Les Obstacles De La Vie (Fanta's Diary)

Partie sans titre 22

          Mbour, ma ville, je ne suis pas née ici mais j'adore cette ville plus que tout, un bel endroit pour se reposer.

Cher journal tu vas sans doute penser que je retourne chez mon père Moustapha mais non je n'ai pas envie que ces deux sorcières sachent que je suis toujours en vie. Je me suis rendue à la villa de ma mère sise à Saly. Heureusement que le gardien y était toujours, je me demande comment il se débrouille à la fin du mois, peut être que Marie avait tout prévu. Il était étonné de me voir, peut être pensait-il que j'étais toujours en prison ou que j'étais morte. Il m'aida à faire rentrer mes affaires, son visage montrait qu'il mourrait d'envie de me poser des questions mais quelque chose le retient surement mon fort caractère (rire).

Moi : Ablaye tu vas bien ?

Ablaye : Oui Fanta et toi ?

Moi : Je vais bien merci

Ablaye : Quand est ce que t'es sortie de prison ?

Moi : depuis un mois mais j'étais à Dakar

Ablaye : Vous êtes au courant ?? (En regardant ses orteils)

Moi : Oui mon ami m'a dit

Ablaye : « Sigguil digalé » (mes condoléances) soit forte et prie pour elle, ne baisse jamais les bras

Moi : Sigguil seu waleu. Mercii..... Ablaye je ne veux pas que mon père, Khadija et Amina sachent que je suis de retour en ville. Je peux compter sur toi pour me couvrir ?

Ablaye : Ne t'en fait pas pour cela. D'ailleurs, elles ont l'habitude de venir ici de temps en temps pour avoir des informations sur toi

Moi : D'accord je vais me reposer

Cette maison me rappelle que de bons souvenirs, étant au bord de la mère, on y passait souvent nos weekends en famille. J'avais une belle et heureuse famille, l'on ne manquait de rien car on avait Dieu, la paix et l'amour que demander de plus ?

          Je suis passée devant la porte de Marie, deux pas après, j'avais comme l'impression qu'une voix me demander d'y rentrer, avec beaucoup de courage et d'hésitation, j'ai finalement ouvert la porte. Ses affaires étaient toujours là. Ses habits, ses parfums, son châle et son chapelet se trouvait sur la natte de prière. J'ai compris par-là que depuis son décès, personne n'a osé mettre les pieds dans la chambre. J'ai pris trois bonnes heures pour fouiller toutes ses affaires, si je ne la connaissais pas, je dirai que c'est une femme belle, qui aimait prendre soin d'elle et surtout très pieuse qui habitait là. Après mon inspection, j'ai rangé toute la chambre avant d'aller prendre une bonne douche et d'utiliser ses habits de prières pour le même procédé. Depuis son décès c'est la première fois que je prie pour elle et que je sans cela jusqu'au fond de mon âme, j'en avais des frissons et cela m'a fait pleurer. Ma mère me manque vraiment, elle sera toujours cette personne irremplaçable dans ma vie. Je n'ai jamais senti avoir perdu ma mère à la naissance, je ne me suis jamais sentie orpheline, Marie était et sera mon tout éternellement bien qu'étant plus à mes côtés mais je crois pas qu'il n'y aura pas une autre personne aussi importante qu'elle dans ma vie. 

          De temps en temps, il m'arrive de penser à Salam, je me demande ce qu'il est devenu et comment a-t-il réagit en lisant la lettre ? S'il la lu bien sûr. C'est cet individu que toute personne normale rêvera de connaître durant son existence. Cet homme que je souhaiterai avoir comme mari et même comme frère. J'ai beaucoup de chance car j'en suis sûr que je ne le perdrai jamais et qu'il sera toujours là pour moi. Mais d'abord, il faudrait qu'il arrive à faire le deuil de cet amour. Qu'Allah l'aide incha'Allah.

          Cela fait exactement deux semaines que je suis à Saly. Souvent, il m'arrive d'utiliser la voiture de Marie pour espionner Papa Moustapha et sa famille. Apparemment, ils se portent bien surtout sa femme et sa belle-fille. L'argent leur va à ravir, qu'elles en profitent car ça sent bientôt la fin. Je ne sais pas comment m'y prendre mais je me vengerai et je vengerai la mémoire de ma mère. Elle m'avait dit que ce n'est pas prioritaire mais franchement je n'ai pas envie de connaître mon père encore moins de vivre avec lui, je ne pourrai ni supporter, ni l'aimer comme il le voudra.