en plus fréquentes et les tenues assez légères, lunettes de soleil, chapeau, peau brune voire brûlée. Mais malgré la chaleur, William s'y sentit bien, à l'aise. Grâce à l'air conditionné sans doute.

Aidé de son GPS, il n'eut pas de mal à trouver la demeure de l'ami de son père, Monsieur Savarin. Abandonnée au bout d'une route caillouteuse, elle ressemblait à une ferme dont seule la maison semblait encore en état. En crépit jaune et tuiles rouges, des petites fenêtres en croisillons décorées d'un fin rideau en dentelle à l'intérieur et encadrées de volets en bois. L'entrée était surplombée d'une tonnelle sur laquelle courait une vigne gorgée de jeunes grappes. C'était bien là une maison typique de la région. Il y avait des fleurs partout, les cigales grésillaient et le vent soulevait la poussière.

La maison semblait vide.

Garant sa voiture à l'ombre, il en sortit. Avec l'air conditionné de la voiture, il n'avait pas jugé la chaleur aussi prenante. Soudain transpirant, il ôta sa chemise, se retrouvant vêtu d'un T-shirt turquoise. Et dès qu'il en aurait l'occasion, il troquerait son jeans noir contre un short.

Il marcha vers la porte d'entrée, soulevant de la poussière à chaque pas. Il eut une mine de dégout. Ses chaussures étaient neuves.

Alors qu'il allait appuyer sur la sonnette, la porte s'ouvrit à la volée, laissant s'échapper un chien de berger qui se mit à tourner autour de William en jappant, sa queue battant nerveusement l'air. Le jeune homme eut un mouvement de recul en levant les mains. Il n'appréciait pas spécialement ce genre de bête.

- Anubis ! Assis ! tonitrua une voix.

Le chien obéit et se contenta de passer un coup de langue sur le dos de la main de William.

Un homme était apparu dans l'embrasure de la porte. Il était de haute et forte taille. Vêtu d'un marcel blanc et d'un short beige retenu par des bretelles, il arborait un embonpoint sympathique, les cheveux blancs, la barbe entretenue. L'archétype du provençal. Quelques rides striaient son front, seul signe d'une vieillesse précoce. Il lui tendit une main dont l'auriculaire était orné d'une chevalière en or.

– William Schumann ? demanda-t-il avec l'accent prononcé du Sud.

– Oui. Vous devez être Monsieur Savarin...

Il lui serra la main. D'un geste rude, il attira le jeune homme dans ses bras et le serra à l'étouffer. William crut que ses yeux allaient quitter leurs orbites.

– Qu'est-ce que je suis heureux de te revoir, mon petit ! s'exclama-t-il.

Ha ! Parce qu'ils s'étaient déjà vus ?

Fort heureusement pour le jeune homme qui commençait à tourner de l'œil, Monsieur Savarin s'éloigna.

– Excusez-moi, Monsieur, mais je ne me souviens pas de vous.

Il lui envoya une tape sur l'épaule qui manqua de le renverser.

– Tu n'étais qu'un nourrisson ! Comment veux-tu te souvenir de moi ?

William s'empourpra sous le rire redondant de l'homme.

Comment son père avait-il pu côtoyer quelqu'un d'aussi ordinaire et extravagant ?

– Tiens, je vais t'aider à porter tes valises dans ta chambre, dit-il. Mes enfants ne sont pas encore rentrés mais cela ne saurait tarder. Viens !

Une fois à l'intérieur, William prit une profonde inspiration. L'air y était frais. Ça faisait du bien.

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Un petit commentaire pour me faire part de vos impressions? 

Je les attends avec impatiente et espère vraiment que ces différentes parties vous donne envie de connaitre la suite ^^

Lots of love.

Aline.

Cet été-làOù les histoires vivent. Découvrez maintenant