Primevère

239 60 31
                                    

Phoébée avait, comme la plupart des adolescents, des complexes.

Elle n'était jamais sûre d'elle, n'osait jamais se regarder trop longtemps dans les miroirs. Elle se croyait un monstre, répugnante à regarder. Elle était mal dans sa peau et se sentait comme prisonnière dans son propre corps.

Elle savait que la beauté était subjective, que chacun en avait sa propre vision. Elle savait qu'elle était très intelligente, douée avec l'apprentissage, les cours. Elle savait qu'elle avait des qualités, mais, son mal-être surpassait tout. Il envahissait sa vie, ses pensées, ses sentiments.

« Si tu n'aimes pas ce que tu vois, alors, change. » Lui avait-on donné comme conseil, comme aide.

Mais ce n'était pas assez, ce n'était pas aussi simple que ça, et, il y avait des choses qu'on ne pouvait pas changer. Il y avait des choses qui restaient et resteraient, immortelles, pareilles.

Elle pouvait changer de style vestimentaire, se couper ou teindre les cheveux, perdre ou prendre du poids, faire du sport, prendre des médicaments, faire de la chirurgie, ça n'allait rien changer au fait, qu'elle n'avait pas confiance en elle et qu'elle se voyait comme une bête. Cela ne changeait rien à ses émotions, qui étaient encrés au plus profond de son âme.

La jeune fille avait du mal à sortir de chez elle tous les jours, elle croyait faire peur aux gens, car à près tout, elle se faisait peur elle-même.

Pourtant, elle savait bien qu'elle n'était pas seule, dans ce cas là, elle savait que des milliers et milliers de gens, de jeunes, n'aimaient pas une partie de leurs corps, ou qui comme elle, ne s'aimaient pas tout court.

Mais, elle se sentait si seule, parce que même si les gens disaient « comprendre » ce qu'elle ressentait, elle était seule contre son esprit, son cerveau qui déformait sa vision. Elle était seule face à ses démons.

Vivre avec cette haine envers elle-même était dur, tous les jours. Ça l'empêchait de profiter, de vivre correctement. Mais, elle savait que sa vie n'était pas aussi dure que celles des autres, elle était saine et sauve, loin de la guerre, des conflits, elle avait de l'argent, une famille, une maison, une éducation, un avenir.

C'était pour ça que même si elle se haïssait au plus profond de son âme, même si elle se détestait plus fort que tout; tous les jours, de l'extérieur, elle était si colorée.

À l'intérieur, tout était peut-être noir, sombre, c'était peut-être l'enfer, mais lorsqu'elle sortait de chez elle, elle mettait ces insécurités de côté et elle resplendissait.

Elle resplendissait comme la primevère, elle était simple, une plante vivace, mais essentielle, qu'on avait besoin dans nos vies. C'était une de ces personnes, tellement positive même si tout allait mal, c'était une de ces personnes, aussi souriante et rayonnante que le soleil, c'était une de ces personnes qui venait aider le monde, réconforter les gens, parce que le bonheur des gens était plus important que le sien.

Phoébée était, une de ces personnes, inspirante.

Un monde en fleurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant