Sweet Devil

Chapitre 5

PDV Mabel:

Plic.

Ploc.

Plic.

Ploc.

Agacée par ce bruit incessant, j'ordonne à mes bras droits d'évacuer le corps.

Je plisse le nez devant l'odeur horrible de chair en putréfaction. Le cadavre est méconnaissable, je ne pourrais même pas dire si c'est une femme ou un homme. Le médecin légiste aura bien du mal à l'identifier.

C'est compréhensible quand on se jette du haut d'une falaise de 100 mètres...

Encore une âme errante qui se suicide. À ce rythme là, ça en devient presque banal. Il faudrait vraiment que je trouve une solution pour éviter ça. Mais ce n'est pas une priorité.

De toute façon, ils ressusciteront, vu qu'ils sont déjà morts.

Je ferme les yeux et me téléporte dans le hall de mon château. Le petit chatouillement habituel m'indique que je suis arrivée à destination.

Une femme de ménage, qui époussetait un meuble près de moi, sursaute en criant, la main posée sur le cœur. Voilà pourquoi j'essaie de limiter mes téléportations au sein du château. Je ne veux pas causer une crise cardiaque à mes laquais.

Non pas par clémence, mais parce que j'ai mieux à faire que de me trouver d'autres domestiques.

Je lance un regard glacial à la démone, qui manque à coup sûr de faire une syncope.

Mes talons claquent avec frénésie sur le sol en marbre tandis que je me dirige rapidement vers le Bureau des Affaires Magiques. Il faut bien que ces foutues épreuves commencent un jour, et j'ai décidé que c'est aujourd'hui.

Choix stratégique, car mes invités croient qu'ils sont là pour me faire la cour et ne se méfient de rien. De plus leur récente venue fait qu'ils sont moins sur leurs gardes qu'en temps normal.

Je tourne à gauche et fonce dans quelqu'un.

Je vacille en arrière et j'ordonne aux ténèbres de me redresser. Je me tourne vers ma futur victime et manque de retomber quand je croise le regard noir de Connor.

—Oh, je suis tellement sincèrement désolé Votre Majesté, je vous ai bousculée par mégarde !

—Connor ! Quelle surprise ! Je suppose que vous avez hérité votre maladresse de votre mère.

Pourquoi j'ai dis ça ? Aucune idée.

Il garde son sourire narquois plaqué sur le visage, mais ses poings qui se serrent dans son dos en disent long sur ses états d'esprits.

—La connaissiez-vous pour l'affirmer ?

—Pour être franche, c'est juste une hypothèse. Elle a sûrement dû vous faire tomber sur la tête quand vous étiez plus jeune pour que vous soyez si stupide. Je n'ai jamais vu votre défunte mère, par contre j'ai vus son âme, mais les rumeurs laissent à croire que sa fin fut tragique.

Je hausse des sourcils, le narguant. Il sait très bien que je tiens ça d'une source sûre, vu que je sais tout des habitants de mon royaume. Voyez vous toutes les informations des âmes jugés sont stockés dans mes archives, et il se trouve que j'ai eu affaire à sa mère il y a de cela des années.

Il plisse les yeux et m'observe d'un regard malicieux :

— Dommage qu'elle soit morte, j'aurais bien voulu lui présenter ma future épouse. Ça aurait fait une belle occasion pour que vous la rencontriez.