— Zacharia Azalé, pour avoir assassiné trois hommes et deux femmes dont l'une d'elle était enceinte, je vous condamne à aller au Tartare, quatrième niveau. Estimez vous heureux, vous auriez pu tomber pire
— Non ! Pitié votre Majesté, je vous en supplie croyez moi je n'ai rien fait de tout cela! Je suis innocent! Non!
Je roule des yeux, désabusée par ce comportement lâche. D'un signe de la main, j'ordonne aux gardes de l'emmener. Il commence à crier et à se débattre.
Pff, pathétique.
Ce genre de comportement puéril, j'y fais face depuis la nuit des temps.
Assise sur mon trône, le regard froid et dur, je juge les âmes. Pas toutes, évidemment, sinon ce n'est pas drôle.
Même si je ne fais qu'inaugurer les séances et de prononcer les quinze premières sentences, le Consul se charge du reste. En tant que juge des âmes, je me dois de tout superviser, mais ma condition de reine ne me laisse pas forcément le temps de tout faire moi-même.
Entre gérer l'économie et la politique de l'enfer, les réunions, les sorties publiques, les affaires internes, les guerres interraciales, traiter les contrats de paix avec l'Olympe, contrôler les marchés, les nouveaux dieux, je pourrais dire que je suis débordée.
Je vous l'accorde, la partie administrative est la plus chiante du job, mais ça en vaut largement la peine.
Mais après tout j'existe pour cela, je ne vais pas m'en plaindre. Surtout que je peux très bien laisser Gaël, mon cousin, se charger de tout lorsque je n'ai pas la tête à travailler, soit au moins une fois par mois, mais toutes les décisions me sont remises par pensée pour que je les valides et elles sont stockées dans les Archives.
Je me lève et jette un dernier regard en arrière, contemplant cet endroit lassant. La Salle du Jugement est assez impressionnante, avec les trois fauteuils imposants des Juges, qui flottent dans les airs.
Et mon trône, surplombant la salle, nourrit dans l'esprit de toutes les âmes présentes de la peur et du respect.
Au sol se trouvent de gros poufs confortables et multicolores, avec une petite table où sont disposés des crayons, feutres, feuilles et toutes affaires de ce genre.
Sur une autre table similaire, une grande bouteille de jus d'orange et des verres en plastique servent d'accompagnement pour les petits biscuits sablés en forme d'animaux.
Un endroit totalement ridicule pour accueillir des personnes qui le sont tout autant.
Bien sûr, tout le monde désapprouve cette décoration, en particulier les Juges qui estiment qu'ils perdent toute crédibilité avec.
Et bien qu'ils aillent se faire voir. C'est moi qui décide, et personne d'autre.
Installer ça est une idée de génie, ça rend mal à l'aise toutes les âmes jugées. Même les enfants. Surtout les enfants.
Au contraire, ça les fait pleurer. Allez savoir pourquoi j'aime les voir chialer.
L'assistance tout entière me fuit du regard.
Je me dirige vers la sortie et une fois les battants passés, je souris de satisfaction. Ils sont toujours aussi soumis qu'au premier jour. La peur et la crainte étaient clairement visibles dans leurs yeux.
Je me dirigeais ensuite vers la salle des réunions, où je vais faire part de ma décision face au Consul.
Dans moins d'un mois, j'organise une Sélection.
J'en connais qui vont être ravis.
Comme par exemple ce connard de Quinn, mon Premier conseillé, qui veut à tout prix accéder au trône et devenir roi.
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Sweet Devil
ParanormalReine des Enfers, du Chaos et de l'Anarchie, respectée et crainte par toute créature du Monde des Songes, Mabel a tout pour être heureuse, en théorie. Car chaque jour qui s'écoule de l'éternité est d'un ennui mortel pour elle. Car sa vie, qu'elle c...