le désespoir

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Une fois dans la forêt, tout le monde se posa contre un arbre pour reposer leurs jambes et surtout leur mental. Certes leurs entraînements d'un mois leur ont permis d'arriver rapidement jusqu'à la forêt, mais il ne les avait pas préparés à de telles charges mentales. Cela faisait même pas une semaine qu'ils avaient commencé leur tour du monde qu'il n'y avait pas eu un seul jour sans problème. Et plus le temps passait et plus les problèmes se complexifiaient.

Kyrios finit par rompre leur pause mentale en mettant les pieds dans le plat :

Il va falloir contacter Erebus. On va pas s'en sortir tout seul.

On peut essayer de joindre Erebus mais cela ne nous apportera rien, en tout cas à court terme. Il est sûrement en train de discuter avec le chef d'État ou quelque chose du genre. Ses mouvements doivent être limités car surveillés. Alors que nous, nous sommes mobiles et moins surveillés, nettement moins. expliqua Anthonio.

Donc, il va falloir nous débrouiller seuls, encore une fois. se plaint Laïla.

Tout à fait. Mais sans savoir où nous nous trouvons, il va être difficile de trouver les possibles endroits où chercher Genka." Pendant ce temps, il déplia une carte qu'il avait stockée dans sa pierre. "J'ai bien fait de prendre ma carte, elle nous sera utile à condition de savoir où nous sommes."

On était dans la ville de Vireia. Enfin je crois." s'exprima Aku, un peu hésitant.

Surpris, tout le monde se retourna vers lui.

Comment peux-tu le savoir ?" demanda Laïla, curieuse.

Lorsque je me promenais en ville pour vous retrouver, j'ai entendu dire quelque chose du genre : Franchement, j'en ai marre de Vireia. Personne se parle par peur des représailles. On fait que de dormir, travailler et manger. J'aimerai tellement retourner à Ligan.' Alors soit il parlait de son entreprise soit de la ville."

Anthonio jeta un coup d'il sur la carte. "Là, je l'ai trouvé. Vireia. " Tous se regardèrent, tout souriant suite à cette bonne nouvelle. "C'est pas possible" soupira Anthonio dans un profond désespoir. "On va pas pouvoir récupérer Genka, j'en ai peur."

Il mis la carte bien à plat pour que tout le monde puisse la regarder.

Vous voyez, on est ici, quasi à la pointe nord de l'île. Et maintenant, voici la ville portuaire de la pègre." Son doigt avait bougé d'à peine cinq centimètres sur la carte.

La ville est très proche en effet mais en quoi c'est très mauvais pour nous ?" demanda Kyrios.

"La ville est connue pour ses bateaux chargés d'esclaves qui partent en direction de l'île la plus au nord."

"Attends un peu tu vas nous dire que les esclaves sont emmenés en direction de l'île des Angels !?" coupa Laïla. Anthonio acquiesça d'un signe de la tête. "Mais pourquoi ? Pourquoi des Angels iraient acheter des esclaves impurs ? Eux qui sont réputés pour leur grande fierté. "

"C'est justement parce qu'ils sont fiers, qu'ils se croient au-dessus de tout le monde. Pour eux, les impurs ne sont bons qu'à être esclaves." rétorqua Aku, plein de dégoût. "Dans toute l'Histoire, les démons ont toujours été les méchants, les tentateurs. Mais au final, qui sont les vrais méchants, hein ?"

Un silence prit place, la surprise se lisait sur les visages de l'impur et de l'elfe mais pas sur celui de la sorcière.

"C'est bon les mecs. Pas besoin d'être surpris à chaque fois que Aku parlera. C'est pas un muet qui retrouve la parole que je sache." ricana-t-elle pour détendre l'atmosphère.

Aku se mit à ricaner, lui aussi, surprenant encore une fois les deux autres qui finirent par rigoler eux aussi.

'Même si c'est pas forcément le bon moment, rire c'est bon pour le moral et pour l'entente d'un groupe' pensa Laïla, contente d'elle.

Une fois tout le monde calmé, Anthonio reprit la parole.

"Dans tous les cas, on ne pourra pas venir en aide à Genka. Pas maintenant."

À ces mots, Kyrios eut un élan d'énervement qui s'estompa vite. 'À quoi bon s'énerver, cela n'arrangera en rien les choses' se disait-il probablement.

"Je vais appeler Erebus pour le tenir au courant de notre grave situation. Je ne sais pas quelle était l'île qui venait après celle des impurs, mais cette île attendra. Notre prochaine destination devra être celle des Angels."

________

Après avoir appelé Erebus, non sans difficulté parce que dans une forêt, il n'y a pas de réseau, ce petit groupe se dirigea vers la mer, en évitant les villes alentour.

Au bout d'une demi-journée de marche dans la boue ou les herbes mortes, ils aperçurent enfin la mer où Erebus les attendait avec impatience et nervosité.

Une fois arrivés à côté du navire qui se situait au bord d'un falaise, Liam descendit pour se plaindre auprès d'Erebus. Et surtout pour gronder Anthonio qui, selon lui, n'avait pas réussi à jouer son rôle de chef.

Laïla, elle, se rapprocha du bord de la falaise, comme appelé par la mer qui l'invitait à sauter. En se rapprochant trop près du port, des bouts de falaise s'effritèrent et dégringolèrent sur la minuscule plage qui se trouvait au pied de celle-ci. Les yeux de Laïla s'arrondirent, et la seconde d'après elle sauta de la falaise en appelant à l'aide Kyrios. Ce dernier tourna la tête et comprit que Laïla venait de sauter dans le vide et courut au bord de la falaise, effrayée. Il eu peur de regarder en bas. Allait-il retrouver une amie écrasée au sol à cause de son manque de réactivité ? Mais quand il se décida enfin à ouvrir les yeux, il fut surpris. Non pas par le corps plein de vie de Laïla, mais par le corps inerte qui était à côté d'elle.

"Tu m'aides quand tu veux." s'écria Laïla, d'un ton sarcastique.

Les héros élémentairesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant