Quand des filles cinglées débarquent chez les BTS...

Chapitre 4

PDV Maëva

Elle a vraiment une sale tête. Du chou partout sur elle. Les cheveux en vrac. Elle a besoin d'un câlin ! Je m'approche et l'enlace. Elle ne s'y attend pas apparemment. Mais elle se laisse faire. Je me détache d'elle et lui prend la main. Je l'entraîne vers une salle de classe vide. Lily n'est plus là. J'espère que Luke a réussi à se cacher parce qu'il va passer un sale quart d'heure. Al quant à elle ne nous lâche pas d'un pouce. Elle sort de son sac un uniforme tout propre et le tend à Audrey.

Audrey : Merci.

Alicia : Pourquoi tu ne t'es pas battue ?

Audrey : J'ai paniqué.

J'interromps Al qui allait répliquer.

Moi : C'est pas grave poulette.

Audrey : Poulette ?

Elle hausse les sourcils.

Moi : Poulette, Audrey, mon Pigeon, c'est pareil.

Soudain elle éclate de rire. Je suis surprise.

Audrey : D'où tu sors ces affaires Al ?

Al : Je suis venue pendant les vacances et j'ai déposé des tenues de rechanges dans mon casier. Je savais que Luke ne lâcherai pas l'affaire.

Maëva : Et moi j'ai pris des sandwichs car s'il nous empêche de manger, on pourra quand même se remplir l'estomac.

Je sors de mon sac des chips et des sandwichs.

Audrey : Merci les filles. Vous êtes les meilleures !

Elle enfourne dans sa bouche de la nourriture.

Moi : Tu sais très bien que ça peut arriver à n'importe laquelle d'entre nous. Il faut être solidaire.

Al : D'ailleurs où est passée Lily ?

Audrey : Je sais pas mais son regard m'avait flipper tout à l'heure.

On se tait. Seuls les bruits de mastication de ma meilleure amie (l'une de mes trois meilleures amies pardon) troublent le silence. On est perdues dans nos pensées, chacune attendant que l'autre parle. C'est Audrey qui romp le silence.

Audrey : Au fait comment vous m'avez trouvé? D'ailleurs on est où ?

Moi : Dans la partie arrière du lycée. Personne ne vient jamais ici.

Pendant qu'on se dirige vers le réfectoire (il n'y a pas assez de sandwichs) on lui explique qu'on la vue passer devant nous en courant et qu'après avoir vu Luke à ses trousses, on a pas hésité. On arrive devant le self tout en discutant. Je cherche les garçons du regard mais je ne les trouve pas. Tant mieux. On prend des plateaux, on se sert et on va s'asseoir. Je prend mon yaourt et commence à le dévorer. Les filles me regardent bizarrement.

Al : Tu manges pas tes carottes râpées ni ton gratin ?

Moi : Si mais après le dessert.

Leurs yeux ressemblent à des soucoupes. Elles se regardent, abasourdies. C'est tellement drôle à voir. Je souris, on se regarde encore une fois et on explose de rire. Autour de nous, des gens se retournent et se demandent ce qu'il se passe. Il doivent nous prendre pour des folles à rire comme des bécasses. Quelqu'un tire la chaise à côté de moi. L'odeur du sang me chatouille les narines et je n'ai pas besoin de regarder pour savoir que Lily est de retour. Elle ne parle pas et on ne lui pose pas de questions. Même si elle ne parle quasiment jamais, il lui arrive de nous conter certaines choses et je n'ai pas envie de vomir mon repas. Ça peut attendre ce soir. On finit de manger dans la bonne humeur.

La sonnerie retentit. En soupirant, on attrape nos sacs et on se dirige vers notre salle. Le peu d'élèves rassemblé devant la porte (environ 13 personnes) m'étonne. Mais je me rappelle qu'on a coréen pendant 3 heures cet aprem. Mon visage s'illumine d'un sourire. Le prof arrive et on rentre. Les filles et moi on s'installe au fond de la classe. Le prof ne perd pas de temps. Il est déjà debout, une liasse de papiers à la main.

Le prof : Bonjour tout le monde, je suis monsieur Flynn.

Tous : Bonjour monsieur.

M.Flynn : On ne perd pas de temps. Vous allez me faire un petit contrôle pour voir où vous en êtes.

On se regarde tous dans l'incompréhension et c'est Al qui nous traduit la phrase du prof en anglais. Je vous ai dit qu'Al avait un don pour les langues ? On dirait presque une surdouée. Lily est très forte aussi. Elles sont les deux premières de la classe. Mais elles sont quand même amie. Meilleures amies pardon. En fait, on se complète bien toutes les quatre. Je crois... Attendez je m'embrouille. Laissez-moi recommencer.
Al est la plus forte en langues. Elle parle presque couramment le coréen. Enfin, c'est mon impression.
Lily est tellement douée en dessin, en danse et en rap qu'une grande université lui a proposé de l'acueillir malgré son jeune âge. Elle a refusé parce-que ça voudrait dire nous quitter nous.
Audrey est une bête en maths, en chimie, en SVT... fin bref c'est la scientifique du groupe. Chez elle elle révise le programme universitaire. Et après c'est moi qu'on traite de cinglée. Pfff...
Et moi, je suis le petit canard du groupe. Je ne sais rien faire. Enfin, une fois Al m'a giflé. Elle m'a dit que si je me dénigrais encore une fois j'aurai affaire à elle. Selon les filles, ma voix est magnifique et je danse super bien. Mieux que Lily. Ça me fait tellement plaisir qu'elles pensent ça que petit à petit, je me suis mise à m'aimer. Du coup on se complète bien finalement.

*Élipse 1 heure*

Le prof nous laisse sortir 5 minutes. Le contrôle était plutôt simple. Y a que Audrey qui râle. Le littéraire, c'est vraiment pas son truc. Al s'étire.

Al : C'était fastoche !

Moi : Ça peut aller.

Al parle souvent dans sa langue natale. Elle a peur de l'oublier. Du coup ses textos sont écris en français. Et nous on s'amuse à lui répondre en anglais. C'est marrant. Et puis ici personne ne parle français sauf nous. Du coup, pas besoin de s'éclipser quand on veut parler en privé. C'est pratique. Lily ne dit rien. Comme d'habitude quoi.

Al : Au fait, l'une d'entre vous sait pourquoi notre année est censée être exceptionnelle ?

Audrey : Tu parles de ce que M.Cole nous a dit l'année dernière ?

Al hoche la tête. Personne ne sait de quoi il parlait. Bien sûr, on pense à un voyage en Corée du Sud ou un truc sur genre. Mais bon. On ne se fait pas trop d'illusions.

Moi : Les filles j'ai écris une nouvelle chanson.

Ouah le truc qui n'a vraiment aucun rapport.

Al et Audrey : Vas-y montres !

Lily se tait, on a l'habitude. Je sors un carnet de ma poche et leur montre une page. Elles lisent en silence puis elle s'exclament :

Les filles : C'est génial !

Même Lily a crié. Je souris, satisfaite. On retourne en classe.