𝕔𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 2

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Je reste figée, moi, c'est IMPOSSIBLE que ce soit moi ! Je réfléchis le plus vite possible, je sais, pour avoir suivi de nombreux Hunger Games, qu'ils commencent dès l'instant où ton nom est prononcé. Mon cerveau est en ébullition, Crystal répète mon nom, les autres filles s'écartent de moi comme si j'avais la peste, en me reluquant.

Je vois mon visage dans l'écran géant, je ressemble toujours à une gamine de quatorze ans, on a l'impression que je suis prise au piège, j'ai le visage crispé vu que je réfléchis, mais sur l'écran, j'ai l'air d'être prête à fondre en larmes.

J'ai soudain une idée, j'ai toujours été très bonne comédienne, donc très bonne menteuse, alors, je fais ce qu'il me vient en tête le premier : je fond en larmes.

Je fonds en larmes, mais je ne bouge pas, me contentant de pousser de longs sanglots à broyer l'âme en plaquant ma main sur ma bouche, comme pour les étouffer. Des pacificateurs arrivent, ils me prennent chacun par un bras, je cris, j'appelle maman entre deux hoquets de tristesse, je joue tellement bien la comédie, que les pacificateurs me regarde avec compassion à travers leurs casque, je ne savait pas qu'ils avaient un cœur...

Dans un sanglot théâtrale, j'arrive sur l'estrade, Crystal me tend la main pour m'aider à monté, je la repousse et monte toute seule. Je laisse quelques larmes rouler sur mes joues avant de les essuyer nonchalamment, au moins, si je meure, on se souviendra de moi, mais on se souviendra de moi comme de la pleurnicheuse, une bouffée de colère m'envahit, je tente de la masqué en la faisant passer pour un hoquet de tristesse. Crytal pose sa main sur mon épaule en murmurant un léger « allons mon enfant ». elle se redirige vers le micro :

- Y a-t-il des volontaires pour remplacer mademoiselle Mason ? Les volontaires, peut-être quelqu'un va se porter volontaires pour moi, je scrute la foule, mais je n'espère rien, allez ! Que quelqu'un lève la main ! Juste une toute petite main !

Personne...

Personne ne la lève.

Pour plus de réalisme, j'enfouis mon visage dans mes mains. Bon, au tour des garçons, elle pioche un nouveau papier dans la deuxième boule transparente. Jack Briand, annonce-t-elle. Un garçon gringalet monte sur scène, il a les cheveux noir, en pagaille et un magnifique regard azur, un regard que je n'oublierais probablement jamais, il se place à côté de moi. Y a-t-il des volontaires pour monsieur Briand ? Demande Crystal, Un garçon pratiquement semblable à Jack lève la main sans hésitation, sans doute son frère jumeau. Il monte sur scène et Jack descend, quand il se croise, je remarque qu'il a discrètement donné quelque chose à son frère jumeau. Bien, comment t'appelles tu mon grand ? demande Crytal en tendant le micro au garçon.

- Je m'appelle Mattew Briand, dit-il froidement. C'est bien ce que je pensais, ils sont frère, peut-être pas jumeaux, mais frère, d'ailleurs, ils ont pratiquement les même yeux, quoique, le regard de Mattew est plus intense. Nous échangeons la poignée de main habituelle, Mattew essaye de me broyer les doigts, les yeux rivés sur nos mains, je relève lentement le regard vers lui, un regard menaçant, et j'appuie de toutes mes forces sur ses doigts ( à force de couper des arbres, j'ai accumulé beaucoup de force ) je vois Mattew hausser les sourcils de surprise, puis grimacer de douleur. Satisfaite, je retire ma main.

Crystal se place entre nous deux, nous prend chacun une main, les lèvent en l'air avant de déclarer « nos tributs de cette année sont Johana Mason et Mattew Briand » quelques applaudissements polis retentissent, puis la grande place se vide à une vitesse phénoménale et les pacificateurs rangent tout le matériel. Crystal nous lance un « suivez moi, je vais vous accompagner jusqu'au train »

***

Je suis dans une salle, assise sur un sofa en velours, enfin, ça y ressemble. Du bout des doigts, je caresse la matière qui m'est inconnue comme si j'allais la déchirer si mon mouvement était trop brusque.

La porte s'ouvre, deux pacificateurs entourent ma mère qui pleure à chaude l'armes, ma mère est une personne formidable, après la disparition de mon père, elle ne s'est pas démonter, à chercher du travail jusqu'à ce que je sois assez grande pour travailler. C'est le parfait exemple qui montre que les pires choses n'arrivent qu'aux meilleures personnes, et je m'en rends réellement compte en la voyant pleurer, elle va se retrouver seule, devra retrouver du travail pour pouvoir se nourrir, seule...

Elle accoure vers moi pour me prendre dans ses bras, je lui rends maladroitement son étreinte, elle desserre sa prise et me regarde dans les yeux :

- Pourquoi as-tu fait ça, murmure-t-elle, je sais qu'elle parle de ma petite comédie.

- Je pensais que se serait une bonne idée, que comme ça les autres tributs me considèreraient pas comme une menace, je sais c'était idiot ... Je réponds.

- Peut-être pas, parle de ton idée à ton mentor, je suis sûre qu'il saura quoi faire. Les pacificateurs l'arrachent à moi, ils la tirent en arrière, avant, elle me lance un « je t'aime » à peine audible. Je suis seule, à nouveau, et là je pleure, sans jouer la comédie, ma mère va me manquer, je laisse les perles salées dégouliner un peu avant de les essuyer. J'ai une certitude, cette année, la gagnante des Hunger Games sera Johanna Mason.

Hunger Games de Johanna Mason ᵃⁿⁿᵉᵉ ⁷¹Où les histoires vivent. Découvrez maintenant