La capital

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"Une chambre pour deux plus une chambre pour quatre. En comptant le repas de ce soir et le petit-déjeuner, ça vous fait donc un total de 3 opales et 6 malachites."

"Très bien. Pour six, ce n'est pas trop cher payé." dit Laïla, en donnant une opale, un grenat avec un améthyste et une malachite.

Après avoir régler le comptant exact, Laïla alla rejoindre ses compagnons qui attendaient au niveau du restaurant. Quand soudain, elle se fit percuter par un homme qui fit tomber, par la même occasion, sa bourse et quelques outils. Laïla aida donc ce jeune homme à ramasser ses affaires tout en s'excusant.

Quand elle souleva sa tête en direction de l'homme, elle se rendit compte que malgré ses cheveux blancs, il paraissait très jeune pour faire du commerce. En général, les marchands sont des personnes âgées ou ayant passé la trentaine, car les jeunes devaient étudier. Seuls les plus pauvres des jeunes devaient voyager, mais là encore, ils ne voyageaient pas seuls. Ce qui n'avait pas l'air d'être son cas.

Le jeune vit le regard soutenu de Laïla et prit la parole.

"Excusez-moi mademoiselle, je ne voulais pas vous percuter."

Elle reprit donc ses esprits et répondit, sous les yeux de ses amis :

"Ne vous excusez pas, c'est moi qui n'était pas assez attentive. Mais, je me demandais... Que vient faire un jeune comme vous, aussi loin d'une ville et surtout seul ?"

"Je peux vous dire la même chose mademoiselle. Vous ne paraissez pas si âgée et vos habits ne démontrent pas que vous soyez une aventurière."

"Je me dirige avec mes compagnons vers la capitale, nous venons d'un village en construction assez loin d'ici et nous espérons trouver du boulot pour de jeunes gens comme nous." répondit-elle en montrant ses amis d'un signe de la main.

Laïla se rendit alors compte qu'Anthonio n'était pas de très bonne humeur. Elle ne remarqua donc pas que l'inconnu n'allait pas répondre à sa question.

"Fort bien. Je vous laisse donc. Je ne veux pas vous déranger plus que ça. Bonne fin de soirée." dit-il.

Laïla le salua avant de rejoindre ses amis qui la taquinèrent un peu par rapport à sa maladresse. Tandis qu'Anthonio restait silencieux. 'Il veut copier Gohichi ?' se demanda-t-elle.

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Le repas fut succulent malgré le faible prix et la nuit passa vite.

Au petit matin, chacun se leva aux aurores. L'habitude qu'Erebus venaient les réveiller tôt, ne partira pas si facilement. Ainsi ils prirent le petit-déjeuner et partirent avant huit heures du matin.

Sur le long chemin en direction de la capitale, ils tombèrent sur plein de villes. Toutes ses villes avaient une particularité : plus ils s'approchaient de la capitale, plus les bâtiments des villes montaient haut. Les bâtiments en bois commençaient à se raréfier mais la végétation au sein de la ville devenait abondante.

Au bout d'une semaine de marche non-stop, ils arrivèrent à l'entrée de la capitale.

Cette dernière était gardée par une barrière magique. Pour entrer dans cette barrière, il fallait s'inscrire sur le référencement de la population. Pour cela, les descendants durent s'inventer une identité, tout en donnant une goutte de leur sang. Suite à ça, ils purent passer et entrer dans la capitale.

À travers la barrière magique, ils ne pouvaient pas voir à quel point cette ville était immense. Chaque bâtiment était si haut que Laïla avait l'impression qu'il touchait le ciel. C'est alors qu'elle se rappela de l'appellation de ses bâtiments gigantesques : des gratte-ciels. Elle ne doutait plus de ce nom, car elle avait vraiment l'impression que ces immeubles pouvaient gratter le ciel.

"Dis donc, il y a énormément de commerce ici." s'exclama Angela.

"Où tu vois des commerces ? Moi j'en vois pas." répondit Phyla.

"Ils sont à l'intérieur des ses bâtiments." expliqua Lila. "Chaque endroit coloré signifie qu'il y a un commerce. Les habitations sont en gris pour éviter des les confondre, et la couleur permet de faire ressortir chaque commerce ce qui a pour effet de leur faire de la pub."

"De la pub ?"

"C'est vrai que chez les naturials, la pub n'existe pas. Les commerçants de chez vous, si on peut appeler ça des commerçants, ne survivent que par le bouche-à-oreille." pensa tout haut Angela.

"Tu sais, Phyla, ici, il y a tellement de personnes et de commerçants que si tout le monde faisait marcher le bouche-à-oreille, beaucoup de personnes mourront de faim." tenta d'expliquer Lila.

Phyla n'ayant pas l'air de comprendre, Laïla poursuivit les explications.

"Les premiers commerçants deviendront connus et ainsi, ils seront les seuls fournisseurs connus. Les petits commerçants débutants, bien qu'ils soient doués, ne pourront pas montrer et vendre leurs travailles s'ils n'ont aucun client. La pub sert donc à se faire connaître malgré les gros commerçants."

"Donc, la pub est un moyen de dire "Eh, j'existe moi aussi !" ?" demanda Phyla.

"On peut dire ça." conclu Anthonio.

"Tiens. Où est passé Gohichi ?" demanda Laïla.

Tout le monde se mit à regarder autour d'eux, mais rien, ils ne virent pas Gohichi, pas même une personne avec un casque. Ils décidèrent donc de choisir un point de ralliement et une heure, avant de partir chacun de leur côté.

Laïla partie en direction de la porte d'entrée, 'Peut-être qu'on a marché trop vite pour lui.' pensa-t-elle.

Malgré ça, elle ne le retrouva pas. Au bout d'une heure, elle commença même à paniquer et à courir. Elle avait fait deux voire trois fois le chemin aller-retour qu'ils avaient emprunté, mais rien. Elle décida donc de chercher du regard, quelque chose qui aurait pu attirer le regard de Gohichi.

"Je dois faire fausse route. Tête en l'air comme il est, il a dû être attiré par quelque chose pour ne plus nous suivre. Arh... Quelle idiote je suis. Je savais qu'il fallait faire attention à Gohichi, surtout dans un endroit avec autant de monde. Son mutisme fait qu'il ne dit pas quand quelque chose le dérange ou l'attire." se dit-elle à elle-même, tout en cherchant de son regard cette chose attirante, en courant.

C'est à se moment, qu'au détour d'une ruelle, elle percuta un homme au cheveux blancs, portant des sacs de farine.

Les héros élémentairesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant