La pierre de l'eau

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Un elfe et un loup-garou. Chacun la main posée sur la pierre de l'air, attendant que quelque chose se passe. Enfin, c'était ce que chaque spectateur pensait. Les deux prétendants avaient les yeux fermés et c'était pour une bonne raison : leur âme n'était plus dans leur corps mais dans la pierre. Soudain une entaille apparu sur le bras de l'elfe. Elle n'était pas très profonde, mais saignait beaucoup quand même.

Les minutes passèrent, et les blessures de l'elfe se faisaient plus nombreuses. Pourtant, le loup-garou lui n'avait rien.

Au bout de dix minutes, l'elfe ouvrit les yeux et une bourrasque prit vie autour de celui-ci. Tout le monde était trop absorbé par cette bourrasque pour voir le loup-garou s'écrouler au sol. Ce dernier fut emmené à l'infirmerie car son corps avait beau n'avoir pris aucun dégât, son âme, elle, avait souffert. Mais ça, toutes les personnes dans les gradins ne le savait pas car les descendants avaient agi tellement rapidement, que le loup-garou avait comme disparu du piédestal.

À peine la bourrasque dissipée que l'elfe descendit du piédestal. La Pierre de l'air avait choisi son porteur, c'était donc au tour de la Pierre de l'eau.

Laïla était submergée pas le stress, mais il fallait qu'elle y aille avec un air assuré.

'Et si je n'y arrivais pas. Si j'étais rejetée par la Pierre. Et si je... mourais. Nan, n'y pense pas. C'est en craignant le pire que celui-ci finit par arriver.' pensa Laïla. 

Au fond d'elle une vrai bataille mentale se déroulait. Malgré ça, elle avait grimpé l'escalier et s'était retrouvée devant la Pierre de l'eau.

Elle finit par lever la tête et vit son camarade prétendant.

Elle la connaissait déjà, elle s'était parlée très brièvement pendant les combats finaux. C'était une impure, elfe-fée, très gentille et forte. Elle avait surprise Laïla par son extractivisme, mais, elle ,qui était si souriante lors des épreuves, se retrouvait dans le même état que Laïla.

Laïla finit par toucher la pierre avec sa main gauche, car elle était gauchère, et l'autre fit de même mais avec la main droite. La seconde d'après, Laïla n'était plus sur le piédestal, entourée de spectateur. Non, elle était dans l'océan, et, étrangement, elle pouvait respirer naturellement sans avoir besoin d'un sort.

Une minute d'observation passa. Et ,enfin, elle ne se sentit plus seule, dans cette étendue d'eau.

"Bonjours, qui es-tu ?"

"Bonjour, je me présente, je m'appelle Nela. Et vous ?" répondit Laïla.

"Bien essayé mais je sais que tu me mens. "

"Si vous savez que je mens, c'est que vous saviez comment je m'appelle et donc pourquoi m'avoir demandé ? "

"Je ne te connais pas mais je sais quand quelqu'un me ment. Je peux lire les émotions de n'importe qui, et les tiens ne font pas exception."

Troublée par ces mots, Laïla garda le sourire et commença à discuter avec cette voix. Elle avait comprit que ce n'était pas qu'une simple voix, c'était la voix de la Pierre.

Laïla et la Pierre essayaient, chacune de leur côté, de cerner la personnalité de l'autre, et, étonnamment, Laïla avait gagné à ce petit jeu. La Pierre ne le supporta pas, et commença à vouloir éjecter Laïla, limite à vouloir la tuer.

Un combat dans l'eau avait commencé. Des lames d'eau arrivèrent de part et d'autre, entaillant à différents endroits le corps de Laïla. La pauvre n'avait rien pour se défendre, sa magie ne fonctionnait pas ici.

Soudain, un idée traversa l'esprit de Laïla, si elle créait un tourbillon d'eau autour d'elle, les lames d'eau ne pourraient plus l'atteindre. Elle se mit donc à tourner sur elle-même. Elle tournait jusqu'à s'en donner le tournis, sa vie en dépendait.

Malheureusement, une lame d'eau plus puissante arriva à franchir le tourbillon d'eau de Laïla. Cette lame d'eau avait été parfaitement lancé car elle se planta pile entre les deux clavicules. Laïla ne le savait pas, mais cette endroit était un endroit vital pour l'âme : toucher une personne ici revenait à blesser fortement l'âme de la personne, pouvant entraîner la mort de celle-ci. Laïla s'écroula donc.

"Je ne veux pas de personne comme toi comme porteur. Tu es trop imprévisible."

"Mais, je n'y peux rien moi." pensa Laïla.

La vue de cette dernière commença à se troubler quand une voix étrangement familière parla.

"As-tu besoin de moi ?"

"Mon instinct me dit de se méfier de cette voix."

"Pourquoi te méfies-tu de moi ?"

"Je ne sais pas, je n'ai pas confiance."

"À qui parles-tu, sorcière ?" demanda la pierre.

"Tu ne l'entends pas ?"

"Bien sûr que non. Tu te parles à toi-même. Décidément, je fais bien de me méfier de toi."

"Arrête de lui parler, elle ne veut que ton malheur, laisse-moi le contrôle et je la tuerai à ta place." demanda la voix.

"NAN ! Pourquoi je te ferai confiance alors que tu ne souhaites que mort et destruction ? Cette Pierre veut peut-être ma mort, mais ce n'est pas une raison suffisante pour la tuer." cria Laïla.

Soudain, l'intensité de la lumière augmenta. Laïla réussit à ouvrir les yeux : elle n'était plus dans l'eau, elle était revenue sur le piédestal avec la pierre de l'eau dans les mains.

Une petite voix résonna dans sa tête :

"Je reviens sur ce que j'ai dit, tu as beau être plus forte que moi, tu ne veux pas pour autant ma mort malgré que j'ai faillis te tuer. Alors, pour m'excuser, je t'offre mon pouvoir en te nommant porteuse. Fait bon usage de mon pouvoir." chuchota la pierre.

Les héros élémentairesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant