Lorsque le groupe un arriva au porte de la ville, le crépuscule commença.
"C'est ça que t'appelles une porte ?" demanda Kyrios, qui parla pour la première fois depuis leur départ.
Devant eux se trouvait une gigantesque porte en métal, tirée par des vérins, d'une hauteur d'environ cinq-cent mètres. La porte était entourée d'une muraille en béton tout aussi haute, rendant l'impression que la ville était une forteresse.
"Il va falloir sortir nos cartes d'identités trafiquées." déclara Anthonio, inquiet de ne pas pouvoir passer.
Soudain, une cloche retentit tel le son de l'apocalypse.
"C'est quoi ça ?" s'écria Laïla paniquée.
"C'est l'heure du retour à la maison des ouvriers. Prenez la main de chacun sinon on va être séparé."
À peine Anthonio finit de les prévenir que le sol se mit en trembler sous leur pieds, une foule de personne marchait à pas rapide en leur direction.
Anthonio prit alors la main de Laïla en vitesse et essaya d'attraper celle de Kyrios qui avait prit la main de Genka. En vain. La foule était trop rapide. Ils furent entrainés loin d'eux jusqu'à les perdre de vue. Quant à Aku, ce fut le premier à se faire embarquer par la foule.
Le bruit assourdissant des pas martelant le sol en béton désorienta Laïla, la transformant en fardeau pour Anthonio qui essayait de les faire sortir du chemin. Il décida finalement de la porter sur son dos lorsqu'il a failli lâcher la main de Laïla.
Dix minutes plus tard, la foule avait assez maigrit pour qu'ils puissent sortir de celle-ci. Exténués par toute cette activité, Laïla et Anthonio décidèrent de juste se coller au mur plutôt que de s'isoler dans une petit ruelle, à l'abri des regards indiscrets.
Les deux regardèrent autour d'eux, puis se regardèrent. Sans un mot, ils comprirent que leurs amis avaient disparu.
Laïla vit dans le regard d'Anthonio que ce n'était vraiment pas bon signe. D'ailleurs, ce dernier décida de l'emmener dans la première auberge pour commerçant qu'il trouva.
___
Une fois avoir payé une chambre sous le regard interrogateur et agacé de Laïla, ils montèrent tous les deux dans leur unique chambre. La porte à peine fermée à clé, Laïla prit la parole.
"Je peux savoir pourquoi on a prit une chambre au lieu de rechercher Genka, Aku et Kyrios ? En plus, il n'y a qu'un lit."
La seconde d'après, les mêmes sirènes que tout à l'heure retentirent.
"Voilà la raison... C'est l'heure du couvre feu. Si on s'était lancé dans la recherche de ses derniers, on aurait prit le risque de se faire tuer."
"Nous faire tuer ? Des viols, des disparitions et maintenant des meurtres... C'est quoi ton pays ?" commença-t-elle à s'énerver de panique.
"Mon pays est compliqué, je sais. Mais on doit faire avec." Anthonio marqua une pause, le temps d'apaiser l'atmosphère et de ne pas s'énerver à son tour. "Tu es très inquiète pour nos amis, ça se voit. Mais, ce soir, on ne peut rien faire. Alors prions pour qu'ils ne leur arrive rien d'ici demain. D'accord ?"
Laïla s'assit sur le lit, le regard fixé sur le sol, les doigts cramponné au lit.
"D'accord..."
"Et au sujet du lit... J'y peux rien, il restait plus que ça." finit par dire Anthonio, en espérant de détendre Laïla. Cette tentative marcha car cette dernière lui balança un coussin dans la tête.
"C'est ça oui, tu voulais juste dormir, collé à moi, gros pervers." rigola-t-elle.
_____
La nuit passa dans un calme terrifiant. Seule la lumière des lanternes et le bruit des bottes en cuir sur du pavé, troublaient le silence et l'obscurité de cette nuit.
Il y avait si peu de lumière que Laïla ne vit rien autour d'elle lorsqu'elle se réveilla de son cauchemar, la rendant encore plus terrifiée.
Les récents événements, tous plus stressants les uns que les autres, intensifièrent ses cauchemars.
Il n'était plus question d'un homme qui tuait ses amis ou sa mère devant ses yeux, mais d'elle-même les torturant. Seul l'endroit n'avait pas changé durant ces derniers mois.
La secousse produite par Laïla lors de son réveil brusque réveilla Anthonio. Ce dernier ronchonna mais lorsqu'il vit Laïla en larme, tremblante de peur, il perdit l'envie de dormir.
Il décida alors de l'entourer de ses bras le plus délicatement possible pour ne pas l'effrayer encore plus.
"Que se passe-t-il ? Tu as fait un cauchemar ?" demanda-t-il d'une voix calme et posée.
Laïla se tourna d'un coup, provoquant la sortie d'Acqua. Cette dernière décida de lancer un jet d'eau, alertée par la peur de sa porteuse, expulsant Anthonio du lit.
Voyant Anthonio trempé jusqu'au os hors du lit, Laïla se ressaisit et arrêta de trembler.
"Excuse-moi, je ne voulais pas." s'excusa-t-elle, toujours en larme. "Je te ramène une serviette."
Lorsqu'elle partit en direction de la salle de bain, Anthonio lui prit le bras et la projeta contre lui.
"La serviette peut attendre, ton état me préoccupe beaucoup plus."
Laïla se mit donc à pleurer dans les bras d'Anthonio, sans un bruit pour ne pas réveiller leur voisin. Elle pleura tellement que cela dura une bonne quinzaine de minutes avant qu'elle tombe de fatigue.
Voyant qu'elle ne servait a rien, Acqua repartie se réfugier dans Laïla en s'excusant d'un signe de tête.
Plusieurs minutes après, Anthonio essaya de la prendre dans ses bras pour la porter jusqu'au lit, mais cette dernière se réveilla dans un éternuement.
"Je pense qu'il est temps qu'on aille chercher la serviette, je t'ai presque aussi trempé que moi." ricana-t-il tout en chuchotant.
Laïla acquiesça d'un signe de la tête.
"Il va falloir que tu en parles, tu sais. Sinon, tu vas mourir à petit feu." dit-il en revenant et en couvrant Laïla.
"De quoi tu parles ?"
"Je parle de tes cauchemars, bien sûr. Ce n'est pas la première fois que tu en fais il me semble."
Laïla baissa les yeux, comme gênée et triste à la fois.
"Tu n'es pas obligée de m'en parler cette nuit, demain sera une rude journée, tu auras besoin de force. Mais sache que je serai toujours là pour t'aider et t'écouter."
Laïla sourit pour réponse et se réfugia sous la couette avant d'éternuer encore une fois. Elle fut vite rejoint par Anthonio, qui avait plus froid qu'il ne laissait paraître. Ils se firent donc un câlin pour se réchauffer et s'endormirent dans cette position.
VOUS LISEZ
Les héros élémentaires
FantasyLe monde d'Ikiru fut dévasté autre fois par des querelles entre espèce. De nos jours, ce monde est en paix grâce aux efforts acharnés de quatre héros légendaires qui ont trouvé des pierres élémentaires magiques. Le pouvoir du feu, de l'eau, de la te...