Vous est-il déjà arrivé de vous sentir submergé ? Submergé pas une émotion, un sentiment, une personne, un regard,...
Ce sentiment étrange de chaud et de froid qui envahit le corps et l'esprit. Qui vous fige, vous délie, accélère le temps et le ralentit. Celui qui vous donne la chair de poule autant qu'il vous fait fondre sous la chaleur de votre propre organisme. Celui qui vous épuise autant qu'il vous tonifie.
Je sais, je sais que parfois on aimerait le fuir. Au début on en a peur puis on y devient accro, accro au point que la peur revienne et vous entraîne de nouveau. Comment peut-on aimer et détester une seule et même chose à ce point ?
J'ai beau me questionner constamment, je n'ai jamais trouvé la réponse. Si cet état avait un visage, peut-être serait-il plus facile à décrypter. Mais il en a peut-être un, il en a certainement un. Mais même son visage, même son regard, même ses doigts, même ses lèvres, même sa langue,... Rien de tout ça ne me fera avoir de réponses. Il préférera toujours le silence.
Et pourtant tout ça c'est bruyant. Ce sentiment, cette sensation,... Ils savent se faire entendre. Mais vous pourrez toujours demander si les gens peuvent entendre tout ce vacarme au fond de vous. Ils vous prendront juste pour un fou. Pour une personne solitaire et ravagée. Incapable de se comprendre elle même et donc inapte à la vie en société. Mais pourtant vous savez pertinemment que derrière leurs jugement eux aussi se questionnent constamment.
C'est du propre de l'homme de se questionner, parce qu'il possède une conscience. Parce qu'il est conscient d'être en vie, d'être là, d'exister et pourtant il ne pourra jamais être sûr de tout ce dont il est conscient justement. Peut-être que je vous donne à tous l'air de divaguer. De ne pas aller droit au but. Peut-être même que je vous agace, que mes paroles vous semblent vides de sens et de contexte. Peut-être que vous avez raison de penser cela même. Mais ne vous arrive-t-il jamais de rêver ? De laisser votre pensée, votre inconscient se balader. De vouloir perdre le contrôle de ce qui arrive, au moins une fois. Même en ayant déjà l'impression de ne rien contrôler. Vous allez encore me qualifier d'incohérent, je le sens. C'est un peu ce que je pense de moi même aussi, c'est un peu ce que je crois que les autres pensent de moi.
Mais il s'avère qu'il est là ce sentiment de submersion et le corps qui le fait vivre, celui qui l'incarne. Je n'ai pas l'habitude de m'exprimer comme ça, mais c'est lui qui crée ça chez moi, cette "envolée lyrique" tout ça pour le décrire.
Vous savez cette submersion je ne l'ai ressenti que peu de fois dans ma vie.
Quand j'ai perdu un proche: submergé.
Quand ma sœur a accouché: submergé.
Quand je l'ai vu: submergé.
Quand je suis tombé amoureux de lui: submergé.
Quand nous nous sommes embrassés: submergé.
Quand je suis avec lui: submergé.
Dans toute mon existence il est quasiment le seul à m'avoir fait ressentir ça. Il me submerge constamment. Je me noie dans son regard, dans ses paroles, contre ses lèvres, contre son corps,... Je ne sais toujours pas s'il se noie lui aussi. Je ne peux que l'interpréter, lui et ce qu'il me fait ressentir.
Il me tétanise, me détruit et pourtant c'est lui qui me maintient aussi en vie. Il a donné un sens plus fort à cette conscience désarçonnée qu'est la mienne. Il est tout. Je ne suis rien.
Je lui appartiens juste, corps et âme. Lui est libre, je l'envie pour ça... Peut-être ne l'est-il pas tant que ça, pas tant qu'il le prétend, pas tant que je le pense être... Y'a-t-il une raison pour laquelle il me cacherait tout ça? Peut-être est-il aussi tétanisé que moi au final... Peut-être que je le tétanise comme il le fait pour moi.
Je tombe constamment pourtant. Il est profond et je crois que quelque part j'aime ça. Je l'aime tout entier. Tout entier et pourtant quand je lui dit j'ai l'impression que je sonne creux, comme si mes mots ne sont pas assez pleins pour le remplir. On m'as souvent répété que je parlais trop pour rien dire, c'est peut-être encore le cas.
J'aimerais être capable de hurler, de lui hurler mes sentiments pour qu'il m'hurle les siens en retour. Juste pour être sûr. Mais il n'a pas besoin de le faire je crois, j'ai juste besoin de m'immoler dans son regard pour voir que les mots ne suffiront pas.
J'aime qu'il me brûle par son toucher, par ses lèvres, son regard, la façon dont son corps bouge quand il est avec moi.
J'aime être le seul dans cet abysse à voir tous ces détails chez lui que personne ne voit. Cet abysse si profond qu'il n'y a que nous au final parce que je ne suis capable de ne voir que lui. Chacun de ses petits rictus, chaque muscle, chaque mèche de cheveux... Tout de lui brille dans ce noir de charbon.
Je vois ce qu'il n'ose pas montrer aux autres et cette façon dont nos regards pleins de questions se croisent tous les jours. Lui aussi alors ? Entre questionnement et tendresse on se noie tous les deux.
Est-ce qu'il me voit aussi dans cet abysse ? Est-ce que moi aussi je brille pour lui ? Est-ce qu'on brille tous les deux dans les ruines de nos questions sans réponses et dans notre amour l'un pour l'autre ?
Poser la question à voix haute me paraîtrait si étrange. Dire tout ça à voix haute en fait.
Je pense que finalement je suis peut-être la seule personne sur cette planète à aimer être submergé quelque part. Mon abysse n'est pas froid et au final pas si sombre. J'ai trouvé ma lumière, mon feu brûlant, celui qui détruit mon océan.
Peut-être que j'aime me brûler le bout des doigts sur ces questions parce qu'elles me rappellent que je l'aime et que j'aime être submergé si c'est avec lui.
Je le regarde assis là devant cette foutue fenêtre à tracer le sillon laissé par les gouttes avec ses doigts pâles.
Je me rapproche doucement, je n'ai pas peur de me brûler.
Je dépose un plaid sur ses épaules, doucement pour ne pas étouffer les flammes et viens me blottir contre lui. Son regard s'est illuminé un peu, je sens de nouveau sa chaleur. Je lui tends le mug de chocolat que je lui ai préparé. Il me regarde et je me sens à nouveau submergé par cette chaleur que j'aime tant. Je dépose un baiser sur ses lèvres. Je ne peux m'empêcher de sourire ni de me plonger dans ses yeux d'un bleu profond, semblable à une galaxie.
Vous est-il déjà arrivé de vous sentir submergé ? Submergé pas une émotion, un sentiment, une personne, un regard,...
Moi oui et j'espère ne jamais remonter à la surface.
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RastgeleJuste un receuil de textes random sur Voltron sans prétention.