Prologue: Ce jour est arrivé

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Comment comprendre le fonctionnement d'un organe si complexe, si unique, si spécifiquement humain avec toute sa dimension psychologique ? Car s'il pilote notre vie végétative (respiration, circulation, digestion), notre cerveau est également le siège de nos pensées, de nos actes, conscients et inconscients mais également de notre mémoire, de nos rêves, de nos relations sociales, de nos sentiments, de notre âme...Celui qui détermine qui nous sommes !

Sommes-nous ce que nous croyons être ? Comment savoir réellement qui nous pouvons être, si ce que nous sommes disparaissait aux yeux des autres ?

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Mercredi 7 mars

Je me sens lourde et à la fois si légère...Une sensation extrêmement désagréable au niveau de ma bouche m'encourage à bouger un peu et pourtant je ne le fais pas...J'ai tellement soif. Je ne crois pas avoir déjà eu cette sensation si asséchée de mon propre corps. Je peine à croire que mon palet soit aussi rêche, j'ai si soif...Chaque respiration me fait sentir comme une douleur...J'ai si soif, c'est presque directement une obsession. 

Un bruit assourdissant autour de moi, comme un ventilateur tournant sans cesse ne fait qu'encourager mon envie de fraîcheur. Je n'arrive pas encore à ouvrir les yeux. Comment puis-je être autant déshydratée, comment puis-je avoir si soif en ayant un corps si froid. Je sens le froid traverser mes veines, c'est à peine si je ressens le bout de mes doigts, je ne sais même pas si j'arrive ou non à les bouger. Il y a quelqu'un ? J'ai soif ... J'ai froid, comment puis-je croire que quelqu'un va m'entendre par une simple pensée. 

Je commence à vouloir ouvrir mes paupières...J'ai l'impression d'avoir une force au-dessus qui m'empêche d'effectuer ce simple geste, je finis par voir une fine lueur malgré le fait que mes yeux soient à peine ouverts...Je les referme par réflexe de protection. Je viens de me brûler la rétine avec ce simple rayon de lumière. Mon corps est comme...Il est si raide, je pourrais presque avoir la sensation que mon cerveau tourne encore et encore alors que mon corps est plongé dans un profond sommeil.

Cherchant à faire un mouvement de la main pour venir me protéger les yeux, celle-ci me lance une longue douleur comme si elle était clouée sur ce qui ressemble à un lit, traversée par une aiguille empêchant tout mouvements. Un lit, je crois que je suis sur un lit, en sentant la douceur du moelleux sous mon corps. Je recommence à vouloir ouvrir les yeux...Tout ce qui m'entoure est flou...D'ailleurs où-suis-je ? J'essaie de nouveau d'ouvrir les yeux...J'ai mal, je ne sais pas encore où mais je sais que j'ai mal...Sans doute et approximativement partout je crois, mon corps à lui seul est la définition de courbature.

Mes yeux s'habituent petit à petit à la lumière mais tout reste si flou, je crois que je dois remettre mes lunettes pour y voir plus net. Mais je n'ai aucune idée d'où elles peuvent être.

Une petite voix se fait entendre, je ne sais pas qui elle est, mais je me sens rassurée, pas forcément à l'aise mais rassurée de ne pas être seule. Sa main est si chaude quand elle prend la mienne, cette vague de chaleur me donne presque envie de pleurer. Puis ses mots deviennent plus clair...

« Bonjour Mademoiselle Woods...prenez votre temps...Réveillez-vous doucement »

« J'ai...J'ai soif »

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Le jour peine à se lever...Les rayons du soleil sont comme stoppés par des murs de nuages. La grande maison à la façade de couleur champagne et ses multiples volets blancs semble encore plongée dans un silence nocturne. Pourtant dans une des chambres on peut y entendre deux voix partager un tendre moment amoureux ou de luxure.

Mémoire OubliéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant