𝕔𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 15

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J'ai marché presque toute la journée, et le jour commence à décliner lorsque j'entends des bruissements, pas des bruissements comme pourrait en faire des animaux, ce sont des bruissements comme si une personne humaine écrasait par mégarde des brindilles. Je l'entends beaucoup plus nettement maintenant, la personne vient vers moi, à ma gauche, je me précipite derrière un buisson, et attends.

Soudain, la personne responsable des craquements sort d'entre les arbres, c'est la fille du trois, la supposée fille du maire avec sa mèche teintée. Elle boitille et tremble de tout son corps, son visage est maintenant maigre, et sa peau est d'une pâleur extrême, il n'y a pas besoin d'être spécialiste pour voir qu'elle est en hypothermie.

Elle commence à ramasser des branches avec ses mains tremblantes et commence à faire un foyer improviser. Elle enlève ensuite un sac de ses épaules dont je viens juste de remarquer la présence et en sort un paquet d'allumette, elle en craque une au dessus de son tas de bois avant de s'assoir devant. Elle cache son sac dans un buisson. Le feu met plusieurs minutes à prendre, mais il finit par rougeoyer, mais ce qui m'inquiète le plus, c'est le fait que la fumée s'élève de plus en plus haut, et qu'elle risque d'alerter les carrières ...

J'ai deux solutions, ou fuir, au risque de me faire rattraper, soit grimper discrètement dans un arbre, et attendre l'arrivée des carrières. Je décide de monter dans un arbre.

Je regarde la fille, elle se réchauffe au près de son feu et ne m'a pas remarquée, je commence à escalader l'arbre le plus proche, le plus silencieusement possible, en essayant de ne pas déraper. J'arrive finalement à atteindre une dizaine de mètres de hauteur, sans me faire repérer.

Je choisis une branche perpendiculaire au tronc, sûre d'être caché par les feuillages. Je cloue mon sachet plastique au tronc avec mon couteau, et m'enveloppe dans la couverture avant de m'attacher par la taille à la branche avec mon ceinturon. J'attends maintenant que les carrières ou d'autres tributs viennent achever cette pauvre fille.

À peine une demi-heure après être montée dans l'arbre, j'entends le cri strident de la fille, je baisse le regards m'attendant à voir le groupe de carrière autour de la fille, mais ma surprise est immense lorsque je reconnais la personne entrain d'enfoncer la hache que j'avais aperçus dans la chaire de la fille : Mattew.

Il lui tranche net la gorge, du sang se repends sur le sol tandis que la tête de la fille roule jusqu'à ses pieds. Le coup de canon retentit.

Je dois descendre de l'arbre pour le tuer, il possède la seule arme avec laquelle je serais en mesure de gagner, et je ne peux pas me permettre de le laisser s'en aller. Je défais ma ceinture, arrache le couteau du tronc, et pose la couverture et le sachet sur ma branche. Je descends le plus silencieusement possible, en veillant à ne pas faire craquer de feuilles ni de branches.

Je touche enfin le sol, les doigts crispés sur le manche du couteau, j'observe Mattew, il cherche aux alentour pour récupérer les éventuelles affaire de la victime. Je sais que si je me battais avec lui, il aurait rapidement le dessus, il est plus costaud que moi et possède une bien meilleure arme.

Je possède cependant une arme que lui n'a pas : l'effet de surprise ...

Je m'approche doucement de lui, veillant à faire le moins de bruit possible. Je compte arriver par derrière et lui enfoncer le couteau au niveau des reins. Je ne suis plus qu'à deux mètres, je prends mon courage à deux mains et me concentre.

Plus qu'un mètre, je place le couteau à quelques centimètres de son dos et m'apprête à frapper.

Je ne sais pas ce qu'il l'a alerté, peut-être a-t-il tout simplement sentit ma présence, je n'en sais rien, mais avant que j'ai pu enfoncer le couteau dans sa chaire, il se retourne et me donne un coup de hache dans le bras. Une immense douleur me submerge, le sang perle, mais j'ai le temps d'enfoncer le couteau dans son biceps gauche.

Nous restons là à nous regarder, chacun d'entre nous est blessé, je plaque ma main contre mon avant bras, la blessure n'est pas profonde, mais le sang coule en continu. Soudain, Mattew lance :

- On fait alliance ? Je le regarde, mon couteau toujours serré dans ma main. Pour l'effet de surprise c'est raté, et maintenant, je sais que si je refuse son alliance, il n'aura aucun mal à me tuer.

- C'est d'accord, je réponds, plus par obligation. Nous abaissons nos armes, toujours sur la défensive, j'ai accepté, mais à la première occasion, je le trahis.

- Tu as réussis à prendre quelque chose à la corne ? Me demande Mattew.

- Oui, une couverture, une miche de pain et un couteau, je réponds. Il fronce les sourcils

- Et où sont-ils, il demande. Je pivote lentement et pointe un doigt sur l'arbre sur lequel j'étais il y a quelques minutes, les feuillages sont touffus mais on distingue quand même un bout de la couverture.

- Je vais les chercher, je reviens, dis-je avant de me diriger vers l'arbre et de l'escalader, je m'écorche légèrement les mains sur l'écorce et arrivée à mi-chemin, j'entends un petit cri d'oiseau. Je baisse la tête et j'ai juste le temps d'apercevoir l'hovercraft récupérer le cadavre de la fille du trois, je détourne le regard avant de poursuivre mon ascension. Arrivée au niveau de mes affaires, j'emballe le sachet de viande dans la couverture puis la jette sur mon épaule avant de la nouer à une main autour de mon cou. Je redescends ensuite de l'arbre, en faisant attention à ne pas glisser. Je me laisse tomber lourdement au sol, devant un Mattew éberlué. Je défait le nœud autour de mon cou et laisse tomber la couverture au sol.

- Où as-tu trouvé de la viande ? Me demande-t-il à la vue du sachet plein de chair fraiche.

- Je l'ai chassé, je réponds. Pour toute réponse, il se contente d'hocher la tête. Il dépose lui aussi ces biens au sol à côté des miens. Il possède en plus de la hache, un sac contenant une gourde, un sac de couchage, des biscuit et une paire de chaussette. À la vue du sac, je me rappelle celui que la fille du trois a laissé dans les buissons. Je fouille à l'endroit où il me semble avoir vu la fille le déposer, je fouille environ une minute avant de mettre la main dessus. Il est tout simple, d'un horrible gris, mais c'est ce qu'il y a à l'intérieur qui compte. Je l'ouvre et découvre la même gourde que celle de Mattew, en métal, d'au moins deux litres, mais également des sachets de biscuit vides, un sachet de viande séchée tout juste entamé et un sac de couchage. Je dispose les affaires de la fille à côtés des nôtres.

- On se partage les affaires ? Demande-t-il.

On passe une bonne demi-heure à se partager les affaires, malgré tous mes efforts, je n'ai pas réussis à négocier la hache. Mais chacun de nous possède une gourde et un sac de couchage, et quand à la couverture, nous avons décidés que l'on dormirait dessus pour se protéger du froid du sol.

Hunger Games de Johanna Mason ᵃⁿⁿᵉᵉ ⁷¹Où les histoires vivent. Découvrez maintenant