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JESSICA

J'ouvre soudainement les yeux, faisant face à une lumière naturelle. Je n'arrive pas à respirer, ma poitrine est bloquée. J'essaye de me forcer à prendre de l'air mais mon buste se contracte et une douleur atroce y parvient. Cette souffrance fait couler des larmes le long de mes joues. J'essaye de crier, qu'on me vienne en aide mais j'ai vraiment un problème de respiration qui m'en empêche. Je viens à peine de revenir à la vie. Si j'ai été sauvée, il y a une chance pour qu'il y ai d'autres survivants. Ou bien je suis arrivée au paradis. Ou en enfer ? Je ne suis pas un ange. Mais je reste positive. Je persévère, j'essaye de survivre, contractant mes poumons à en mourir. Il me semble entendre des  paroles d'encouragements et sentir des mains posées sur ma poitrine, mais c'est sûrement le fruit de mon imagination. Quand la douleur atteint un point insupportable, je tousse et crache de l'eau. Je recouvre enfin mon oxygène, mais ma respiration est irrégulière. J'ai la terrible impression qu'on m'a étranglé pendant des heures en me ramenant à la vie à chaque fois, et qu'on s'est enfin décidé à arrêter cette torture. J'arrive enfin à me redresser, et découvre un lit disposé au centre d'un petit engin qui tangue un peu. Est-ce-que Dieu me punies en me faisant revivre les derniers moments de ma vie ?

Mes yeux me piquent, j'imagine qu'ils sont rouges et bouffis. Ma vue retrouve sa clarté. Je suis tellement perturbée par la situation que je ne remarque pas la présence de la femme brune à mes côtés. Elle pose sa main sur la mienne, pour me rassurer, ce qui me fais sursauter. Elle porte un casque de... d'hélicoptère ? Toutes les images de ce que j'ai vécu dernièrement me reviennent en tête. La panique s'empare de moi. Je cherche à quitter cet horrible transport qui m'effraye. Au bord du désespoir, je tourne la tête et aperçois Raphaël. Son corps inerte n'est qu'à quelques centimètres de moi, et un sauveteur s'acharne sur la tache de lui redonner la vie. J'attrape sa main et y exerce une pression en espérant qu'il la sentira. J'entends les hélices qui tournent au dessus de ma tête. Je ne me sens pas en sécurité, même si Raphaël est là. Parce que son corps est présent, certes, mais son esprit ne réponds pas à l'appel. Et mon esprit sera tourmenté si je ne suis pas certaine qu'Arthur et Mathias vont bien. Je me lève difficilement du lit mais la femme me repousse de force. Elle me regarde tendrement :

- Chérie, ne t'inquiétes pas, on va arriver à l'hôpital et te soigner. Tout ira bien.

Elle a un petit accent américain, et me dire que je suis bel et bien arrivée à destination n'arrive pas à me remonter le moral. La femme caresse lentement mes cheveux, dans un geste si intime... si maternel.

- Raphaël, je parviens à articuler avec une voix étrangement rauque. Il faut le sauver.

- On fait de notre possible pour retrouver un maximum de survivants et sauver tous les passagers.

Comme s'ils allez tous les retrouver. Et mes cousins ? Ils les retrouveront mort, si c'est le cas. J'ai vu Stéphane sombrer devant mes propres yeux !

Mes vêtements mouillés me collent à la peau, je déteste cette sensation. J'attends patiemment que le bruit des hélices diminue, annonçant l'attérisage. On ouvre les portières, la lumière du soleil m'éblouis. Je n'arrive pas à croire que je respire encore. Si je suis vivante, pourquoi Raphaël ne respire toujours pas ? J'entends les sirènes d'une ambulance, reflétant les couleurs du girofard sur ma peau. Des médecins se précipite vers moi, tirant le lit hors de cet hélicoptère. Je voudrais tant me débattre, tant leur crier de le sauver, de laisser ma main dans la sienne, mais je suis à bout de force. Tant d'agitation me perturbe. On me pose un masque pour que je respire mieux et je ne vois que le plafond blanc de l'hôpital défiler sous les yeux. Je me retrouve dans une salle blanche remplie de perfusions et d'autres objets de médecine. J'ai toujours détesté les hopitaux. J'y suis allé deux fois dans ma vie, et pas une fois de plus. Et maintenant, m'y revoilà. Je suis séquestrée dans une salle blanche, fade, qui me rappelle à quel point les dernières heures que je viens de vivre sont minables.

CRASHOù les histoires vivent. Découvrez maintenant