Le lendemain, un bruit désagréable mesort brutalement de mon sommeil. Il se trouve que ma petite sœurtoque de manière ininterrompue à la porte de ma chambre.
Boum, Boum.
-Kumba, ouvre, Kumbaaa !
Boom, Boom.
-Kumba ouvre !
Je grommèle que je l'ai entendue etqu'elle n'est donc plus obligé de tambouriner comme une forcenée.Elle semble ne pas m'entendre ou m'ignorer, en tout cas, ses coupssur ma porte se font de plus en plus violent.
-Kumba ouvre ! Maman t'appelle !
-J'arrive! Khadija sérieusement, cessede frapper à ma porte comme ça !
Tout en me redressant, je jette un coupd'œil à mon portable qui affiche 11H36. Agacé par ce réveilcontraint; j'ouvre brutalement la porte de mon sanctuaire. Mapetite sœur reste bêtement planté sur mon chemin, un sourire idiotscotché aux lèvres.
-Toi, tu tambourines encore une fois àma porte comme ça : je t'arrache les oreilles, les yeux, labouche et chacun de tes membres un par un. Tu ne sais pas que c'estimpoli de réveiller les gens de cette manière ?
-Et toi, tu ne sais pas que c'estimpoli de parler aux gens quand on s'est même pas brosser lesdents ? Tu sens pas bon de la bouche !
Et là voilà qui s'enfuit en courant.A peine réveillée, il ne m'en faut pas plus pour me mettre demauvaise humeur. Les enfants je vous jure ! Je suis biencontente d'avoir laissé cet âge de la stupidité derrière moi.Je renonce néanmoins à lui courir après de si bon matin. Jetraîne le pas, passe par la cuisine où je remplis un bol decéréale, avant de rejoindre ma maman dans sa chambre. J'observe furtivement son visage en entrant dans la pièce et ce que je vois merassure. La tempête de la veille semble s'être calmé. Toujoursmal à l'aise à propos d'hier, je marmonne un imperceptible« Bonjour ».
-Bonjour chérie, tu a bien dormis ?
Stupéfaite, je marque un temps d'arrêtavant de répondre. Je ne m'attendais pas à un accueil aussichaleureux !
-ça va... et toi ? je répond,hésitante.
-Je n'ai pas beaucoup dormi mais j'aibeaucoup réfléchi...
-...
-J'ai longuement discuté avec mamiehier soir.
-Mamie, elle va bien ?
-Oui, mais elle s'inquiète aussibeaucoup pour toi.
-...
-En discutant de ton cas, nous ensommes arrivées à la conclusion qu'il ne servait à rien pour toide t'inscrire dans une nouvelle école, vu la proximité avec lafin de l'année.
-...
Un peu étonnée, je ne réagis pasimmédiatement. Je ne vois pas vraiment où elle veut en venir.J'écoute néanmoins avec attention ce qui va suivre.
-et de toute façon, je ne pense pasque tu sois disposée à étudier sérieusement en ce moment,n'est-ce pas ?
Va-t-elle m'annoncer que je n'aiplus à aller à l'école, au moins jusque-là fin de l'année ?Serait-ce le plus beau jour de ma vie ?
Je la fixe droit dans les yeux pouressayer d'y déceler un indice. Ni détectant rien de significatif,je lance un prudent :
-non, pas trop.
Ma maman acquiesce et continue d'unton faussement enjoué:
-C'est pourquoi ta grand-mère etmoi, nous avons décidé que tu irais vivre chez elle quelques temps.Ça ne pourra que te faire du bien !
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Made In Senegal
Short StoryCela commence comme une histoire banale d'adolescente tourmentée. Kumba rame pour trouver sa place au sein de cette société insensé. Elle se sent incomprise, entouré de gens insensible. Jeune fille à l'âme rebelle, elle nage à contre courant, jusqu...