Le piment de la vie (Ah, l'aventure...)

Exercice de style ~ Hernani, Victor Hugo

Quelques révisions s'imposent avant le bac de littérature qui approche à grand pas ? Voici la pièce Hernani, de Victor Hugo, racontée du point de vue d'un personnage de l'histoire.

Je vous mets au défi de deviner lequel… mais ça ne devrait pas vous poser de problème particulier. XD

Oh, et si vous lisez ceci en parallèle avec la pièce, vous pourrez retrouver plusieurs répliques et pensées en commun ! ;)

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Que je l'aime. Ah, que je l'aime ! Doña Sol, ma douce, ma belle, mon amour... Je rêve chaque soir de l'embrasser, de l'effleurer, de passer mes doigts dans sa soyeuse chevelure d'ébène.

Je vois déjà sa porte dans l'ombre dans la nuit. Je m'approche... Je n'ai pas le temps de frapper que la duègne Josepha m'ouvre aussitôt.

Et je la vois.

Ce teint de porcelaine, ces lèvres roses qui ne demandent qu'un baiser... Elle s'approche avec la grâce d'un ange, s'enquiert de ma propre santé, mais je lui répète qu'avec elle auprès de moi, la tempête n'est pas plus qu'une brise d'été.

– Donc le duc est absent du château ? m'informé-je.

Le duc, don Ruy Gomez. Son oncle, épris d'elle. Je me rappelle encore avec fureur du baiser qu'il lui a volé. « Presque un baiser de père », assure ma belle. Que nenni ! Un baiser d'amant, de mari, de jaloux, oui ! Si je pouvais emporter doña Sol avec moi, elle n'aurait pas à se marier avec un vieillard tel que lui.

– Je vous suivrai.

Que... Impossible. Cela ne sied pas à une personne de son rang, cela ne sied pas à sa divine beauté !

– Je vous suivrai.

Non ! Non. Le duc est riche, lui. Il pourra satisfaire le moindre de ses besoins. Trésors, titres, bonheur... Il n'a pas de tache au vieux nom de son père.

Mais elle ne veut rien entendre. Partir demain, à minuit ? Je bois ses paroles, sans jamais m'en rassasier. Elle me fait la plus belle confession qui soit, et je ne peux que l'étreindre avec hardiesse.

– Ange !

Et pourtant, je ne puis me décider à accepter. Veut-elle vraiment d'un bandit ? d'un brigand ? Je...

– Quand aurez-vous fini de conter votre histoire ? Croyez-vous donc qu'on soit à l'aise dans cette armoire ? s'exclame un homme en surgissant de l'armoire.

Par tous les Saints, qui est cet individu ? Et que faisait-il dans cette armoire ?!

Doña Sol se réfugie dans mes bras, mais je ne peux détacher mon regard de cet intrus. Ma main se pose instinctivement sur la garde de mon épée.

Il s'introduit dans la chambre de ma bien-aimée, s'y cache, et qui plus est... déclare qu'il l'aime !

– J'ai vu dans sa belle âme tant d'amour, de bonté, de tendres sentiments, que Madame, à coup sûr, en a pour deux amants.

Oh, lui, il semblerait qu'il soit pressé de tâter de ma dague ! Il ne souhaite pas dévoiler son identité ? Je n'en ai que faire.

Nous tirons nos épées.