𝙐𝙣 𝙖𝙢𝙤𝙪𝙧 𝙚𝙣𝙣𝙚𝙢𝙞 { TERMINÉ }

Partie 7✒

En marchant dans les rues du village, et en attendant d'arriver à ma destination, une question me trotte dans la tête.
Où était Jack tout à l'heure à l'école ? Pourquoi ne m'a t- il pas défendu quand Hanna est venue me parler ?
Peut être qu'il n'était pas là. Il devait sans doute être malade...

Mais je sais où je vais sûrement le trouver : dans notre cabane. Une cabane pas très loin de chez moi, dans un arbre. Celle-ci à été construite par mon père, ainsi que celui de Jack. Loïc les a aussi aidé.
Je me rappelle encore de mon père portant les planches en bois, aidé de son frère jusqu'à un grand chêne que j'avais choisi avec Jack. Nous attendions tellement ce moment que nous ne pouvions pas rester sur place à rien faire. On courais partout dans les bois, sautant de joie jusqu'à ce que mon père vienne nous voir en nous disant que notre petit chez nous était enfin prêt. Une maison dans un arbre rien que pour nous, deux jeunes amis, un peu fous parfois...

Arrivée devant le grand chêne majestueux, j'avance lentement, sans faire de bruit. J'ai bien l'intention de faire peur à Jack. Chacun son tour... Je pense en rigolant. Puis je monte les barreaux de l'échelle, un à un en faisant attention à ne pas marcher sur le quatrième, celui-ci craque chaque fois qu'on le touche. Je suis habituée maintenant à connaître les moindres petits détails de cet endroit. Je monte encore et soudain, un homme tousse au dessus de moi. C'est bon, il est là. Je vais pouvoir mettre mon plan à exécution, afin de moi aussi, avoir ma petite dose de rigolade.

Mais je m'arrête net au moment où ma tête dépasse le dernier barreau.
Il y a un sac, un sac que Jack n'a pas.
Il y a aussi des feuilles étalées sur le sol, comme pour faire un matelas.
Je distingue le bout de chaussures. Rouges. Elles sont rouges alors que celles de Jack sont blanches. Mais qui est cet homme ? Jamais quelqu'un n'est venu dans notre cabane comme cela. Je décide de me lancer et me redresse sur les planches de la cabane. Puis j'avance, cette fois je n'ai plus l'intention de faire peur, mais bien de découvrir quelque-chose. Où plutôt quelqu'un.

Je contourne lentement le tronc du chêne derrière lequel se trouve un homme. Un homme que je ne connais pas, je ne l'ai jamais vu ici dans le village. Il doit avoir une vingtaine d'années, il a les cheveux châtains, les yeux bleus, plusieurs gros sacs sont entassés autour de lui. Et un parachute... il ne me faut pas plus de temps pour comprendre. L'anglais... Cet homme est le plus recherché. Celui qui attend d'être assassiné par les allemands, celui dont la personne qui le trouvera aura une récompense...
Je remarque rapidement que ce pauvre homme est blessé, à l'épaule. Il saigne et n'a pas vraiment l'air en bon état.

Au moment où il me remarque, une lueur de panique passe dans ses yeux.
Il se recule d'un coup, comme si la personne qui allait le fournir aux allemands était moi.
- He... hello. Me dit-il en bégayant.
I'm English... but please don't say anything !

Je ne parle pas l'anglais. Mais j'arrive tout de même à le comprendre un peu.

- Bonjour, je m'appelle Elana. Lui dis-je en exagèrant sur les syllabes. Et en me pointant du doigt, pour qu'il comprenne qu'Elana, c'est moi.
Je ne vais rien te faire, n'ai pas peur.

Il a l'air plus rassuré, et me serre même la main. Je suis obligée de me pencher vers lui car il ne peut pas bouger.

- Vous vous appelez James c'est ça ? Lui demandais-je en me rappelant ce que j'avais entendu plus tôt à la radio.

Il hésite. Je lui souris pour qu'il sache que je suis quelqu'un de confiance. Mais qu'est-ce qu'une gamine de 16 ans peut-elle bien lui faire de mal ?

- Hum... yes. It's me. James Ricainth.

- Ok. Je vais vous aider rester tranquille, ne bougez pas !
Aussitôt, j'attrape des couvertures dans un coin de la cabane et lui pose sur ses jambes, j'installe la deuxième derrière sa tête, qui lui sert d'oreiller.
J'ouvre ensuite mon sac et en sort une part de brioche qui m'étais normalement adressée pour mon goûter. Mais James en a plus besoin que moi. Je lui prête également ma bouteille d'eau.

- Merci beaucoup. Vous être gentille petite. Je n'ai pas pu m'empêcher de rire, il ne parle peut être pas très bien le français mais il y arrive, contrairement à moi qui ne parle pas un mot d'anglais.
Nous rions tous les deux, comme si nous nous connaissons depuis toujours...