Chapitre 11

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 Quand j'étais plus jeune j'avais beaucoup d'amis , beaucoup trop et c'est en grandissant que j'ai compris que ça ne voulais rien dire

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Quand j'étais plus jeune j'avais beaucoup d'amis , beaucoup trop et c'est en grandissant que j'ai compris que ça ne voulais rien dire. Aujourd'hui ce que je voudrais le plus c'est soit avoir une amie qui comprendrait ce que j'aurai à dire et qui ne se vexerait pas à la moindre remarque que je ferai soit qu'on me laisse en paix  et qu'on n'essaie pas de me changer "pour mon bien" , le monde d'aujourd'hui crée une image filtrée , l'image crie qu'elle est fausse , qu'elle est  impossible à imiter dans la réalité et que fait-on ? On essaie de se convaincre que c'est faisable. Triste. Se voiler la fasse pendant toute une vie serait sûrement l'une des choses les plus horribles qui soient , se réveiller un jour en ressentant la douleur de la vieillesse et y rajouter celle du regret de n'avoir jamais vécu car on était beaucoup trop occupé à faire semblant .
   «Aurore ! Aurore !»
La voix familière me fait me retourner .
«Tu m'as tellement manqué , je t'ai cherché partout , où t'étais bon sang ?»
«Tu m'as cherché partout ? Ça fait une semaine depuis que la rentrée des classes a eu lieu , en plus il y avait un affichage , peu clair je te l'accorde mais pas assez pour ne pas me retrouver et avoir à me chercher pendant si longtemps » dis-je calmement.
«Tu ne changeras jamais , tu réponds par deux mots grand Max quand on te parle mais si c'est pour nous faire sentir tout petits tu fais un plaidoyer » elle me scruta du regard en penchant la tête sur le côté en souriant et ajouta «et pour ma défense on vient de rentrer de vacances , notre vol de la semaine dernière a été annulé et me voilà bien contente d'avoir raté les jours les plus pénibles , les premiers »
  Elle n'avais qu'à le dire dès le début , avant que je ne gaspille autant de salive dans cette heure avancée du matin , franchement j'aurais poursuivi cette compagnie aérienne en justice pour m'avoir mise dans un sérieux retard dans mes cours , manquer les premier jours de la folie , c'est comme ne pas lire le premier tome d'une série de livres.
«Contente?»
«tout le monde serais content de manquer les cours , tout le monde sauf toi bien sûr» , pourquoi être content de manquer les cours ?
Bon rester à la maison et lire sans être dérangée , d'accord mais au final on a une absence de marquée dans le bulletin , sept heures de cours qui ne seront jamais ré expliquées par le professeur et en plus de ça une tonne de notes à recopier et on sait tous combien les profs aimait vous faire le truc du " je vous avais expliqué ça en cours , je l'ai cité , ceux qui ont été attentifs sauront répondre"
«Parce que je pense aux conséquences peut être»
«quoi manquer aux profs?» dit-elle en riant.
«Non manquer des choses»
«le seul truc que je regretterais ça serait une bagarre ou une sortie»
Franchement.
«franchement.»
«Oui franchement.» dit-elle en roulant des yeux , « je dois te laisser j'ai cours dans l'autre bâtiment, on se voit à la cantine»
Comment savais-elle que je resterais à la cantine ? Peu importe , elle allai parler et parler et parler encore et encore , au moins elle ne posai pas les questions d'André . Elle m'avait manqué .
«Au revoir, Aimee »
«bye» dit-elle en chantonnant.

      Moi et Aimee nous connaissons depuis nos treize ans
Depuis l'adolescence quoi , elle n'avait pas connu la version enfantine de moi , on n'avait pas partagé toute notre enfance ensemble mais j'avais avec elle une sorte de terrain d'entente
Un terrain neutre , elle n'était pas curieuse et je n'étais pas du genre à répondre aux questions indiscrètes , je l'écoutais parler pendant de longues heures parfois , elle me parlais de sa vie ne cachant aucun détail indiscret
et qui aurais été pénible à avouer si c'était le mien , je l'écoutais vraiment , d'une oreille attentive
et m'intéressais à ses longs discours sur sa mère qui ne voulais pas la laisser devenir actrice , suivre un parcours différent de celui que tout les parents souhaiteraient que leurs enfants suivent , les standards.
Les standards sont dans la plus part des cas un chemin sûr et sans ambiguïtés il ne vous laisseront pas perplexe face à un futur sombre , beaucoup trop sombre pour en apercevoir une moindre partie , le problème c'est que si on prend ce chemin tout tracé on est certain de deux choses : la première c'est faire plaisir à tout le monde , la deuxième c'est la peur du regret de ne jamais avoir pris de risques et l'adolescente que je suis n'as pas vécu longtemps mais a vécu assez , assez d'expériences pour savoir que les choses qu'elle n'avait jamais regretté étaient bel et bien les folies qu'elle avait commises.
Revenons-en à Aimee et notre pacte , comme je vous le disais elle me racontait tout et j'aimais l'entendre débiter ses paroles pleines d'émotions , elle me faisait confiance et pour l'honorer je jugeais ce qu'elle me demandait de juger , d'un point de vue objectif et lui faisais part de ce jugement après une mûre réflexion , des fois je fus applaudie d'autres fois traitée de folle.
Aimee ne me comprenait pas mais elle comprenait que nous n'étions pas faites pour nous comprendre , elle comprenait que mes paroles étaient purement sincères , tellement que l'on considérait cela comme une dureté, d'ailleurs on ne le croirait pas mais j'avais un groupe d'amis très large, mais même au milieu de la foule j'étais seule .
   Aimee m'avais dite un jour alors que j'essayais de lire la dernière page d'un de mes merveilleux livres :« tu sais Aurore , je pense que tu te compliques la vie en essayant de trouver quelqu'un qui te comprenne »
«C'est faux » avais-je répliquée sur la défensive .
«Toujours avec tes réponses peu claires ... enfin , tu n'as pas besoin d'une personne qui te comprenne tu m'as déjà moi , tu nous a nous»
Les paroles de ma bien aimée Aimee ricochent toujours dans ma tête , je l'adorais et tout mes amis mais je rêvais de rencontrer quelqu'un qui ne chercherait pas absolument à me faire parler , qui ne m'arracherais pas les paroles de la bouche , sauf que trahie à maintes reprises j'avais construits de hautes murailles pour me protéger , j'avoue je suis un tantinet paranoïaque.

 enfin , tu n'as pas besoin d'une personne qui te comprenne tu m'as déjà moi , tu nous a nous» Les paroles de ma bien aimée Aimee ricochent toujours dans ma tête , je l'adorais et tout mes amis mais je rêvais de rencontrer quelqu'un qui ne cherche...

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