Chapter one ¶ Faded away

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UN LONG SILENCE vint rapidement s'installer dans la voiture alors que la maison des Baker rapetissait dans les rétroviseurs

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UN LONG SILENCE vint rapidement s'installer dans la voiture alors que la maison des Baker rapetissait dans les rétroviseurs. Halley ne put s'empêcher de froncer à nouveau les sourcils lorsqu'elle remarqua que son père n'avait pas bougé d'un centimètre. Lorsque Jil tourna au coin de la rue, la brune le perdit de vue. Elle pinça les lèvres, inquiète.

« Je crois que Papa a un problème. Ou... Ou qu'il ne va pas bien. »

Jil tourna la tête vers elle, surpris. Il étudia un instant les traits de son visage, avant de soupirer.

« Je suis sûr que tu te fais des idées, Hal. Papa allait très bien ce matin. Il doit simplement être un peu fatigué, c'est tout. Il travaille beaucoup ces derniers temps, il rentre tard.
— Mais justement ! Et s'il ne travaillait pas ? Si... S'il se passait quelque chose, de grave ? Jil, tu dois me croire. Il avait l'air tellement...
— Papa va très bien. Arrête tes histoires, déclara-t-il le plus fermement possible. »

Halley ouvrit la bouche pour protester, mais Jil pointa discrètement la banquette arrière de sa main gauche, où Soren et Mahé semblaient très intéressés par la conversation de leurs aînés. Elle sembla soudainement comprendre, aussi hocha-t-elle la tête.

« Tu as raison. Je dois être un peu stressée ces derniers temps, excuse-moi, ajouta-t-elle, malgré l'effort que cela lui coûtait de prononcer des mots auxquels elle ne croyait pas. »

Une vingtaine de secondes plus tard, les deux plus jeunes haussèrent le ton, et reprirent leur chamaillerie quotidienne. De son côté, Halley guettait impatiemment la route. Plus que quelques minutes, et Jil et elle seraient seuls dans la voiture. Il n'aurait plus aucune raison de nier ses inquiétudes.

Le trajet lui parut bien plus interminable qu'en temps normal. Certainement parce qu'elle avait plutôt l'habitude de lancer des piques à tout le monde, rendant ainsi l'ambiance plus légère et joyeuse. Aujourd'hui, elle n'avait pas le cœur à ça. Elle venait soudainement de prendre conscience que s'ils venaient à perdre leur père, ils seraient officiellement seuls. Et Halley ne se sentait pas encore prête à affronter la cruauté et la complexité de la société actuelle. Elle avait déjà du mal à survivre au lycée, alors elle ne pouvait même pas s'imaginer s'en sortir dans la vie active.

Lorsqu'une des portières arrières claqua, Halley réalisa qu'ils étaient arrivés au collège. Jil était descendu, Soren aussi. Seul restait Mahé, qui fixait sa sœur de son regard posé. Halley se tourna vers lui, un sourire triste aux lèvres.

« Si j'étais au courant de quelque chose, je t'aurais prévenue, assura Mahé.
— Je sais, Mahé. Je sais.
— Tu sais bien que Papa ne viendrait jamais nous parler de ses problèmes. Et je pense qu'actuellement, il en a. Alors... On aura beau le questionner, chercher, on ne trouvera rien. S'il a décidé de ne rien nous dire, alors ce sera le cas, continua-t-il, d'une voix qui se voulait douce.
— J'aurais pourtant aimé qu'il le fasse. Je lui ai dit, tout à l'heure : on est plus forts tous ensemble, pas séparés. Je crois qu'il n'a pas compris le message que j'essayais de lui faire passer.
— Il faudrait déjà que le message passe de ton côté. Ce n'est pas le tout de le dire, il faut aussi y croire. Si jamais... Si jamais il arrivait malheur à Papa, enchaîna-t-il d'une traite, visiblement effrayé par le poids de ses paroles, on ne serait pas seuls. On serait ensemble. »

H like HeroOù les histoires vivent. Découvrez maintenant