Chapitre 10: Frapper là où ça fait mal

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Katsuki détestait les hôpitaux. Il les avait profondément en horreur, en particulier ces dernières année.
Après tout, qui aime ça?
Dire qu'il n'avait vécu que des mauvais moments seraient de mauvaise foi. Non. Les jumeaux étaient nés dans ce même hôpital. Hope aussi, y était née.
C'était peut être un peu niais, mais ces jours avaient été les plus heureux de sa vie.
Puis il y eut tous les autres moments. Il y avait toutes ces fois où il était venu retrouver Deku, blessé lors de tel ou tel sauvetage. Il se revoyait, dans la salle d'attente, à se ronger les ongles, maudissant cet imbécile de s'être mis en danger.
Il y avait eu toutes les crises de larmes et les disputes à son réveil. Les bagarres, parfois.
Puis les retrouvailles.
Et les adieux.
Oui, quand on y pensait, ces murs blancs et defrechis étaient les gardiens de ses plus beaux et ses plus sombres souvenirs.
Aujourd'hui, c'était différent.
Deku n'était plus là.
Depuis combien de temps attendait-Il ici, le regard vide? 10h? 3 jours? Une semaine?
Et à quand datait sa dernière heure de sommeil?
Bien trop longtemps, certainement. Ou pas assez, peut être.
Ça n'importait plus, maintenant.
Plus rien ne comptait.
Il avait perdu l'amour de sa vie, et son petit garçon.
Puis sa fille avait été kidnappée.
Plusieurs jours qu'ils n'avaient pas retrouvé sa trace. Il paraît que dans une affaire d'enlèvement d'enfant, les 72h premières heures sont fatidiques.
Et vous savez quoi?
Les 72 foutus heure étaient largement dépassé.
Et aucun branleur de policier ne lui avait ramené sa petite fille.
Et enfin, il était là, à l'hôpital, dans le couloir qui menait à la chambre d'hôpital de son dernier enfant.
Cet enfant qui est branché à une machine pour le maintenir en vie et dans un coma si profond qu'aucun médecin n'a d'espoir qu'il se réveille.
Et pendant ce temps, il y avait lui.
Katsuki Bakugo.
Katsuki qui n'était même pas foutue de rentrer dans cette chambre. Sous aucune prix.
Pourquoi?
Parce qu'il ne voulait pas affronter ce petit corps endormi, ce visage fermé et ses cheveux verts.
C'était trop familier.
Trop familier pour qu'il le supporte.
Cette ressemblance entre Hirito et son défunt mari avait été à la fois le cauchemar et la bénédiction de Katsuki. Il savait que leur relation père-fils en avait été affecté de trop nombreuses fois.
Mais c'était plus fort que lui.
Quand il le regardait, c'est lui qu'il voyait.
Lui et seulement lui.
Foutu nerd.
Même mort tu arrives encore à me faire chier.

Mais il était sur d'une chose. Il aimait cet enfant de tout son putain de cœur.
Et cette vision, il ne pouvait pas la supporter.

Dire qu'Eijiro Kirishima était inquiet aurait été un euphémisme.
Il était en train de vivre un pur cauchemar.
Ils étaient tous en pleine période de crise.
Red Riot ne savait pas où concentrer sa colère, ni son énergie.
Depuis l'attaque de Yuei, tout le monde était sur les nerfs, et plus aucun hero n'était disponible.
Ground 0, le numéro 1, n'était plus qu'une coquille vide. Shoto, quand à lui, était derrière les barreaux pour avoir essayé de tuer un vilain.
Ça avait été le premier scandale. Et c'était un pur désastre.
Shoto avait probablement fait la plus grosse bêtise de sa vie, et sa carrière était ruiné. Le hero numéro 2, qui s'avère être lui même le fils de l'ancien numéro 1, avait tenté d'intenter à la vie de quelqu'un. Ça remettait absolument tout en cause, pour la population, pour qui les héros n'étaient pas censé tuer.
Non. Les héros étaient censé sauver les gens.
Si il n'y avait eu que ça.
Mais non.
Il y avait eu les morts.
Des dizaines de morts. Tous parmis le public. Dont des enfants.
Et puis il y eut l'enlèvement de Hope Bakugo.
Ça avait été la goutte de trop.
Probablement parce que le grand public venait à la fois de découvrir que les enfants de Deku, le hero le plus aimé de tous les temps, étaient encore en vie.
Mais également parce que sa fille était désormais sous les mains des vilains, probablement même plus en vie, et que son frère était sur un lit d'hopital sans aucun espoir d'en sortir un jour.
Les gens étaient devenus hystériques. Et les problèmes s'enchaînaient depuis.
Les héros les plus lâches avaient jetés l'éponge, remballés leur costume et s'étaient simplement évanouis dans la nature.
Les autres tentaient tant bien que mal de contenir les foules.
La guerre civile n'avait jamais été aussi proche.
Et dans cet Apocalypse, il était là.
Eijiro était le dernier hero debout.
Il prit sa tête entre ses mains.
Il n'avait pas le droit de lâcher prise. Parce que c'était bien connu, il était le gentil ami, celui qui rassurait, le rigolo qui faisait que les autres gardaient constamment le moral.
Alors si lui, s'écroulait, qui allait pouvoir prendre le relais?
Personne.
Absolument personne.
Il soupira.
Il n'avait jamais été bon dans ce rôle. Non. Il n'était probablement pas bon à grand chose, d'ailleurs. Non. Le hero qui maintenait la paix, c'était Izuku. Ça avait toujours été Izuku.
Enfin, durant les courtes années de sa vie.
Personne n'avait fait ça mieux que lui. Même pas All Might.
Non. Parce que Deku avait mis tout le monde d'accord.
Et il ne put s'empêcher de penser que, si il avait été là, à sa place, rien de tout cela ne serait jamais arrivé.
Une pensée lui traversa l'esprit.
En fait, tout ça, c'était de sa faute.
C'était de la faute de Deku.
Si il n'était pas mort.
Si il avait été plus fort.
S'il avait pu retenir Hirito.
S'il avait été un hero, ce soir là.
Bon sang, s'il avait su rester à sa place!

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