Le Feu du Dragon _ Livre V

Chapitre 1. Point de vue Peter.

« Code 808. LFAD »

Voilà comment nous avions appris que notre monde venait de basculer. Un mot, trois chiffres, quatre lettres. Ce message pour les non-initiés signifiant : Guerre totale déclarée. Préparez-vous. La Femme Au Dragon.

Ce code « 808 », redoutable, dont elle seul disposait et que nous connaissions tous, elle ne l'avait utilisée que très rarement jusqu'à présent. Elle n'avait pris le soin de signer son message que pour valider la déclaration la connaissant. Un message commun, que des milliers de membres venaient de recevoir en même temps que nous. Un seul message pour tous, qu'ils soient proches ou non.

Oui. Elle venait de soulever tout un clan. Et nous avions beau avoir vu bien des choses depuis le temps... Ce message nous rappelait de très mauvais souvenir. Parce que pour qu'elle donne cet ordre, c'est qu'un problème était survenu. Un problème l'amenant à cette décision sanguine et terrifiante. Un « problème »... Un mort. Mais qui ?

Nous avions attendu leurs retours avec angoisses. Nous avions campé dans le hall, ne trouvant pas la force d'en bouger. Ni les dragons ni les démons. Tous avec le visage grave, marquant l'angoisse de ce qu'il y avait pu avoir. Hormis ce message, glacial et impersonnel, nous n'avions absolument rien reçu d'autre. Personne. Et même les démons montraient des signes d'angoisses, parce que « les deux frères réunis c'est mauvais signes » qu'ils disaient.

« C'est mauvais signe » ... Ouais. Terrifiant à quel point ils avaient raisons encore une fois. Terrifiant de voir revenir ces voitures dans ce silence de plomb, de voir les hommes descendre avant de former une haie pour laisser passer les derniers à descendre.

Et les hurlements de douleurs avaient surgit, déchirant le silence de la demeure, alors que Nyamé portait le corps sans vie de son frère. Ma main venant masquer ma bouche alors que je retenais un hurlement de colère, de douleur en comprenant l'horrible réalité affichée.

Voilà, la voilà la raison de la guerre de tout un clan : on avait tué le fiancé du Dragon. On avait tué le diable.

Nyamé avait semblé à deux doigts de parler, mais elle avait levé la main aussi vite afin de l'interrompre. Le visage même de Naëlle trahissant sa profonde fatigue, pas seulement physique mais morale. Et je devinais que les événements ayant eu lieu devaient être le pire des scénarios pour elle.

– Laisse les s'écrouler aujourd'hui, demain nous repeindrons le monde avec du sang. Demain, je ferais découvrir ce que c'est la peur à cette bande de merde insignifiante. Laisse-moi juste...

Il s'avança vers elle, l'observant avant de hocher la tête. Se laissant guider par elle pour poser le corps sans vie. Je la regardais passer avant qu'un cri de rage ne me fasse tourner la tête vers l'extérieur aussi vite, ayant juste le temps de voir Aaron exploser son téléphone contre le mur. L'observant se figer alors qu'il relevait la tête pour croiser probablement la silhouette de Naëlle. Le regard de Aaron trahissant une émotion si forte que je la ressentis aussi vite : le remord.

Les Herrero étaient donc impliqués... Encore. Encore une fois ces deux-là avaient brisé la femme qu'ils prétendaient aimer.