Chapitre 12

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Le matin-même, j'envoyai un message à mes amis afin de leur demander si ça les dérangeait que j'invite quelqu'un d'autre. Ils me répondirent que non, et me demandèrent qui c'était. Je fus alors obligée de leur exposer la situation, tout en préservant certains détails. Après cette courte discussion, je commençai à m'imaginer comment allait se passer la journée. Justine pourrait enfin rencontrer Gavin, et mes potes pourraient voir je commençais à sortir avec des garçons (non, parce que certains commençaient à se poser des questions... puis je commençais à saturer d'être l'amie-chandelle).

Lorsque je me préparai, je commençai à sentir le stress monter. Mais en fait, et s'il ne les aimait pas ? Et si ça se passait mal ? Et s'il se sentait mal à l'aise ? J'essayai de me détendre en mettant mes écouteurs et en choisissant une musique. Je partis en direction du bus.

Quelques temps après, je retrouvai Justine, suivit de mon amie Emie et de Maxime, celui que j'avais croisé lors de ma rencontre avec Gavin. Nous commencèrent à discuter et puis vint la question fatidique, de la part de Maxime :
- Mais du coup, c'est ton gars, le mec qui vient ?
- Euh, non, pas vraiment... bredouillai-je.
- Mais tu l'apprécies ?
Justine me lança un regard concerné.
- Ouais, on va dire. Bon, on va où ? tentai-je de changer de sujet.
- Bah ça dépend, il arrive quand ? demanda Emie.
- Bonne question, mais normalement il était censé arriver en même temps que nous. Je vais lui envoyer un message.
Je lui demandai sur le champ, mais sachant que je n'aurais probablement pas de réponse avant un petit moment, je leur proposai de bouger. Ils acceptèrent.

C'est un quart d'heure plus tard que je reçus un message de sa part.
<25/07/2018 : 14h34> Gavin : Désolé, faut que je fasse un truc, j'arrive dans ma longtemps

Sa réponse me contraria, mais je tentai de ne pas le montrer aux autres.

<25/07/2018 : 14h36> Moi : D'accord, tu me diras quand tu arrives, comme ça je te dirai où on est.

Je n'ai aucune réponse pendant près d'une heure. J'avais failli m'énerver à plusieurs reprises.

<25/07/2018 : 15h40> Gavin : J'arrive, vous êtes où ?

Je lui indiquai notre emplacement. Il débarqua une dizaine de minutes après, et lorsque je le vis, mon cœur commença à s'emballer. Je m'approchai timidement de lui pour lui faire la bise, et il fit de même pour tous mes autres amis. Je fis les présentations, malgré un petit moment de gênance.

Tout se passait très bien pendant un petit moment, nous rigolions tous ensemble, nous avions quelques délires. C'était sympathique, mais cela ne dura pas longtemps. Nous avions commencé à marcher que je sentis que Gavin était un peu en retrait. J'allai le voir.
- Ça va ? lui demandai-je.
- Ah oui oui, très bien ! Je suis juste un peu fatigué.
Bizarrement, je ne le crus pas, mais je ne dis rien. Je le pris par le bras, et il me regarda. Je supposai que ça ne lui déplaisait pas. Je me sentais bien, j'avais tout simplement plus envie de le lâcher, et de figer le temps. À tout jamais.

Les autres rentraient dans plusieurs magasins, tandis que Gavin et moi restions dehors. Il avait le regard ailleurs, il semblait complétement perdu.
- T'es sûr que tu vas bien ? m'inquiétai-je.
- Mh oui oui, quelques problèmes avec mes parents mais surtout de la fatigue, je t'ai dit.
- Ah, si tu veux en parler...
- Ça va aller, merci ! me sourit-il.
Je n'arrêtais pas de le regarder. Toutes les courbes de son visage, et de son corps. Je ne comprenais toujours pas comment un garçon comme lui pouvait être là, à côté de moi. D'une part, j'espérais que cela tourne comme les autres fois où nous nous étions vus. J'aimerais qu'il m'embrasse, j'aimerais sentir ses lèvres contre les miennes. Malheureusement, cela semblait mal parti.

Une dizaine de minutes plus tard, Gavin m'annonça qu'il devait partir.
- Déjà ! essayai-je de cacher ma déception.
- Oui, désolé.
- D'accord. Je te raccompagne jusqu'à ton arrêt de bus ?
- Oui, si tu veux.

J'envoyai un message à mes amis qui trainaient dans la Fnac afin de les prévenir, puis nous partîmes.

Tout le long du chemin, aucun de nous ne dit un mot. Nous nous mîmes sous un arrêt de bus. Cela m'étonna, car la ligne de bus qu'il prenait habituellement pour rentrer jusque chez lui ne passait pas par ici. Je n'y prêtai pas trop attention. Son bus arriva, mais je n'eus pas le temps de voir la direction. Pour lui dire au revoir, je le pris dans mes bras, et je lui chuchotai :
- Prends soin de toi.
Il me lança un petit sourire, ne me répondit pas, et partit, sans se retourner. Je le regardai partir, et cela me fendit le cœur. Ça se voyait clairement qu'il n'allait pas bien et qu'il n'était pas comme d'habitude et je n'ai rien fait pour l'aider. Quelque chose clochait, mais je ne savais pas quoi. Au fond de moi, je savais que c'était la dernière fois que je le voyais, alors je sentis mon cœur se serrer. J'éclatai discrètement en sanglots en plein milieu de la rue.

Dans ma tête il n'y a que toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant