Chapitre 15

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  J'arrivais à percevoir des voix , elles étaient floues , elle m'incitaient à avancer , mais pour aller où , j'étais seule au monde , seule au monde et complètement perdue , les voix ne me comprenaient pas

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  J'arrivais à percevoir des voix , elles étaient floues , elle m'incitaient à avancer , mais pour aller où , j'étais seule au monde , seule au monde et complètement perdue , les voix ne me comprenaient pas. Elles devenaient de plus en plus claires , ce n'étaient pas des voix , mais une voix , c'était ma voix , et elle était floue car elle ricochait sur je ne sais qu'elle parois du néant de mes rêves.
J'avançais contre mon grès , j'aurais voulu m'assoir là et y rester éternellement sans faire d'effort pour sortir du néant dans lequel j'avais toujours été coincée mais mes rêves trouvaient un malin plaisir à me contredire.
Je courrais pour mettre fin aux réclamations insupportables de ma propre voix , je courrais sans savoir où j'allais , il n'y avait pas d'échappatoire dans le vide c'était impossible , mes rêves prenaient ça comme un défi , ils le prenaient beaucoup trop à cœur à mon goût
J'apercevais un point bleu , non gris , et maintenant dorée au loin , plus j'avançais et plus le point s'agrandissait , je courrais trop vite , j'avais failli percuter la chose mes réflexes me sauvaient , je reculais brusquement arrachée par une image fulgurante , le miroir , celui qui hantait mes rêves , j'avais beau rêver de cette glace chaque nuit, à chaque fois que je la revoyais j'en avais le souffle coupé , je retraçais ces détails , les lunes , les étoiles , les inscriptions , les sabliers , une sorte de cercle , comme deux lignes horizontales qui se seraient entremêlées puis qui se seraient retrouvées pour former ce cercle , je sortais de mon état hypnotique pour me regarder dans le majestueux miroir mais je n'eus pas la chance de voir mon reflet , en un éclair je me retrouvai projetée à terre ... dans notre salle de bain ?
    Ça faisait un mal de chien ! J'avalais mes cris de douleur pour ne pas réveiller tout le monde , ils sauraient alors que j'étais somnambule et folle. C'était officiel j'étais folle.

    Je rebroussais chemin vers ma chambre , la porte était fermée .
«Je n'y vois rien! Aw , ah mais qu'est-ce-» , une personne étais dans mon lit , DANS MON LIT SE TROUVAIT UNE PERSONNE.
  J'étais atterrie dans un cauchemar , un autre. La personne en question bougea , elle fit voler la couette et sortît du lit, j'allumais la lumière.
Je crûs tomber du ciel , je voulais m'enfuir mais mes pieds ne répondait plus à mes appels , j'étais estomaquée , pétrifiée , médusée, tout le choc en moi à cette instant ne saurait se traduire par de simples mots , c'était ..., c'était ... moi. Le choc se traduisît par les cris, je et je criais , je criais tout mon soûl. Quand nous nous arrêtions ce n'était que pour reprendre de plus belle. Nos voix en eurent assez , j'en avait marre je m'en était lacée , je ne laisserai plus mes cauchemars me contrôler du bout du nez. Nous nous étions scrutées , l'autre moi avait la bouche béante , les yeux sortants de leurs globes oculaires , et moi je n'avais aucune idée à quoi je pouvais bien ressembler dans ma hantise. Un cliquetis se fit entendre.
«Cache toi!» me souffla on.
«Non, toi Cache toi»
«mais c'est chez moi!»
«Non , c'est chez moi»
«et puis , oh peu importe»
Moi 2.0 se cacha dans mon armoire , et la porte bâtit en vol, comme d'habitude quoi...
«Aurore! Mais qu'est-ce qui te prend enfin de crier comme ça au beau milieu de la nuit , il est deux heures du matin bon sang!»
«Désolée»
«C'est encore tes rêves?»
Je ne lui en avais jamais parlé !
«Comment ça se fait que tu sache pour mes rêves?» questionnais-je sur ton accusateur, oubliant que j'étais dans un cauchemar.
«Mais enfin » hoqueta-Elle «Tu m'en a toi même parlé»
«Non c'est faux!»
«C'est ça , bon tu veux en parler?»
«Non»
«Tu crois que tu pourras te rendormir»
«Oui»
«Bonne nuit ma chérie»
Ha, ma chérie , mais qu'est-ce qui lui prend!
«bonne nuit»
«fais de beaux rêves» , «euh pardon , ne rêves pas , pas de rêves»
«bonne nuit» répétai-je.

Ah jamais je n'aurais cru répondre à quelqu'un le plus sérieusement possible sachant que j'étais entrain de rêver, je dirais plus entrain de cauchemarder. Je portais ma main à mon front pour vérifier que je n'étais pas sujette à des hallucinations causées par de la fièvre . Rien , froide comme la glace si ce n'est plus. «Aurore, vas dormir tu vas bien , tu n'es absolument pas folle , c'est un rêve» se parler à soi-même et se prétendre saine d'esprit. J'éteignis la lumière et me remis au lit . C'était un calme ultime , un silence mortel , noir total , même mon souffle irrégulier semblait être absorbé par cette perfection, mes paupières succombaient à l'épuisement et-
«Alors , alors on m'as déjà remplacé dans mon lit» , j'ouvrais grand les yeux , je ne bougeais plus , un bouffée de chaleur m'envahissait , je sentais un goutte de sueur se former sur ma tempe et faire son parcours sur ma joue. «Tu m'as oublié ou quoi?» , je ne pouvais plus nier la présence quand je sentis son poids sur le lit.
«Non , c'est le mien»
«On a retrouvé sa langue»
«Garde tes remarques pour toi» le poids disparut et le lit remonta un peu vers le haut , la lumière se ralluma trois secondes après.
Je scrutait ma chambre du regard , le mur derrière ma tête et qui était sensé être rouge était bleu. La porte aussi.
«Pourquoi t'es entrain de regarder le mur , c'est pas comme si tu l'avais jamais vu» , non mais elle , je , l'autre moi ricanait , elle osait se moquer de moi!
«N'ose jamais , je dis bien jamais encore te moquer de moi» la menaçais-je en pointant mon index vers elle.
«ouh, j'ai tellement peur» , une voix enthousiaste et la peur , quelle mauvaise actrice.
«Bon, excuse moi , désolée , je rigolais je ne me moquerais plus de toi, Promi» . QUOI! Elle était désolée , désolée , et comment est-ce que je pourrais me faire un plaisir de la remettre à sa place maintenant , pour la première fois de ma vie je ne savais pas quoi dire , j'avais été prise au dépourvu.
«Alors on fait la paix?» demanda elle en s'asseyant en face de moi.
«Ok» , elle tendit son poing vers moi , et je tendit une main hésitante vers elle .
«Une poignée de main » , son rire emplit la pièce , c'était une magnifique mélodie. « Très peu familier , un boum avec les poings c'est beaucoup mieux!».
«Ça ne veux rien dire»
«Si toi tu ne le comprends pas, ça ne veux pas forcément dire que c'est insensé»
«Et bien, explique» , elle avait avalé sa langue, gagné. Ça lui apprendra à me faire la morale.
«Euh..»
«Euh...» l'imitai-je .
«Oh ça va , t'as raison pour cette fois , mais je ne retire pas ce que j'ai dis pour autant parce que ça peut s'appliquer sur beaucoup d'autres trucs».
«Lesquels?»
«Des trucs , qui se passent tous les jours quoi»
«des situations».
«Et donc, tu préfèrerais que je développe ce sujet et on parlera de situations , où ça pourrais s'appliquer , ou bien on pourrait se focaliser sur le fait que chacune de nous deux à son âme sœur devant elle».
«Ou bien je me rendors , et peut-être que j'arriverai à me concentrer sans efforts colossaux en cours , demain , bonne nuit» dis-je.
«Tu te moques de moi ! Tu.. tu..»
«je quoi?»
«Tu te croyais toujours entrain de rêver», elle paraissait indignée.
«Et que serait-ce d'autre si ce n'est qu'un rêve?» question ai-je incrédule .
«qu'un rêve, qu'un rêve , tu te croyais dans un rêve et tu te fatiguais quand même à me corriger »
«au moins , mon reflet imaginaire sortirais moins bête de ma tête , tu es déjà dedans , profite-en , va dans la section vocabulaire »
«Oh, comment t'ose-»
«Roh ça va , je peux me permettre je suis entrain de rêver»
«tu es complètement dans le déni»
«lequel , de ma folie croissante?»
«Non , tout ça est bien vrai Aurore tu ne rêves pas» , elle le dit d'une voix douce , calme et sérieuse , tellement sérieuse que pendant une fraction de seconde j'avais failli me laisser m'y prendre.
«Tu as dis des âmes sœurs , c'est bien ça?» demandais-je.
«Oui exactement »
«c'est l'histoire que ma grand-mère adorait me raconter», je sentais quelque chose de coincé dans ma gorge .
«La mienne aussi.»
«C'est mon cerveau qui disjoncte , et qui assemble les fragments les plus fous de mes souvenirs , c'est tout»
«Non c'est bel et bien vrai» , elle bissais les yeux au sol , elle était déçue.
«Je m'en veux , je n'y avais jamais cru quand j'étais petite et que grand-mère me racontait ces histoires» , elle venait de contredire ma pensée.
«J'y avais cru» avouai-je
«Et maintenant tu le nies»
«complètement»
«Et moi j'y crois»
«car tu es un rêve.»

»

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Âme sœurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant