Chapitre 3

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J'étais assise à côté d'Ana. Oui c'est étonnant. Oui je n'ai pas eu le choix. Nous étions en cours d'Art Plastique. La professeure ne doit certainement pas cautionné cette guerre de clan, elle a donc fait en sorte de nous mettre à côté d'un Bordeaux. Je ne sais pas si c'est une chance d'être à côté d'elle ou pas. D'une certaine manière oui, je n'ai pas Godzilla à côté de moi. D'une autre non, car je me bagarre avec elle. Mais la professeure ne remarque rien, je crois qu'elle a oublié ses lunettes et son sonotone. Pour le premier cours la professeure avait décidé de travailler sur la peinture. Je vous laisse imaginer le désastre. En gros, j'ai éternué et j'avais le pinceau dans la main. Mais ce n'était pas un éternuement prévu, genre il m'a surprise. Du coup j'ai amélioré la face de Diablotin. Je me souviens même que Harry au loin se cognait fictivement sa tête contre la table pour illustrer ma connerie. Voilà. A la fin nous avons fini en œuvre de Picasso et chez l'adjoint du proviseur. Nous sommes assises dans le couloir.

– C'est de ta faute, t'es une catastrophe ambulante, me lance Ana

– J'm'en fiche. T'es insignifiante.

– Pardon ?

Je crois que c'était la remarque que je ne devais pas sortir. Ana se leva et se plaça devant moi. Je me lève à mon tour. Je ne vais pas lui laisser l'avantage non plus. Et la bagarre éclata. J'ai sentis un coup de poing dans le ventre plutôt bien placé. Par réflexe j'ai essayé de la mettre par terre. En vain. Alors a cet instant soit j'étais par terre, et elle a cheval au-dessus de moi. Je tentai de retourner la situation mais elle avait placé ses genoux d'une manière pour que je n'y arrive pas. Elle attrapa ma cravate. Et la seule connerie qui m'est venue en tête c'est :

– Oh non je ne sais pas faire les nœuds de cravate.

A ce moment-là, elle me regarde et rigole. Mais un vrai rire. J'en ai profité pour basculer et me retrouver au-dessus. Avec moins de classe évidement. J'ai juste posé mon fessier sur son bassin. Son visage notait une pointe d'étonnement.

– Pourquoi tu rigoles ? Dis-je en faisant la moue

– Pourquoi tu me parles de nœud de cravate ?, ajoute-t-elle en continuant à se foutre de moi

– Bah je ne sais pas les faire... Ça fait une semaine que je garde le nœud de Mamie Biscotte.

– Attend, tu parles de Madame Camel ?

– Ah ? Elle porte le nom des cigarettes là ?

– Oui... Tu me désespères sérieux.

Puis nous éclations de rire. On avait même oublié que l'on avait les figures pleines de peintures. L'adjoint nous trouva par terre.

– Tout va bien mesdemoiselles ?

– Oui oui, elle se sentait pas bien du coup je lui mets les jambes en l'air, dis-je tout en lui soulevant les jambes

– Mais c'est bon tout va bien, rajoute Ana

Il se racle la gorge et nous fit rentrer. Ana me murmura en se levant :

– Tu voulais ne pas lui montrer mon cul aussi.

On se mit à rire. Mais je viens de capter. La jupe. Bordel mais qui a inventé ça.

Monsieur le proviseur adjoint s'était mis à rire envoyant nos têtes, il nous donna des lingettes. Il nous demanda comment était ce arrivé. On lui a dit la vérité. Il ne va pas faire le faux avec nous hein, on sait très bien que la professeure d'art plastique lui a tout raconté. Du coup, pour notre honnêteté et pour la scène à laquelle il a assisté dans le couloir, il ne nous a rien mit. Même pas d'avertissement. En sortant du bureau, on reprit notre fou rire. Je ne la reconnais même plus. Le petit truc diabolique à une âme, des émotions, des délires. Je suis choquée. Sur le chemin en direction du cours d'Art, je lui posai alors quelques questions.

MémoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant