Avant de partir, je prend soin de ranger la cabane. Je rassemble nos affaires et les range dans mon sac à dos. Ensuite je balaie le sol pendant que Jack change les pansements de James. Cette fois, je ne m'aventure pas à regarder sa blessure...
La nuit commence à tombée, c'est le bon moment pour partir. Il fait sombre et il y a donc moins de chances que nous nous fassions repérer.
Jack prend mon sac à la main et nous commençons à descendre les barreaux de l'échelle. Je passe en première, ensuite Jack puis James.
Quand j'arrive en bas, Jack est encore en train d'aider James à descendre.
Avec son épaule blessée, il a des difficultés dans tous ses mouvements.Nous marchons vite, sans faire de bruit. Je voulais allumer ma lampe torche mais Jack me l'a interdit, pour ne pas prendre le risque de se faire repérer. Après avoir traversé le bois, il ne nous reste plus que quelques mètres avant d'arriver chez moi. J'aperçois déjà ma maison mais ce n'est pas encore gagné. Il faut maintenant passer devant la maison des Chevrier. Et ils ont un chien...
Jack nous fait signe de ralentir. On avance lentement, caché par les buissons. Nous entendons un craquement qui proviens de la maison des Chevier. On s'arrête net. Plus personne ne bouge et je me retiens même de respirer.
Après quelques secondes d'attente, un homme sort de la maison. Il fait quelques pas dans notre direction, il n'est plus qu'à quelques mètres de nous. Puis il allume sa lampe avant de balayer les buissons où nous nous cachons de son faisceau lumineux.- C'est bon chérie tu peux te rendormir, il n'y a personne ici. Ça devait être dans tes rêves, dit-il à sa femme en rentrant dans la maison.
Nous attendons que la porte se referme et continuons notre chemin lentement.
En sortant du buisson, une branche recouverte d'epine vient s'accrocher sur l'ourlet de mon pantalon, m'érafflant la cheville au passage.
C'est James qui m'aide à m'extraire du buisson.Arrivés devant chez moi, il ne nous reste plus qu'à traverser la cour.
Je réfléchis déjà à ce que je vais dire à mes parents. De toutes façons, nous n'avons pas d'autres choix que de garder James chez nous. Où va t-il aller sinon ?Nous n'avons même pas le temps de marcher jusqu'à la porte, que déjà, une lumière s'allume à l'intérieur de la maison. Elle se propage jusqu'à nos pieds. On a juste le temps de voir la poignée de la porte bouger, et déjà, une ombre se trouve sur le palier.
Ce n'est pas ma mère, c'est un homme, mais ce n'est pas non plus mon père;
Ses épaules sont plus larges que lui, il paraît plus jeune malgré que je ne puisse pas voir son visage. Jack me regarde, il sait... Bastien. Bastien est revenu en France. Mon frère est là !Je me précipite vers lui. Dix mois que je ne l'ai pas vu. Dix moi sans avoir sa présence à mes côtés, sans pouvoir lui parler autre qu'à l'écrit.
Je me jète dans ses bras et mes jambes s'enroulent autour de sa taille.- Tu m'as manqué soeurette, me chuchote t-il en rigolant.
Tu as grandi depuis le temps...- Toi aussi tu m'as manqué, je lui répond les larmes au yeux.
J'aperçois mes parents dans la cuisine. Ils sont debout côte à côte. Ils ont l'air heureux mais je vois bien qu'il y a quelque chose qui ne va pas...
Bastien me repose et je me tourne vers Jack et James. Je leur fait signe de venir nous rejoindre.
Jack n'hésite pas une seconde, mais James avance à petits pas. Il ne connais pas ma famille et il se méfie. J'aurais fais la même chose si je me retrouvais chez quelqu'un que je ne connais pas, d'autant plus si je suis recherchée par tout le monde.Jack serra la main de Bastien et salua mes parents qui se sont rapprochés de l'entrée.
- Bastien, papa, maman, je vous présente James Ricainth. Le parachutiste anglais qui avait disparu...
Mon père s'avance de quelques pas vers lui, puis lui tend la main.
- Enchanté James. Appelez- moi Jean. Je suis le père d'Elana.- Bonjour Jean, lui répond t-il, toujours avec son accent anglais.
Ma mère le salua à son tour, puis nous entrons tous à l'intérieur.
Jack est réparti chez lui car ses parents allaient s'inquiéter.Nous nous asseyons autour de la table de la cuisine. Mon père entame la discussion:
- Elana, tu aurais dû nous prévenir avant que tu avais retrouvé James ! Commença t--il fermement.
- Mais papa ! Je vous ai prévenu ! Je vous ai écrit un mot avant de partir.
- Ça ne suffit pas Elana ! Tu aurais dû venir nous le dire tout de suite et surtout en direct ! Pas par un stupide papier ! Nous sommes tes parents jeune fille ! Tu dois nous parler.
Je ne savais plus quoi répondre.
Par chance, mon frère vient à mon secours:- Bon maintenant tout ça est fait, on ne peut plus revenir en arrière.
Ela, que comptes-tu faire de James ?
Il ne va pas rester tout seul dans la cabane et dans le froid ?- Heu... Non. En fait, j'allais vous en parler... j'aimerais beaucoup que James vienne chez nous. Il est en danger tout seul à la cabane, si les boches le prenne, on est foutu !
Il y a un silence. Tout le monde me regarde comme si j'allais rajouter quelque chose.
- Très bien, repond ma mère. Mais à une condition.
Je ne l'écoute même plus, je suis tellement heureuse que James puisse venir habiter chez nous. Il va pouvoir dormir sur ses deux oreilles pendant quelques jours.
- Qu'il dorme dans la chambre d'ami et aussi qu'il se cache au grenier dès que quelqu'un vient frapper à la porte. Même si c'est quelqu'un qu'on connaît. On ne peut faire confiance à personne ici !
Après que Bastien est traduit tout ce qu'on venait de dire, il remercie mes parents pour leur acceuil et nous lui faisons visiter la maison et sa nouvelle chambre.
Pour combien de temps James aller devoir vivre avec nous ? Que se passera t-il si les allemands le trouve ici ? Je m'endors encore une fois, avec des questions plein la tête.
VOUS LISEZ
𝙐𝙣 𝙖𝙢𝙤𝙪𝙧 𝙚𝙣𝙣𝙚𝙢𝙞 { TERMINÉ }
Ficção HistóricaElana, 16 ans est victime de la guerre de 39/45 comme le subit toute la France. Mais alors que sa vie tourne au cauchemar entre les bombardements et les fusillades, elle rencontre un jeune soldat allemand, qui peut être, fera renaître une lueur d'e...