Le souffle de ma vie {en cours }

Chapitre 4

PDV de Dylane

7h30. C'était déjà l'heure de me réveiller. Je retrouvais zoé accoudée au plan de travail de la cuisine, une tasse de café fumante à la main. C'était notre rituel du matin. Prendre le petit dej ensemble, sauf lorsque l'une de nous deux avait quelque chose de prévu. Elle a levé la tête et m'a dit :

- alors ? Prête pour cette nouvelle journée ?

- euh...pour être honnête, je pense que tu devrais me reposer la question d'ici 30 minutes parce que tu sais pertinemment que le matin et moi ne faisons pas paire.

- hmm. Si tu le dis. Bon et sinon ça te dis qu'on sorte ce soir ? William m'a parlé d'une fête que sa fraternité organise pas loin.

- écoute zoé je sais pas trop. Tu sais que les fêtes c'est pas trop mon truc.

- mais justement Dyl, il faut que tu essais de nouvelles choses, que tu sortes un peu. Demande à ta copine Jordane de venir avec nous si tu veux. Mais s'il te plais ne me laisse pas tomber j'ai vraiment envie de voir ce à quoi va ressembler ma première soirée étudiante! S'il te plais, s'il te plais, s'il te plais....

Évidemment avec zoé c'était toujours impossible de lui dire non. Quand elle avait une idée derrière la tête, elle l'avait pas ailleurs.

- bon ça marche mais si je veux rentrer avant tu me force pas à rester.

-promis ma Dyl, à t-elle dit en levant un pousse devant elle, parole de scoot.

- je te signal que t'as jamais été scoot de ta vie zoé.

- ouais mais ça on a pas besoin de le préciser. Plus sérieusement, dès que tu veux partir tu me le dis et on s'en va c'est promis. Bon je dois te laisser j'ai un cours 1 heure avant toi. Bonne journée poulette.

-bonne journée, on se retrouve à midi pour le déjeuner.

Lorsque zoé est partit, je suis allée prendre une bonne douche avant de m'habiller. J'ai laissé mes long cheveux onduler naturellement, j'ai mis ma crème de jours et un peu de gloss. Le tour était joué. Moi et les trucs de fille comme le maquillage et tout ce qui va avec, c'était vraiment pas mon truc. Alors je préférais rester naturelle. Le temps que je finisse toute ma toilette, j'étais déjà en retard. Je me suis rendu en vitesse à la fac mais j'avais déjà 5 minutes de retard. Évidemment, mon cours de sciences sociales se trouvait au dernier étage. J'ai donc décidé de prendre l'ascenseur et de faire une petite exception à ma règle. Parce que oui, je détestais prendre l'ascenseur et j'évitais un maximum justement. Mais là c'était une urgence parce qu'il était hors de question que je me fasse remarquer en arrivant en retard devant tout le monde. Je me suis donc dirigé vers l'ascenseur et je l'ai pris en respirant , en soufflant l'air le plus paisiblement possible. Depuis mon accident, je ne supportais plus les espaces confinés. Il est vraie qu'être restée plus de 24 heures coincé dans une grotte parce que mes parents avaient décidé de m'emmener faire de la spéléologie, c'était plutôt traumatisant. Donc voilà chaque fois que je me retrouvais dans ce genre de situation, j'appliquais les conseils de la psy qui m'avait suivit pendant plus d'1 an. Elle me disait toujours: «  respire Dylane. La seule chose dont tu ai besoin, c'est de prendre ton souffle. » et c'est ce que je m'efforçais de faire. J'étais occupé à chercher le plan de la fac dans mon sac pour être sure de ne pas perdre du temps lorsqu'un étudiant est rentré. Je n'ai pas remarqué tout de suite de qui il s'agissait parce que je ne le regardais pas vraiment. Puis lorsque j'ai levé la tête, je me suis retrouvé face à Cameron Ford. Pffff. Évidemment, c'était bien ma veine aujourd'hui. Je crois que le karma était contre moi. Après toute les bonnes résolutions que je m'étais faites hier soir, il fallait encore que mon fichu karma vienne se mettre en travers. Un silence plutôt gênant s'est installé, et le fait qu'il me fixe de son regard d'acier ne m'aidais pas vraiment à respirer correctement. Quelques secondes plus tard, les lumières de l'ascenseur se sont éteintes et l'ascenseur s'est arrêté en tremblant. Intérieurement, c'était la panique en moi. Mais il ne fallait absolument pas que Cameron s'en aperçoive. Tout à coup, sa voix m'a fait sursauté:

-et merde, à t-il dit de sa voix rauque, c'est pas possible il fallait que ça m'arrive à moi ! Fais chier !

Non mais il se prenait pour quoi celui là ! Genre il était seul au monde. C'est vraie qu'une panne d'ascenseur ne pouvait pas arriver au grand Cameron Ford!
-euh peut être que tu pourrais appuyer sur le bouton d'alarme, ai-je suggéré d'une voix que je voulais calme.

-bah ouais, c'est vraie que t'es maline toi , c'est vraie que j'ai pas encore essayé tiens!

- d'accord pas la peine d'être condescendant je n'ai absolument rien dis!

Je fulminait ! Il me tapais sur le système ce pauvre type !

-ouais ben continu de rien dire c'était parfait, m'a t-il répondu avec son regard froid.

-tu sais quoi ? T'es qu'un sombre con! Parle à qui tu veux comme ça mais saches que moi je ne suis pas une de tes nombreuses admiratrices donc tu peux aller te faire mettre correctement.

Son regard m'a paru surpris un instant, mais il est tout de suite redevenu  froid.
Je me suis accroupie et j'ai remonté mes genoux contre ma poitrine. Ça y est. Je paniquais vraiment. Ce gars m'avait mis en rogne et je n'arrivais plus à respirer. Après s'être acharné sur le bouton d'urgence, il s'est tourné vers moi et j'ai senti son regard peser sur moi. J'ai levé la tête et j'ai vue ses magnifiques sourcils froncés.

- euh, tu vas bien ? Me tape pas un malaise Ste plais ça serait cool.

Je n'ai même pas pris le peine de répondre. Il fallait que je me concentre. Je commençais à trembler et je devais être livide. Une minute plus tard, j'étais à nouveau dans cette grotte. Il faisait froid. Mes parents étaient avec moi et faisaient tout pour que je vive. Tout à coup, j'ai sursauté. Cameron avait posé sa main sur mon épaule :

- sérieusement, comment tu t'appelle ? Essais de rester calme on ne va pas mourir t'inquiète.

- qu'est ce que ça peut te faire, ai-je répondu d'une voix faible qui tremblait.

Je sentais la panique en moi, et sans que je m'en rende compte, une larme a roulé sur ma joue.

- écoute, m'a dit Cameron, c'est pas grave si tu le veux pas me dire ce qu'il t'arrive. Mais ne t'inquiète pas tout va bien se passer. Quelqu'un va bien finir par venir nous aider. Donc on va sortir d'ici et ça ira mieux.

Malgré la pénombre, je pouvais quand même voir que son visage avait les traits tirés. Il commençais sérieusement à s'inquiéter et je m'en voulais d'avoir réagit ainsi. Ce n'est pas parce qu'il était odieux la plupart du temps que je devais m'abaisser à son niveau. Je n'étais pas comme ça et je ne voulais pas l'être.

- Dylane, ai-je murmuré.

- quoi ?

- mon nom c'est Dylane. Dylane spencer.

- d'accord Dylane, moi c'est Cameron Ford. Alors calme toi quelqu'un ne va pas tarder à arriver.

Rien n'allais chez moi. Ça me rendait malade de me dire que quelqu'un d'autre que zoé avait été témoin de ma crise. L'air autour de moi commençait à m'étouffer et je respirais difficilement. Alors Cameron s'est assis à côté de moi et a pris ma main dans la sienne, puis il m'a murmuré :

- J'imagine bien que tu n'es pas claustrophobe pour rien mais je ne te poserais aucune question parce que je sais qu'il s'agit de bien plus qu'une simple claustrophobie. Dis moi juste si je peux faire quelque chose pour t'aider.

- c'est gentil de ta part mais ça va aller. Il faut juste que je respire doucement. Que je prenne mon souffle encore et encore. Mais ça va aller ne t'inquiète pas.

Il a resserré sa main sur la mienne pour me montrer qu'il était là puis j'ai essayer de me calmer. Assis côte à côte, l'un contre l'autre et main dans la main, c'était tout sauf ce à quoi je m'attendais en commençant cette journée. Cameron Ford pouvait dire ce qu'il voulait, il n'était pas celui que tout le monde pensait. En fermant les yeux, je me suis efforcée d'appliquer mes propres conseils à la lettre, ma tête posé contre l'épaule de Cameron. J'espérais surtout que cela n'allais pas durer longtemps, parce qu'il était hors de question que ma crise empire et qu'on me prenne pour une folle.