Sweet Devil

Chapitre 3

Des incompétents.

Je suis entourée d'incompétents.

Le Consul n'est qu'une bande de bras cassés.

L'innovation, ils ne connaissent pas.

Et ça me déçoit.

Énormément.

Je leur avait dit de m'impressionner.

De créer un concept grandiose pour cette première rencontre. Non pas que je sois à cours d'idées, loin de là. J'attends juste le bon moment pour mettre à exécution mon plan machiavélique.

Mais vraiment.

Une heure de connaissance.

Un concept simple, nul et cliché.

J'ai le pire Consul qui soit.

Heureusement que je suis là, j'ai essayé de rattraper le coup avec la déco, et j'en suis plutôt fière.

La salle des fêtes est décorée à ma sauce.

Vous croyez que tout est sombre, cinglant et effrayant. Et bien détrompez vous.

Les murs de l'immense pièce sont tapissés d'un papier peint rose flashy, avec de joli motifs de licornes, d'arc-en-ciel et de cœurs. Les dalles du sol s'illuminent quand on y pose nos pieds, et poussent un cri strident et horripilant de joie. Les nappes des tables sont blanches, mais avec des nuages bleus vomissant des arc-en-ciel (oui encore), avec des joues roses et des yeux globuleux.

Quant au tapis rouge, je l'ai remplacé par un joli tapi arc-en-ciel (on ne change pas une équipe qui gagne) avec des cookies mignons font des câlins à des crottes.

Mais le clou du spectacle reste les sièges. J'ai choisi de petits tabourets pour enfants dans le même esprit de décoration de la pièce, parfaits pour accueillir le popotin de ces êtres arrogants. Ils ne peuvent que se sentir démunis et faibles face à mon trône imposant et sombre, qui détonne dans la pièce aux couleurs vives.

Gaël et Quinn se postent à mes côtés, debout et raides comme des piquets.

Un garde ouvre la porte et laisse passer le premier prétendant.

C'est un brun aux yeux verts perçants, une carrure imposante et tout en muscles, des traits durs mais harmonieux. Il s'incline devant moi, et ses yeux rencontrent les miens. Pendant une fraction de seconde, je reste ébahie devant la beauté de ses prunelles. Ils sont d'un vert émeraude intenses, avec des pigments de jaunes, de miel et de bleu sur les bords. De longs cils viennent encadrer ce regard magnifique, mais pourtant froid.

_Votre Majesté, je me présente: Mathew, Dieu de la Guerre, Arès chez les humains.

Direct. Je pense qu'on va bien s'entendre.

Je croise mes longues jambes et me penche.

_Prenez place, Matthew.

Il se tourne vers les tabourets en fronçant les sourcils.

_Vous voulez dire, ici?

Je souris malicieusement en lui répondant par l'affirmative.

Il plisse le nez mais exécute quand même l'ordre.

J'essaye de paraître impassible quand il se démène à trouver une position confortable sur ce siège qui fait la moitié de son derrière musclé. Je ne vous le cache pas, je me suis bien rincé l'œil.

Un autre dieu au cheveux mi-longs verts rentre dans la pièce, un sourire éclatant collé aux lèvres.

Il s'avance en trottinant, essayant de cacher son malaise dés qu'il voit ma décoration hideuse.