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Un mois passa sans que Jeongin ne recroise Felix. Il ne venait plus, ni sur le banc, ni au parc, ce qui l'attristait. Il s'imaginait toutes sortes de choses, qui pourraient expliquer ses absences, mais au final, il se rendit compte que s'il ne venait plus, c'était tout simplement parce qu'il était trop occupé, ou qu'il n'en avait pas envie. Il n'avait aucune obligation, après tout.
Jeongin était plongé dans un livre, toujours sur son banc. Il s'agissait là de son roman préféré, il l'avait lu maintes et maintes fois, mais il ne s'en lassait jamais. Dès qu'il en avait l'occasion, il le relisait. À force, il connaissait toute l'histoire par coeur.
Absorbé par son bouquin, le jeune homme n'avait pas vu le temps passer. Ni le soleil doucement décliner.
Quand il le remarqua, il se leva d'un bond, fourra son livre dans la large poche de son manteau et d'un pas rapide gagna le chemin de sa maison. Dans son empressement, il n'avait pas remarqué que quelqu'un se tenait devant lui et le percuta.
Gêné, il leva la tête vers celui qu'il avait bousculé. Il l'avait déjà vu auparavant, c'était un de ceux qui embêtaient Felix. Alors que Jeongin multipliait les courbettes pour s'excuser, le jeune le bouscula.
« Tu peux pas faire attention où te vas, non ? »
Sa voix était pleine d'animosité. Jeongin commença à paniquer. Allait-il lui faire du mal ?
L'adolescent le bouscula à nouveau, le faisant trébucher. Jeongin s'affaisa et atterit au sol. L'autre leva un poing menaçant, et il amorça une descente droit sur le visage de Jeongin, qui ferma les yeux, s'apprêtant à encaisser le coup.
Mais le coup ne vint pas. Prudemment, il ouvrit les yeux.
Il manqua de s'étouffer de surprise. L'inconnu, enfin, Felix, était apparu et s'était interposé.
Les yeux ronds, Jeongin le fixa. Que faisait-il là ?
Il dit quelque chose à son agresseur, qui fit sourire ce dernier. Toujours le sourire aux lèvres, il infligea une gifle à Felix.
« Ça suffira pour cette fois, j'veux pas t'amocher plus que tu ne l'es déjà, lui dit-il avant de partir en lançant un dernier regard haineux à un Jeongin hébété. »
Jeongin se releva avec difficulté, les jambes tremblantes.
Felix se tourna vers lui, une trace rouge était peinte sur son visage.
« Tu vas bien ? Il ne t'a pas fait de mal ? s'inquiéta-t-il. »
Jeongin fit non de la tête.
Grâce à lui, je n'ai rien eu de plus qu'une grosse frayeur.
