Partie 17✒

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Nous sommes déjà dimanche soir.
Demain je retourne à l'école. La seule chose qui puisse me rassurer pour demain et le fait qu'il y aura Jack.
J'espère que cette fois il me défendra si les filles recommencent...

Je n'ai rien mangé aujourd'hui. Mes parents disent qu'on peut rester une journée sans manger pour garder la faible portion de nourriture de nous on fournie les allemands.

On frappe à ma porte. James entre avec une lettre à la main. La même que le facteur nous a donné hier.

- Je voulais l'ouvrir avec toi, me dit-il en la jetant sur mon lit.

- Alors ouvrons la ensemble, je répond en souriant.
Est-ce qu'elle vient de ta tante ?

- Oui. Il y a son adresse derrière.
James commence par déchirer l'enveloppe sur laquelle est écrit le nom de mon père, pour ne pas éveiller les soupçons des allemands.
Il retire ensuite une lettre écrite avec beaucoup de soin.

- Tu veux la lire ? Me demande t-il.

- Vas-y, elle est pour toi.

James se racle la gorge avant de commencer :

- James chéri, tu n'imagines pas à quel point j'étais heureuse de lire ta lettre ce matin. Tu es vivant ! Je t'avoue que je n'y croyais plus... Tout le monde ne parlait que de toi, même à la radio et dans les journaux. Je n'aurais pas supporter de perdre mon neveux en plus de ma soeur. J'espère que tu es dans une bonne famille, qu'ils sont gentils et que personne ne les trahiront. Mais tu ne peux pas rester là-bas, je t'en pris, rejoints-moi à Soullans mardi au plus tard. Tu connais la maison. Je t'embrasse bien fort, et reviens vite. Tante Elisabeth.

Un long silence s'en suit. Je ne sais pas quoi dire. D'un côté, je suis heureuse pour James que sa tante lui ai répondu mais de l'autre, je suis triste car James va devoir nous quitter...

- Alors tu vas partir ? Je lui dit.

- Oui... Je ne peux pas rester éternellement ici, tu comprend ? Il faut bien que je parte un jour ou l'autre.

- Mais comment tu vas faire pour rejoindre ta tante ? Les allemands vont te voir...

- Mais non... J'y arriverai. Je prendrais le train jusqu'à Challans. Le village est juste à côté.

- Est-ce qu'on se reverra ? Je demande d'une petite voix. Il faut dire que j'ai peur de la vérité. Il y a très peu de chances que nous nous retrouvions.

- Bien sûr que oui ! Je vais pas rester à Soullans sans revoir ma petite Elana ! Me dit-il en me prenant dans ses bras.

- Mais tu pars quand alors ?

- Demain matin. Je pense arriver à temps en Vendée.

- D'accord.

- Et bah alors ? On veut pas quitter son anglais préféré, me dit James en me poussant du lit.

Nous rigolons pendant de longues minutes. La dernière fois peut être. Malgré nos derniers moments de complicité, je ne peux m'empêcher d'être triste en pensant au départ de James.
    
                                 ...

Le lendemain matin, ma mère me réveille pour que je parte à l'école. Elle tire les rideaux, laissant entrer dans la pièce, un soleil radieux.
Je m'habille et descend les escaliers. Des sacs sont entassés dans l'entrée.
J'avais presque oublié que James devait partir...

Il surgit de nulle-part derrière moi en rigolant. Vu de cette façon, personne n'aurait cru à un adieu.

- Tu pars maintenant ? Je lui demande.

- Oui... on se reverra bientôt, je te le promet ok ? Me dit-il en me prenant dans ses bras.

- J'espère oui. James... Il faut que je te donnes quelque chose.
Je sors mon carnet que j'avais caché sous mon pull et le lui tend.

- Mais... Elana c'est le tient ! Tu ne peux pas me le donner...

- Maintenant ce sera le tient, je le coupe en l'embrassant sur la joue.
Il m'embrasse à son tour avant de se tourner vers mes parents qui étaient au fond de la pièce.

- Merci pour tout, c'est grâce à vous que je suis encore là, leur dit-il en riant.

- Et on sera toujours là James ! Répond mon père.
Ils s'embrassent tour à tour et James serre mon frère dans ses bras. Je les entends se chuchoter quelque chose mais je n'arrive pas à savoir quoi, James donne un petit objet à mon frère que celui-ci glisse rapidement dans sa poche.

Vient le moment de se quitter pour de bon. James prend ses sacs sur son épaules et mon père lui ouvre la porte. Je sens déjà les larmes me monter aux yeux mais je me retiens. Je ne veux pas encore une fois, paraître faible. Surtout pour la dernière fois où je vois James.

Nous le regardons s'éloigner dans le chemin et, juste avant de tourner au coin, il se retourne pour nous faire un denier signe de la main. Ce moment me rappelle quand Bastien nous a quitter pour partir en Angleterre.

Mes parents, moi et mon frère avons accomplis un acte courageux qui est celui de cacher James. Parce que nous sommes résistants, que nous sommes aussi appelés "les justes", mais aussi que nous sommes nous, des êtres humains ayant un coeur.

𝙐𝙣 𝙖𝙢𝙤𝙪𝙧 𝙚𝙣𝙣𝙚𝙢𝙞                             { TERMINÉ  }Où les histoires vivent. Découvrez maintenant